Félix Robert | Freg Luis Castro | Guerrita | Belmonte | Manzanares |
Cùchares |
Hemingway | Pablo Picasso | Goya |
Avec El Espartero , Antonio Reverte, Antonio Fuentes, « Algabeño », « Bombita », « Largatijo » et Luis Mazzantini, il marqua la tauromachie de cette fin de ce siècle.
« Guerrita » était également célèbre pour ses petites phrases et son franc-parler. À de jeunes toreros venus lui demander conseil et qui lui demandent « Maestro qu'est-ce qui est le plus difficile à faire en piste ? » Réponse : « Cracher. » À des aficionados qui lui demandent à quoi il attribue son succès : « Au fait que le taureau a des cornes. S’il n’avait pas de cornes, il y aurait des milliers de Guerrita. » Au roi Alphonse XIII qui l'invite à jouer aux échecs : « Sire, je vous remercie, mais je ne joue pas à ce jeu de pédales. » On connaît également son jugement sur la hiérarchie taurine à son époque : « D'abord il y a moi, après moi il n'y a personne, et après personne, Fuentes. » ( source : wikipedia ).
D'un fort tempérament, ils'attire les foudres d'une partie du mundillo. De plus, il choisit systématiquement ses toros ce qui pousse Mazzantani à demander la pratique du sorteo .
Le 15 octobre 1899, à l’issue d’une corrida à Saragosse, il annonce sa retraite, déclarant amer : « Je ne m’en vais pas des taureaux, on me chasse. »
Auteur : christopheIl y a maints cas dans la
vie politique, artistique, culturelle où des hommes ont su
s’élever,
se révolter face à l'ordre
établi s'opposant ainsi aux puissants
conservateurs ; maintes conduites humaines qui ont commencé
par donner un sens
à leurs actions et fini par inverser les courants
, donnant leur
sincérité pour la vérité.
Francisco Arjona Herrera dit « Cúchares
» ( né le 20 mai 1818 à Madrid,
mort de la fièvre jaune à La Havane le
4 décembre 1868 ) est
considéré comme l'un des grands
réformateurs de la corrida moderne , aujourd'hui
le toreo est souvent présenté comme
étant « l'art de Cúchares ».
Au XIXieme siècle, le tercio de muerte ( le
troisième tiers est encore appelé
ainsi de nos jours ... ) était réduit
à sa plus simple expression , les
toreros plaçaient naturellement
le toro pour une mise à
mort rapide. La muleta était alors tenue de la
main gauche ( al natural ,
naturelle ) et
l'épée de la main droite; deux ou trois passes
étaient données et dés que
l'occasion se présentait, le torero tuait le
toro. ( L'école de Ronda, rigoureuse, indiquait
que " le torero
devait rapidement préparer son toro à
recevoir l'épée dans une mise à
mort irréprochable" ) .
Inventant de nouvelles passes, en tenant pour la première
fois, la muleta de la
main droite et positionnant l'épée afin
d'agrandir la surface de la
muleta, "Cúchares" révolutionna la corrida en
créant le toreo du troisième
tiers.
Cuchares ( à l'instar de certains toreros encore de nos
jours )
dut faire face à de virulentes critiques de
la part de conservateurs
passéistes ; toujours grincheux face à la
nouveauté, soit disant
tenant et garant de l'orthodoxie taurine mais ne garantissant que leur
ego .
Socrates (
Σωκράτης
Sōkrátēs) disait " tous
croient savoir quelque chose mais ne savent pas
qu'ils ne savent rien, moi je sais que je ne sais rien".
BELMONTE, « TORERO
DE REVOLUTION »
BELMONTE
ET JOSELITO
Au début du XXème siècle, dès
1914, la rivalité entre Juan Belmonte et Joselito marqua, selon
l’expression du
plus grand expert taurin français Claude Popelin « un moment d’apogée de la
tauromachie. » Ce mano a mano entre les deux
toreros dura plusieurs
années et enchanta les aficionados
espagnols, probablement plus encore que la concurrence, quelques
décennies plus
tard entre Antonio Ordonez et Luis Miguel Dominguin. Cette extraordinaire
et féconde rivalité avec Joselito
partagea l’Espagne et les intellectuels en
deux, entre belmontistes et gallistes.
Juan Belmonte était physiquement
laid et
faible, souvent malade, et faisait passer les toros trop près de
lui ; Joselito
était bien plus beau, vigoureux, élégant et plein d’aisance. Mais c’est
lui qui
mourut dans l’arène. Belmonte
est en pleine partie de poker le 16 mai
1920 lorsqu’on lui
apprend que son ami, son rival, son double Joselito, vient d’être tué
par un
taureau à Talavera de la Reina. Il n’y croit pas, se met en colère mais
doit se
rendre à l’évidence : il est comme foudroyé. Il s’effondre en
larmes, ses
familiers et ses domestiques pleurent tous. Il a l’impression que c’est
pour
lui que tous sanglotent et il sent alors « passer
sa propre mort ».
BELMONTE, FONDATEUR
DE LA CORRIDA MODERNE
Rival
chanceux
de Joselito, Belmonte fut surtout considéré comme un
génie de la corrida, le
fondateur de la tauromachie moderne, celui qui a fait entrer
véritablement l’art de Cuchares dans
le XXe siècle. Il était chétif, prognathe, court de jambes et long de
bras,
mais comme il avait aussi du génie, il révolutionna la tauromachie en bouleversant les formes taurines
fondées alors sur l’esquive et en inventant l’impassibilité,
la
lenteur rythmée du mouvement
et les passes enchaînées dans un espace restreint, ce qui convenait
parfaitement à son physique. Le
premier, il toréa les pieds
vissés au sol, ralentissant la
charge, enroulant le toro autour de lui dans les
plis de l’étoffe.
Avant
Belmonte, les toreros bougeaient, ne cherchaient surtout pas à ce que
le toro
les serre. À cette époque, la tauromachie était encore régie par cet
axiome de Lagartijo : « Tu te mets là et tu t’enlèves ou c’est le toro qui
t’enlève. » Belmonte
imposa alors son nouveau principe
: « Tu
te mets, là, tu restes, et si tu sais toréer, le toro ne t’enlève pas.
» Il
fut souvent « pris » par l’un de ses adversaires, et Guerrita
disait qu’il
fallait aller le voir avant qu’il ne soit tué.
Pourtant
c'est Joselito qui fut tué, un torero de l'école
classique. Tout comme
Cuchares, il dut aussi faire face aux conservateurs garant de
l'orthodoxie
taurine supportant le traditionnel Joselito. L’écrivain,
Ramon del Valle Inclan, qui était belmontiste, lui avait dit un jour :
« Juanito, il ne te reste plus qu’à mourir
dans l’arène », et ce, pour devenir un vrai dieu ; Belmonte avait alors répondu
: « On fera ce qu’on pourra Don Ramon.
» Ce
n’est pas faute d’avoir dévisagé et respiré la mort entre leurs cornes,
mais
les taureaux l’épargneront inexplicablement.
Le
post-belmontisme sera sanglant. À
vouloir toréer comme lui beaucoup de ses imitateurs trouveront la mort
sans la
chercher.
Après
Belmonte,
certains toreros tentèrent de retrouver la manière de celui qui était
devenu un
modèle pour eux. Aujourd’hui encore,
l’immobilité du matador, la fixité de ses pieds pendant les passes,
restent
l’un des « juges de paix » de la corrida et contribuent à la beauté et
à
l’émotion que peut dégager le travail à la cape ou à la muleta.
SON ENFANCE ET SES DEBUTS DE
TORERO
Belmonte
est aussi entré dans la légende de l’aficion en raison de sa vie personnelle, que l’on peut qualifier de vrai roman d’aventures. Né le 14 avril 1892 à Séville,
c’est un enfant pauvre et disgracié de l’Espagne andalouse, et il est
l’archétype de ces maletillas qui, erraient de village en élevage, à la
recherche d’une occasion de sortir de l’anonymat, se frottant dans des
plazas minables
à des toros assassins. Très
tôt orphelin
par sa mère, il vivait avec son père quincaillier : celui-ci
fit faillite
et plaça ses enfants à l'assistance publique. Abandonné par
sa famille, Belmonte s’intégra
alors dans une bande de jeunes apprentis toreros, marginaux,
anarchistes, fous
d’orgueil et de dégoût pour la société : « Parias
désespérés, nous nous auréolions de violence pour nous préserver d’un
monde
dont le ridicule nous blessait ». Belmonte
et ses amis,
bravant les gardes, rôdent la nuit dans les élevages, séparent une
vache ou un
toro et arrachent quelques passes sous la lumière de la lune ou d’une
lanterne. Sans
aucune technique taurine, il fit
ainsi son apprentissage clandestinement dans les fincas sévillanes à la
tombée
de la nuit. Tout comme, bien plus tard,
El Cordobes,
Paco Ojeda et beaucoup d’autres moins connus, Belmonte apprit donc à
toréer à
la sauvette. Comme El Cordobes encore , il serra les dents
face à la faim,
la peur, la douleur, habité par
l’obsession de s’en sortir en devenant un grand matador. Dans
ces combats
nocturnes, il se montra le plus brave. Les
plus beaux et les plus forts souvenirs de Belmonte
ne furent pas les triomphes des arènes de
Madrid ou Séville, mais ces duels clandestins nocturnes. Il se
souvenait
notamment, avec beaucoup d’émotion, de l’épisode durant lequel la
guardia
civil les avait repérés, et avait tué un de ces gamins, lesquels pour ruser allèrent ensuite
toréer la nuit. Il
n’oubliera jamais ses débuts, et, devenu richissime, idolâtré,
respecté,
divinisé, Belmonte enverra du tabac et de l’argent à ses anciens
complices,
toreros clandestins, dans les prisons où les avaient mené leurs vies de
mauvais
garçons.
Plus tard, considéré comme
un gueux, Belmonte rejeté
par la caste taurine, torée
dans des arènes de village. Un jour, grâce
à un ami de son père, le banderillo Calderon, il
obtint un engagement et remporta un
triomphe… mais sous le nom du torero qu’il remplaçait et il ne gagna
quelques
sous qu’en attrapant le voleur de la recette !
Il
continua alors de traîner avec ces camarades d’infortune, surtout
camarades « anarchistes
de la tauromachie ». Ils
négligeaient fièrement
le milieu des imprésarios
sévillans qui
se montraient hautains
envers ces apprentis toreros…Quant à eux, ils méprisaient royalement
les deux
toreros vedettes de l’époque : Machaquito
et Bombita. Leur
idole à eux, petits voyous de San
Jacinto, c’était un torero presque sourd, quasiment muet, pathétique et
convulsif : Antonio Montes, lequel annonçait
déjà dans son originalité le toreo de bras et non plus de
jambes que serait Belmonte.
Belmonte fit aussi la
connaissance des proxénètes du
négoce taurin sans être choqué pour autant de la dureté de ce milieu.
Pour lui,
le jeu est faussé dès le départ, à la naissance, et le regard qu’il
jette sur
la société et les hommes est froid, clairvoyant, lucide.
Cet acharnement à vouloir toréer coûte que coûte et à se
faire connaître est
raconté par Manuel Chaves Nogales, l’un des biographes de Belmonte,
dans son
livre Juan
Belmonte matador de taureaux. Belmonte,
par la voix de son biographe, raconte que, s’il toréait tout près de
l’animal,
c’est parce que, lors de ses débuts nocturnes et aventureux dans les
champs, il
ne fallait pas laisser sortir l’animal du faible halo des « deux
quinquets au
carbure » que trimbalaient les apprentis toreros.
Cette explication
faisait sourire Claude Popelin : pour lui, c’est bien plutôt la
quasi-incapacité
physique de Belmonte à courir qui l’obligea, puisque ses jambes lui
refusaient
ce service, à inventer cette immobilité magique.
Peu à peu, de tientas mendiées en capeas de
petits
villages, de triomphes dérisoires en cogidas solitaires, le
garçon disgracieux va pourtant parvenir à se faire un nom et un
prénom. À un point tel que la
critique va conseiller aux aficionados – l’anecdote est
restée et resservira
pour « El Cordobés » – de se dépêcher
d’aller voir le torero dans ses œuvres suicidaires avant qu’il ne soit
trop
tard.
Son ami Calderon
qui croit dur comme
fer en son talent, lui avait trouvé un contrat à Valence
où il y avait fait un
triomphe. Sa carrière part de là et file vite vers les
sommets. Il connaît
enfin la gloire et va toréer dans toute l’Espagne, en
France où il fait ses
débuts à Toulouse et même aux
Amériques. La pression de la ferveur populaire à
son égard
l’irrite un peu, néanmoins il sait que son succès
est aussi celui de « ceux
qui luttaient sans moyen contre la vie » .
SA CARRIERE
La carrière de Belmonte va
s’étendre
du début des années 1910 jusqu’en 1936, année où il prit une retraite
définitive. Les dates
importantes :
-Débuts en novillada sans
picadors :
24
juillet 1910
à Arahal, province
de Séville.
- Débuts en novillada
avec picadors : 21 juillet
1912
à Séville.
- Présentation à
Madrid :
26
mars 1913.
- Alternative :
à Madrid le 16
septembre 1913.
Parrain, « Machaquito ».
- Premier de
l’escalafón en 1919.
- Retraite définitive1936
La
partie la
plus glorieuse de sa carrière date de l’époque de sa rivalité avec son
ami José Gómez Ortega « Joselito »,
de 1914
à la mort de celui-ci en 1920. Ces quelques années sont communément
appelées l’« Âge
d’Or » de la tauromachie
par les aficionados, tant la rivalité des deux maestros
fut intensive.
Il
entra dans la légende avec sa désormais
historique corrida de mai 1917
et les
cinq légendaires véroniques données sans
rompre, sans bouger,
« cinq véroniques sans rompre, oui dit
Belmonte, mais surtout cinq corridas sans
dormir ». Au début, le
public crie « Dehors, Belmonte !
Qu’il
s’en aille ! » . Sort le sixième et dernier toro
de la course. Cinq véroniques parfaites
renversent
aussitôt la tendance et la « demie » met
le public debout. Cette demie est sans doute la plus
belle qu’on ait jamais
donné et qui est rentrée dans les mémoires sous la plume des
revisteros
comme la « demi-véronique Belmontienne ». Suit une faena de même niveau
qui n’obtiendra pas d’oreille car le
public, ébloui et abasourdi par ce qu’il vient de voir, ne songe pas à
les
réclamer.
Porté
par le triomphe, Juan
Belmonte interrompit
pourtant plus tard par
deux fois sa carrière et la reprit la dernière fois pour un an
seulement, en
France et à Nîmes en 1934.
Sa carrière
s’arrêta donc en 1935, date à laquelle il
cessa toute vie publique. Il avait alors atteint
la dimension du mythe. Torero
de révolution, il avait non
seulement bouleversé la technique mais aussi porté la tauromachie au
rang d’un
art majeur par l’expression d’une beauté plastique jamais atteinte
jusque-là.
LA FIN
TRAGIQUE
DE BELMONTE
Au
début de 1962, il
règla ses affaires,
puis le 7 avril, après avoir chaussé ses éperons, il se donna la mort
dans sa
propriété de Cardena, près de Séville en se tirant une balle dans la
tête.
On a su qu’il était amoureux de la rejoneadora
Amina
Assis,
qu’on a pu voir toréer quelques années plus tard, en Arles. Elle était
jeune et
ravissante. Belmonte, lui, était vieux, laid et la gloire ne le portait
plus à
bras tendus comme au temps de ses triomphes…
Sources :
Manuel
Chaves Nogales, biographie de Belmonte, sous le titre Juan
Belmonte,
matador de toros (Titre original : Juan
Belmonte, matador de
toros, su vida y sus hazañas).
/
Toros, 5 octobre
1990, par M. Darrieumerlou / Le
Méridional, 22 septembre 1990, Juan Belmonte, la
figura recomposée
/ La
Marseillaise, samedi 22
septembre 1990, par Jean Rossi / L’Événement
du jeudi,
20 septembre 1990, par Michel Polac « Un vrai roman
! » / Libération,
1er septembre 1990, par Jacques Durand, « Juan Belmonte, la
forge de la
nuit ».
Auteurs : Sophie et Christophe
Biographie :
Manzanares reste un des plus grands interprètes du toreo du XXème siècle, « le torero des toreros » car il était, et représente encore, pour beaucoup de toreros, un modèle, une référence dans l’art tauromachique. Dès l’entrée dans l’arène, il s’imposait par son élégance naturelle qu’il continuait d’exprimer dans ses prestations. Il s’avéra un véritable artiste en raison de sa sensibilité, de sa classe, et de sa technique irréprochable : ainsi, il avait la faculté de ne jamais se faire toucher la muleta du début à la fin d’une faena. Par ailleurs, son toreo se distinguait par une attitude décontractée, une certaine lenteur dans ses passes et sa capacité à templer la charge du taureau : il marquait ainsi le toreo de son propre tempo, cherchant avant tout la pureté et ne se soumettant jamais aux rythmes suscités par la tendance commerciale. Chacune de ses apparitions constituait un luxe et une leçon de toreo et de plaisir.
Source : Figuras du XXème siècle de Paco Aguado
Auteur : Sophie
Hemingway ou la passion taurine
Hemingway, de la naissance de l’homme à la naissance de l’écrivain :
Hemingway est né en 1899 à Oak Park, banlieue de Chicago, au sein d’une famille bourgeoise, très pieuse et étouffante. Après une excellente scolarité, Hemingway devient journaliste-reporter. La 1ère Guerre Mondiale éclate : en avril 1918 le jeune homme rejoint l’Italie comme conducteur d’ambulance ; le 8 juillet sa vie bascule : un obus s’abat sur le groupe d’hommes dont il fait partie… Grièvement blessé, il se rétablit assez vite physiquement, mais désormais sa vie reste marquée par sa rencontre avec l’horreur, l’absurde et la mort, et par l’idée que les véritables héros sont ceux qui ont laissé leur vie au combat. Rentré aux USA, il se marie, retourne en Europe, s’installe à Paris en 1921 et concrétise enfin son envie et besoin d’écrire. C’est grâce à l’écriture et à ses deux passions, les courses de taureaux et la chasse, qu’Hemingway réussira à exorciser et oublier l’horreur de la guerre et l’absurdité de la vie.
Hemingway, un écrivain passionné de tauromachie :
Initié par une amie, Gertrude Stein admiratrice de Joselito, Hemingway devient vite un passionné des férias de taureaux et des matadors. Il s’abonne à la revue taurine toulousaine Toril et part dès 1923 en Espagne assister à de nombreuses corridas : Madrid, Séville pour la corrida de la Fête-dieu, Ronda, Grenade et en juillet Pampelune, autant de villes et de ferias qui enflamment sa passion naissante. Hemingway cultive cette passion salvatrice toute sa vie et la transpose dans certaines de ses œuvres devenues célèbres.
Ainsi, dans Le Soleil se lève aussi (1926), œuvre à laquelle il doit le début de sa renommée, le lecteur suit à Paris, à Saint-Sébastien et surtout durant les fêtes de Pampelune, un groupe de jeunes gens, désaxés par la guerre et qui essaient de redonner sens à leur vie en cotoyant les aficionados espagnols et en partageant leur passion pour la tauromachie…Il est indéniable qu’Hemingway, par cette œuvre, a contribué très largement à donner aux Sanfermines une réputation mondiale, tant son coup de foudre en 1923 pour Pampelune et ses fêtes fut intense. C’est d’ailleurs à Pamplona qu’il sera toujours le plus fidèle en prenant ses habitudes à l’hôtel La Perla sur la place del Castillo, en trinquant avec ses amis sur les terrasses de ladite place, en s’enthousiasmant à l’encierro ou dans les arènes, en se remémorant les exploits de ses matadors favoris, car héroïques, dans des restaurants ou bars typiques navarrais comme Casa Marceliano…
En 1932, dans son recueil de nouvelles réalistes sur la tauromachie, Mort dans l’après-midi, Hemingway, dans un savant mélange de fiction et de réalité, n’hésite pas à tuer son idole de toujours Cayetano Ordoñez, « Niño de la Palma », comme dans De nos jours (1925), où il avait fait mourir Maera, un de ses matadors préférés, figures pour lui de héros morts au combat…
Un peu plus d’un an avant de mourir, dans L’été dangereux, Hemingway retrace ses observations en Espagne sur les moeurs de la corrida, raconte et explore de nouveau le monde de la tauromachie, et s’intéresse en particulier à l’affrontement, durant plusieurs semaines, entre ses deux amis Luis Miguel Dominguin et Antonio Ordoñez.
Ces œuvres d’Hemingway sont incontestablement un hommage brillant et incontournable à l’univers de la tauromachie et, par ailleurs, elles se lisent avec une délicieuse simplicité grâce au style sobre et épuré de cet immense auteur au réalisme pur et prenant.
En 1954, l’auteur reçoit le Prix Nobel de littérature. En son hommage, le Prix Hemingway, créé en 2004 par l’Association des Avocats du Diable Vauvert, récompense chaque année une nouvelle inédite dont le thème est la tauromachie, son monde et sa culture.
A vos livres ou à vos plumes…
Auteur : sophie
La
vie de Goya en quelques dates importantes:
La
corrida goyesque
La
corrida goyesque, ou corrida goyesca, se
déroule de la même façon
qu’une corrida traditionnelle
« normale ». Sa
seule différence réside dans l’habit de
lumières du torero :
en effet, la corrida goyesque s’effectue en costume de
l’époque de Goya soit
celle du début du XIXème. Ainsi, les paillettes
sont quasiment absentes et la
décoration du costume est faite essentiellement de broderies. La taleguilla
n’est pas moulante comme actuellement mais ample.
Le torero est coiffé d’un bicorne
à
la place de la montera et ses cheveux, s’ils sont longs, sont
retenus dans une résille.
Enfin, le torero défile avec le
capote normal porté sur
l’épaule car au XIXème le capote de
paseo n’existe pas. Parmi
les corridas
goyesques les plus réputées se trouvent celles de
Ronda et d’Arles.
A sa Feria du Riz, depuis 3 ans,
Arles fait appel à des artistes
célèbres pour décorer les
arènes lors de ses
corridas goyesques. Ainsi, en 2005, Christian Lacroix a
magnifié l’amphithéâtre
taurin mettant en valeur les corridas goyesques qui s’y
déroulaient…