(pour les articles plus anciens,
ayant figuré sur cette page, voir dans Archives)
Bilan
du site 2007 :
Environ 3500 connections d'
aficionautes de France , des Usa,
de Norvège, de Suède, de Belgique et du Maroc. De plus,
grâce au
site, un journalise de l'International Herald Tribunea
contacté notre président afin de
réaliser un article sur la corrida .
La rédaction des rubriques et
articles mis en ligne demande beaucoup d'investissement personnel et
malheureusement, les deux webmaestros ont peu de
retour sur l'analyse qualitative et quantitative du
site.
Quelques mails (
toro.cardeno@yahoo.fr ) d'encouragements
, de critiques , de directives, d'articles ou autres
éviteraient
la future mise en jachère du site.
Suerte
2008.
Christophe
[
P.S. : vous pouvez aussi nous indiquer des artistes (peintres,
écrivains, sculpteurs,...) en lien avec la tauromachie
ou des toreros dont vous aimeriez trouver le portrait sur le
site - Sophie ]
Traduction
réalisée par mes soins ,de manière rapide , j'ai essayé de rester dans
l'esprit du texte donc des phrases peuvent être considérées
comme
maladroites.
J'ai
réalisé que je venais d'entrer dans la zone tauromachique
française lorsque je suis allé à Mont-de-Marsan, une ville
avec
une sculpture monumentale d'un
matador nu et un gigantesque taureau ornant le rond point. Je
suis presque rentré en collision avec un gros camion lorsque j'admirai
cette gigantesque création.
Les
locaux aiment la corrida mais peu de monde pense qu'elle
offre une image positive au monde extérieur.
Il y a autant de questions dans le sud de la France qui ne soulèvent et
ne tempèrent des rapides débats que la corrida..
La corrida a été controversée ici depuis qu'elle a
été importée d'Espagne dans les années 1850.
Les
Aficionados affirment que c'est un affrontement
gracieux entre l'homme et la bête.
Les opposants considèrent qu'il s'agit d'une tache de sang sur
les revendications françaises de sa haute culture.
Plusieurs
dirigeants politiques, y compris Roselyne Bachelot,
ministre de la santé, de la jeunesse et des sports, sont
déclarés aficionados. En
Espagne, le Roi Juan Carlos en est un partisan.
"C'est
un paradoxe," affirme Patricia
Zaradny, présidente du radical Comité Anti-Corrida
(CRAC ), jointe par téléphone à son domicile
de Périgueux en Dordogne. "La
France est capable du meilleur comme du pire. La corrida est le pire.
Son organisation, le mois dernier, a
convoqué une réunion à Lisbonne,
réunissant des groupes anti-corrida de 11 pays, dont l'Espagne et le
Mexique, pour la première fois, afin d' intensifier la campagne contre
la
pratique.Son action est
actuellement de faire pression sur le Parlement
français pour interdire les enfants d'aller aux corridas.
Comme
la plupart des participants anglophones , je me suis tourné,
pour information , vers Ernest Hemingway dans son ouvrage
"Death in the Afternoon".
Publié en 1932, ce livre sert encore aujourd'hui de
référence de base en anglais pour la tauromachie espagnole.
J'ai été surpris de trouver
Hemingway écrire: « Je suppose, que d'un point de vue moral,
et c'est un
point de vue chrétien, que toute la corrida est indéfendable".
Il se passe cependant , 350 pages, où l'auteur
décrit en termes élogieux
ce qui fait une bonne corrida et se termine par la
macabre mort du
taureau.
Tout
le monde n' admirait pas l' hymne à la corridad'Hemingway's. Le
critique Max Eastman appelait le livre "Taureau dans l'après-midi."
Quelques
73 villes françaises organisent des corridas, en hausse d'environ 30 en
10 ans.
Plusieurs dizaines d' écoles offrent dans le sud des cours de toreros
Un
ami m'avait dit que, en
raison d'une interdiction légale, en France on ne tuait pas les taureaux. Il
était mal informé. La
loi française interdit la cruauté envers les
animaux, mais un amendement en 1951, autorise les combats de coqs et de
taureaux.
Plus d'un millier de taureaux espagnols spécialement élevés,
sélectionnés pour leur agressivité, sont tués chaque année dans les
arènes françaises.
La
France
d'aujourd'hui est devenue une étape dans le circuit international
des matadors, avec des vedettes de grands noms d'Espagne et du
Mexique. Le
programme suit généralement l'apparat et la tradition du spectacle
originel de l'Espagne.
Un
programme hebdomadaire de télévision régionale , réalisé par des
experts, analyse le
style du matador. Nul
ne cite le taureau, qui est en grande partie handicapé par la douleur
et la confusion. Les
cris "Olé!" surgissent pour la
performance du matador.
Nous
remplissons nos arènes avec un public enthousiaste, dit
Steven
Mégard, un organisateur d'un festival de corrida à Bezouce,
près de
Nîmes.
Son spectacle le week-end dernier, a terminé la temporada avec des
représentations par le local Denis Loré,
qui prend sa
retraite.
Des
litres de paella et sangria étaient également disponibles , avec une
fanfare et du flamenco. Mégard disait.
«Nous n'avons pas tué le taureau aujourd'hui.
C'était juste une leçon de techniques.
En
dépit de 150 ans de tradition, Zaradny, la présidente du comité
anti-corrida, voit des signes d'une opposition croissante.
Les grands médias, en France, ont pris fait et cause contre
la corrid,a et des célébrités
françaises ont également signé des pétitions anti-corrida. De
grandes villes, comme Marseille et Barcelone, ont interdit les corridas
complètement. Son
arsenal comprend des cassettes vidéo d'information
et des DVD montrant des taureaux blessés. Ces
pratiques, dit-elle, brutalisent la sensibilité du public.
Elle
reconnaît que l'ensemble du
spectacle de divertissement a une certaine valeur, mais ne cache pas
les supplices d'un animal pour le plaisir de la foule..
«Prenez quelque chose de sale et enveloppez- le
d'or".
"Cela pourrait donner une bonne image, mais c'est sale." dit-elle.
Michael
Johnson is a journalist based in Bordeaux.
Les anti-corridas et
"l'appel de Samadet"
Dans son article (cf,
ci-dessus, l'article paru dans l'International Herald Tribune), Mickaël
Johnson évoque les propos de la présidente
de la CRAC qui « voit des signes d’une opposition
croissante » aux
corridas…Effectivement,
il faut noter
que ces derniers temps, les associations anti-corridas tentent des
actions qui se veulent plus fortes et médiatiques, comme le
montrent ces extraits d’un article de LA.DEPECHE.FR,datée de ce jour 08/02/2008, relayant l’action
du chanteur Renaud et citant les arènes de Samadet taguées (=défigurées
par des propos et
dessins anti-corridas) …Alors,
"l'opposition
croissante" des anti-corridas, info ou intox
de leur part ?...
« Société. Le
chanteur anti corrida écrit aux parents d'élèves pour faire interdire
le
prosélytisme taurin dans les écoles. L'artiste avait déjà écrit aux
élus du
département. Dans les Landes, une arène a été taguée.
Le chanteur Renaud veut sensibiliser
les parents d'élèves du département
contre le prosélytisme taurin à l'école.
L'artiste a
écrit « au président de la Fédération des conseils de parents
d'élèves (FCPE) de Haute Garonne pour lui demander de prendre position
sur
l'interdiction pour les mineurs de moins de 16 ans d'accéder aux arènes
». Il
avait déjà écrit en ce sens aux parlementaires haut-garonnais (La
Dépêche du 12
décembre).
Une action qui
intervient alors que, dans les Landes, l'arène de Samadet,
où la Feria de la Faïence doit se dérouler, vient d'être taguée.
« Dans le sud
de la France des représentants du monde taurin viennent faire
du prosélytisme jusque dans les écoles, pendant les cours, écrit Renaud
à la
FCPE, des écoles de tauromachie se créent et apprennent à des enfants à
se
faire la main sur des veaux qu'ils massacrent à l'arme blanche, il me
paraît
urgent que vos fédérations de parents d'élèves se prononcent sur ce
sujet qui
met à mal la notion de protection de la jeunesse ».
Au siège
toulousain de la FCPE, on affirme n'avoir rien reçu. La
présidente, Christine Ben Amor, contactée plusieurs fois et à qui nous
avons
transmis la lettre de Renaud, n'a pas souhaité s'exprimer, hier. Le
prosélytisme taurin est-il aussi présent que Renaud l'affirme dans un
Sud mis à
l'index ?
L'artiste met
tout son poids, très médiatique, pour relayer l'action de la
Société protectrice des animaux, du comité Radicalement Anti Corrida et
de la
Fédération des luttes anti corrida : « En tant qu'artiste, citoyen et
parent,
je soutiens cette initiative qui va dans le bon sens : celui de
l'humanité et
de la civilisation contre la violence et la cruauté ».
Le chanteur est
fidèle à ses idées exprimées dans sa chanson « Olé »,
publiée en 1991. Il s'y attaquait, avec beaucoup de violence, aux «
belles
étrangères à étrangler » (en référence à la chanson de Jean Ferrat).
Publié le 08 février 2008 à 08h48 |
Auteur :
Philippe Emery »
L’ensemble
du monde taurin français s’est mobilisé ardemment
et concrètement pour empêcher que n’aboutisse au
Parlement Européen le projet de
suppression des aides communautaires aux éleveurs de taureaux
braves.
De manière symbolique, c’est depuis une des arènes les plus modestes de
France
et à l’occasion du premier spectacle taurin de la saison qu’est lancé «
l’appel
de Samadet
»,un texte qui définit
la légitimité de la culture taurine et témoigne de la volonté de ceux
qui la
partagent d’en assurer la pérennité.Indépendamment de leurs
objectifs propres, les signataires s’engagent à
maintenir une réflexion commune permanente afin d’être capables de se
mobiliser
à tout moment pour mener à bien les actions opportunes pour défendre la
culture
taurine.
LETTRE AUX
PARLEMENTAIRES EUROPEENS
FRANCAIS
"Madame ou Monsieur le député,
Ayant eu connaissance de la déclaration écrite 0002/2007 demandant la
suppression des subventions agricoles allouées aux éleveurs de taureaux
de
combat ainsi qu’à terme l’interdiction des corridas dans l'ensemble de
l'Union
Européenne, nous souhaitons vous faire connaître la position des
citoyens
français qui se reconnaissent dans la culture taurine.
Inspirées des théories anti spécistes dont la dangerosité sur les
fondements de
la morale n’est plus à démontrer, ces initiatives déploient tous les
aspects du
terrorisme intellectuel au mépris de l’idéal européen qui a pris soin,
en
établissant le principe de subsidiarité, de veiller à ce qu’en matière
culturelle notamment chaque Région reste compétente sur son territoire,
disposition fondamentale prise pour éviter le nivellement des esprits
et
favoriser la diversité culturelle, facteur d’enrichissement.
Sur le simple bien-fondé de ce principe il est donc choquant
d’envisager que
l’Europe puisse se prononcer sur le devenir d’une micro
culture, alors que le
combat pour l’identité culturelle des minorités
fait précisément partie de ses
priorités et que le cadre juridique dans lequel les spectacles
tauromachiques
peuvent se dérouler est parfaitement défini en France,
tant par la loi que par
la jurisprudence. Ce qu’a explicitement confirmé un vote
du Parlement Européen
en séance plénière, lequel a récemment
rejeté à une très large majorité une
proposition d’abolition des corridas, considérant
qu’en la matière il était
incompétent.
Cet échec des mouvements anti taurins à un niveau qu’ils jugeaient le
plus
favorable au développement de leurs arguments explique cette nouvelle
tentative
à travers laquelle ses promoteurs voudraient priver les éleveurs de
taureaux de
combat des aides communautaires auxquelles ils ont droit au même titre
que
leurs confrères, ce qui aboutirait à terme à la fermeture de nombreuses
exploitations, à la perte de nombreux emplois ainsi qu’à la mise en
péril de
nos ferias, lesquelles constituent, pour nos villes, nos départements
et nos
Régions, un atout important, tant du point de vue économique que
culturel et
identitaire.
Cette attaque est d’autant plus sournoise qu’il suffit de visiter en
Espagne,
au Portugal ou en France les élevages de taureaux de combat pour
constater que
le bien-être des animaux y est davantage respecté que dans n’importe
quelle
autre exploitation bovine. Ces taureaux vont certes mourir dans
l’arène, mais
cette fin est plus conforme à leur nature que celle que leur
réserverait
l’abattoir. Il convient de rappeler en effet que dix pour cent d’entre
eux
périssent chaque année au cours de combats au pâturage, ce qui suffit à
démontrer que contrairement à ce que prétendent les mouvements anti
taurins, il
ne s’agit pas d’animaux domestiques forcés à combattre. Telle est leur
nature,
et loin d’éprouver un sentiment de culpabilité en leur offrant de
mourir dans
l’arène face à un homme qui risque aussi sa vie, nous avons la
certitude de les
respecter davantage que ceux qui condamneraient leur espèce à
disparaître,
hormis quelques spécimens enfermés à perpétuité dans des parcs
animaliers.
La mort du taureau qui accompagne l’histoire de l’humanité depuis des
millénaires serait-elle devenue à ce point tabou qu’elle soit une
priorité pour
les démocraties modernes ? Mais qu’en est-il alors des morts violentes
ou de
misère de milliers d’êtres humains complaisamment montrées
quotidiennement sur
les écrans de nos télévisions ? Il y a dans l’émergence de ce débat des
aspects
pernicieux dont la Commission Européenne devrait se préoccuper, en
enquêtant
par exemple, comme le font divers Etats, sur l’origine réelle et sur la
dangerosité de thèses qui, sous couvert de sensiblerie animalière,
s’appliquent
à saper les fondements de notre civilisation. Il convient d’ailleurs de
signaler qu’aux termes d’une étude scientifique menée par l’Université
de
Madrid, l'organisme du taureau réagit aux blessures d'une manière
totalement
différente à celle de toutes les autres espèces, en libérant une
quantité
importante de bêta-endorphines dont l'action sur l'organisme, similaire
à celle
de la morphine, perdure durant quatre heures après leur sécrétion. Même
si ses
blessures sont spectaculaires, le taureau ne souffre pas.
Pour nous, bien loin des accusations de cruauté qui sont portées à
notre
encontre, la mort du taureau dans l’arène magnifie le destin de
l’homme.
Conformément à toutes les grandes religions monothéistes et aux morales
qui en
découlent, nous assumons la responsabilité d’un choix qui nous permet
de
montrer de manière symbolique les valeurs auxquelles nous adhérons et
récusons
cet obscène amalgame qui ferait de l’animal l’égal de l’être humain :
effet
d’un déterminisme transcendant ou hasard d’une évolution complexe, il y
a entre
l’homme et l’animal une différence fondamentale et nous la
revendiquons.
Le taureau n’est pas tué dans l’arène pour satisfaire un plaisir
malsain. Il
est au contraire le révélateur de qualités et valeurs essentielles -
engagement, courage, intelligence, créativité, solidarité… - et il
permet à des
milliers d’aficionados de communier ensemble autour d’une idée simple :
l’homme
triomphe du chaos en s’élevant au-dessus de sa condition, et cette
expérience à
forte connotation métaphysique permet parfois à ceux qui la vivent
d’éprouver
un sentiment d’éternité. Pour ceux qui se reconnaissent en elle, la
corrida
véhicule donc des valeurs éthiques et esthétiques fondamentales, et
loin d’être
la résurgence condamnable d’une barbarie anachronique qu’il serait
urgent
d’éradiquer, elle s’inscrit remarquablement dans une modernité dont la
quête de
sens s’accompagne malheureusement dans beaucoup d’autres domaines d’une
perte
de repères qui n’a pas cours dans nos arènes.
Forts de la certitude qui nous anime de n’enfreindre aucune loi ni
morale, nous
espérons donc que loin d’appuyer la déclaration 0002/2007 vous
participerez
activement à son rejet.
Le monde taurin français que nous représentons au travers d’une
soixantaine de
villes situées dans quatre Régions, de sept cents associations, de
l’ensemble
des professionnels taurins et éleveurs de Taureaux Braves, de diverses
publications spécialisées, du million de spectateurs qui fréquente nos
arènes
chaque année et des millions de visiteurs qui voient dans nos ferias un
espace
de liberté qui les aide à mieux vivre, vous en sera infiniment gré.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Madame ou
Monsieur
le député, à l’assurance de notre parfaite considération. "
Les signataires Union des Villes Taurines de
France Association des Organisateurs
de Corridas du Sud Ouest Groupement des Entrepreneurs
de Spectacles Taurins Musée des Cultures Taurines Fédération des Sociétés
Taurines de France Association Nationale des
Aficionados Fédération des Clubs Taurins
Paul Ricard Union des Bibliophiles Taurins
Français Amicale des clubs taurins
gersois Association Française des
Vétérinaires Taurins Association Française de
Chirurgie Taurine Syndicat français des picadors
et banderilleros Association Française des
Eleveurs de Taureaux Braves Association des Critiques
Taurins de France Association des Aficionados
Practicos Ecole taurine d’Arles Ecole Taurine de Béziers Centre de Tauromachie de Nîmes
Ecole taurine d’Hagetmau Collectif Terres Taurines
auteur : Sophie
Journée
détente à Maurrin ( ouvert à tous ) : samedi 22 mars 2008
programme de cette
journée :
16h : capea, taurillons à
disposition de tous les adhérents
18h : conférence avec le
matador Richard MILIAN
20h : apéritif et repas
suivis d'une soirée dansante
VENEZ
NOMBREUX !
La
feria montoise : lettre de
Pierre MARTIN
Suite
à l’article « La feria montoise »
paru sur notre site, je tiens à remercier Pierre MARTIN pour
sa lettre de
réponse qu’il nous a envoyée, ce qui
témoigne de l’intérêt qu’il porte
à notre
peña ainsi qu’ à l’avis de ses membres.
Voici,
dans son intégralité, cette lettre de
Pierre MARTIN, que j’ai accompagnée - écrits en bleu - de commentaires,
comme il
le souhaitait afin que « vive le
débat ».
Jean-Michel
BIARNES
Monsieur
le Président,
Suite
à l'interview d'Oscar
Chopera parue dans sud-ouest du 24 novembre
dernier, vous éditez sur votre
site Internet une réaction bien intéressante.
Cependant, certains points
soulevés dans cet article méritent des explications ou
un complément d'information.
Lorsque
Oscar parle de la
reconnaissance du public montois envers E.Ponce,
il
rappelle simplement que bien
qu'étant le triomphateur de la féria 2006,
les trois oreilles coupées ce
jour-là ne sont pas restées dans les mémoires.
Autour du Plumaçon, les
aficionados font très souvent allusion aux toros de
V.Martin, à la première
prestation de J.Conde, voire au combat de Joselito
devant un toro de Cuadri mais
très peu ont pour souvenir les faenas de E.Ponce
en 2006, ou celles de Juli en
2005 (5 oreilles).
En
ce qui concerne les piques
imposées au Plumaçon, il ne s'agit pas d'un
règlement
« montois »mais tout
simplement du règlement taurin de l’U.V.T.F.
article 73-6. II nous semble
qu'il vaut mieux imposer cette deuxième pique dans
TOUTES les arènes de France que
d'édulcorer la corrida surtout devant les
attaques actuelles dont elle fait
l'objet; il faut savoir garder à ce spectacle son
caractère de combat même si cela
peut paraître décalé dans nos sociétés de plus
en plus aseptisées. L'imposer
lors des corridas de vedettes, peut sembler
incongru, pourtant je crois que
c'est lors de ces après-midi, alors que le public
est plus nombreux, qu'il faut
participer à la défense de la tauromachie, de ses
valeurs, en éduquant, en
habituant ce large public au combat complet du taureau.
D'autre part, si ce règlement est
appliqué dans TOUTES les arènes, les vedettes
seront de nouveau responsables du
châtiment du premier tiers et réapprendront à
le doser pour pouvoir donner la
deuxième pique. Je pense donc qu'il vaut mieux
revendiquer un premier tiers
réglementaire et se tourner vers les arènes qui ne
l'imposent pas encore (suivez mon
regard amical).
Je
suis d’accord avec vous.
Tout
aficionado qui se respecte ne peut qu’être
d’accord avec cette analyse.
Cela serait l’idéal, le rêve. Mais entre le rêve
et la réalité, il y a souvent un fossé
énorme.
Je pense qu’il est impossible de
vouloir imposer l’application de ce règlement à
toutes les arènes de France. Je
doute fort que les toreros, surtout les fuguras,
acceptent cela. Je crois qu’il
faut adapter le châtiment à la force du taureau.
Enfin, sur le fond, je le redis, lors des
corridas torista, quel est l’intérêt d’affaiblir
encore plus les toros en
imposant deux « mini-piques » qui n’apportent
vraiment
rien au spectacle ? Qu’a-t-on
vu souvent en 2007 à Mont-de-marsan ? Des peones
accourir pour sortir le
taureau du cheval, à peine avait-il touché le peto. La rencontre
est tellement
brève que j’ai l’impression que l’on peut encore moins mesurer
la bravoure du
toro.
Vous
dites qu’il faut savoir garder à ce
spectacle son caractère de combat.
On en vient à l’éternel débat entre corrida
torista ou torerista (qui fait le charmede
la corrida), à la diversité des attentes des aficionados et à
la culture de
chaque plaza.
Les abonnés ou aficionados de VIC ou CERET, quand ils vont aux
arènes,n’ont
pas
les mêmes attentes que ceux de DAX ou NIMES par exemple.
La
corrida du dimanche :
effectivement, nous avions pour règle de ne pas mettre
plus d'un banderillero pour
garder un coté sérieux au spectacle. C'était une
erreur,
Aussi dès l'an prochain, la
commission taurine a décidé de programmer plutôt
deux de ces toreros ce jour là, de
façon à justement augmenter le côté disons
spectaculaire de cette corrida.
C’est une très bonne
initiative : avez-vous
déjà pressenti pour ce programme
certains toreros ? J.J.PADILLA, Joselito
ADAME seraient peut-être des choix
adaptés
pour ce jour-là…
Sur
la philosophie budgétaire de
l'ensemble des fêtes : effectivement depuis
25 ans, nous désirons équilibrer
l'ensemble des dépenses de la Madeleine par le
gain de la tauromachie. Cela
n'est plus d'actualité depuis au moins 3 ans,
en effet, l'augmentation des prix
des spectacles ne permet plus au comité
d’autofinancer une fête aussi
populaire que la Madeleine. Donc depuis 3 ans
maintenant, la municipalité
participe au financement de l'animation par le biais
d'une subvention. Nous
investissons en tauromachie (160 000 euros en 2007)
à travers notamment la novillada
piquée mais aussi la prise en charge de
l’inflation galopante du coût des
plateaux mais pour autant sans accepter
n'importe quoi. Je prends ici
deux exemples:
Une grande
vedette française demande à ce jour une augmentation
de cinq pour cent par rapport à
son contrat 2007 déjà exorbitant. Cependant sa
Temporada dans le sud-ouest n'a
pas été très réussie, devons nous dire amen et
fermer les yeux ?
J.Tomas, tarifs
revendiqués pour 2008 : 420 000 euros à Madrid,
320 000 euros en arènes de
première catégorie espagnole, 210 000 euros en
France. Souvenez-vous j'ai
annoncé 160000 euros en 2007(différence 50 000),
est-ce viable pour la tauromachie
dans une arène comme le Plumaçon qui
contient 6500 places payantes ?
Voilà deux exemples de
difficultés auxquelles nous sommes confrontés, sans
parler évidement des autres
toreros qui vont suivre le mouvement. Mais vous
aficionados payants, pourrez-vous
suivre longtemps ? Et surtout est-ce justifié ?
En tant que responsable de
l'organisation montoise et avec la commission
taurine, nous ferons des choix,
et nous les expliquerons mais seront-ils compris
par les aficionados et le public
plus large? Même en reversant tous les bénéfices
dans la composition des cartels,
je ne suis pas sur d'arriver à payer tout
simplement ces toreros en
continuant à rémunérer normalement les ganaderos et
les « sans grades ». Alors
investir oui mais pas n'importe comment !
J’imagine
que la grande vedette française est Sébastien CASTELLA. Je comprendrais
très
bien que la commission taurine ne cède pas à ses caprices de star et ne
le
retienne pas
pour la Madeleine 2008. D’autant plus que S. CASTELLA n’a jamais
laissé de souvenirs
impérissables au public montois.
Quant à J. TOMAS, son cas est tellement
particulier (choix des arènes, tarifs demandés)
que les Montois, à mon avis,
comprendraient très bien qu’il ne soit pas non plus à l’affiche
en 2008.
Mieux vaudrait, je le redis aussi,
miser sur EL JULI qui n’a jamais déçu au Plumaçon.
Il serait par ailleurs intéressant de
connaître ses exigences financières en comparaison
de celles de J. TOMAS et S.
CASTELLA.
Depuis le retour de J. TOMAS, quelques
toreros se sont, semble-t-il, lancés dans une
escalade inflationniste dont on
ne sait où elle s’arrêtera. Les organisateurs auront des choix
cornéliens à
faire, pris entre le désir d’avoir les
meilleurs toreros au programme ou la nécessité
de maintenir des prix
acceptables pour les spectateurs.
Sur
la déclaration du maire «je
préfère une fête réussie à une féria réussie », je
serais tenté de vous faire
remarquer que depuis plusieurs années c'est une réalité
à Mont de Marsan. D'autre part je
crois que la fête (qui réunit pas loin de
400000 personnes) doit être
réussie car on peut en tant qu'organisateur la
maîtriser pratiquement à cent
pour cent; c'est donc pratiquement une obligation
pour nous. En tauromachie c'est
bien évidemment différent (29000 personnes
dans les arènes en 5 corridas)
car, mais vous le savez bien, rien n'est prévisible.
En fait, la Madeleine, fête
populaire, a un caractère social indiscutable,
permettre à tous de prendre du
plaisir quelle que soit la taille de son portefeuille.
Maintenant, si cela peut
s'assortir de quelques tardes d'émotions, nous ne en
priverons pas, bien sur.
Préférer une fête populaire
réussie à une féria réussie ne veut pas dire que l'on
méprise le public des arènes,
bien au contraire. C'est surtout reconnaître un état
de fait et en faire une
obligation pour les responsables.
Concernant
la phrase de M. LABEYRIE, « je préfère une fête réussie à
une
feria réussie »,
il me semble que l’un n’empêche pas l’autre et j’imagine bien,
comme
vous le
dites, que l’objectif serait de réussir les deux. Comme à DAX en
2007 !...
En
ce qui concerne l'état
d'esprit et les discussions qui ont lieu au sein de la
commission taurine ou avec Oscar,
je peux vous assurer que contrairement à ce
qui est indiqué dans votre
article, nous nous comprenons très bien, avec nos
différences mais surtout avec
l'envie déterminée d'avancer et de réussir. Nous
sommes tous dans la même optique,
redorer le blason de notre féria. Au premier
rang des personnes qui
soutiennent cette volonté, il y a le Sénateur Maire
Ph.Labeyrie qui, mais vous l'avez
oublié, a été le déclencheur de cette nouvelle
volonté en justement « tapant sur
la table» en 2006, pour remettre les choses en
ordre, pour relancer l'écoute et
la concertation de l' aficion montoise à travers
ses clubs taurins, et croyez-moi
ce n'était certainement pas une décision facile à
prendre quand on connaît les
relations amicales et anciennes qu'il entretenait
avec mon prédécesseur.
Vous
avez raison, je l’avais oublié, M.
LABEYRIE a été le déclencheur des
changements à la commission taurine et a effectivement
tapé sur la table en 2006.
Mais
je voudrais, tout d’abord, insister sur le
fait que sa phrase « je préfère
une fête réussie à une feria
réussie » et, en particulier, l’emploi du terme « je
préfère »
a
été regrettable et a été vraiment ressenti pour bon nombre
d’aficionados, comme
du
mépris ou de la provocation, surtout qu’elle a été prononcée vite après
cette feria 2007
décevante et que la colère du public montois n’était pas
retombée.
Puis, également si je me
mets à la place d’Oscar
CHOPERA, je me dirais que je
n’ai pas de soucis à me faire en ce qui concerne
la feria montoise puisque la phrase du
Maire n’indique pas qu’il ait été déçu
ou affecté par cette mauvaise feria, et par conséquent
cela ne m’inciterait aucunement
à l’exigence quant à l’avenir…
Voila, Monsieur le Président, quelques points
que je souhaitais évoquer suite à
votre article. Je vous remercie de l'écoute que
vous avez bien voulu m'apporter,
et sachez que je suis personnellement très
sensible à tout l'intérêt que
vous portez avec l'ensemble de votre pena à notre
travail.
En cette période de nouvel an, je vous adresse
à
tous mes meilleurs voeux de santé
et de bonheur pour 2008, particulièrement un
voeu, peut-être un peu égoïste,
de réussite pour la Madeleine.
Veuillez agréer, Monsieur le président,
l'expression de mes sentiments
aficionados et amicaux.
A
bientôt
Bien
amicalement,
Pierre
MARTIN
En
espérant que nos échanges soient fructueux
pour l’avenir, à mon tour,
je vous présente, au nom de la peña Toro Cardeno,
mes meilleurs vœux pour cette année 2008
et, bien entendu, des vœux de réussite
pour la Madeleine 2008 !
BELMONTE, « TORERO
DE REVOLUTION »
BELMONTE
ET JOSELITO
Au début du XXème siècle, dès
1914, la rivalité entre Juan Belmonte et Joselito marqua, selon
l’expression du
plus grand expert taurin français Claude Popelin « un moment d’apogée de la
tauromachie. » Ce mano a mano entre les deux
toreros dura plusieurs
années et enchanta les aficionados
espagnols, probablement plus encore que la concurrence, quelques
décennies plus
tard entre Antonio Ordonez et Luis Miguel Dominguin. Cetteextraordinaire
et féconde rivalité avec Joselitopartagea l’Espagne et les intellectuels en
deux, entre belmontistes et gallistes.
Juan Belmonte était physiquement
laid et
faible, souvent malade, et faisait passer les toros trop près de
lui ; Joselito
était bien plus beau, vigoureux, élégant et plein d’aisance. Mais c’est
lui qui
mourut dans l’arène.Belmonte
est en pleinepartie de poker le 16 mai
1920 lorsqu’on lui
apprend que son ami, son rival, son double Joselito, vient d’être tué
par un
taureau à Talavera de la Reina. Il n’y croit pas, se met en colère mais
doit se
rendre à l’évidence : il est comme foudroyé. Il s’effondre en
larmes, ses
familiers et ses domestiques pleurent tous. Il a l’impression que c’est
pour
lui que tous sanglotent et il sent alors « passer
sa propre mort ».
BELMONTE, FONDATEUR
DE LA CORRIDA MODERNE
Rival
chanceux
de Joselito, Belmonte fut surtout considéré comme un
génie de la corrida, le
fondateur de la tauromachie moderne, celui qui a fait entrer
véritablement l’art de Cuchares dans
le XXe siècle. Il était chétif, prognathe, court de jambes et long de
bras,
mais comme il avait aussi du génie, il révolutionna la tauromachie en bouleversant les formes taurines
fondées alors sur l’esquive et en inventantl’impassibilité,la
lenteur rythmée du mouvement
et les passes enchaînées dans un espace restreint, ce qui convenait
parfaitement à son physique.Le
premier, il toréa les pieds
vissés au sol, ralentissant la
charge,enroulant le toro autour de lui dans les
plis de l’étoffe.
Avant
Belmonte, les toreros bougeaient, ne cherchaient surtout pas à ce que
le toro
les serre. À cette époque, la tauromachie était encore régie par cet
axiome de Lagartijo : « Tu te mets là et tu t’enlèves ou c’est le toro qui
t’enlève. »Belmonte
imposa alors son nouveau principe
: « Tu
te mets, là, tu restes, et si tu sais toréer, le toro ne t’enlève pas.
»Il
fut souvent « pris » par l’un de ses adversaires, et Guerrita
disait qu’il
fallait aller le voir avant qu’il ne soit tué.
Pourtant
c'est Joselito qui fut tué, un torero de l'école
classique.Tout comme
Cuchares, il dut aussi faire face aux conservateurs garant de
l'orthodoxie
taurine supportant le traditionnel Joselito. L’écrivain,
Ramon del Valle Inclan, qui était belmontiste, lui avait dit un jour :
« Juanito, il ne te reste plus qu’à mourir
dans l’arène », et ce, pour devenir un vrai dieu ; Belmonte avait alors répondu
: « On fera ce qu’on pourra Don Ramon.
» Ce
n’est pas faute d’avoir dévisagé et respiré la mort entre leurs cornes,
mais
les taureaux l’épargneront inexplicablement.
Le
post-belmontisme sera sanglant. À
vouloir toréer comme lui beaucoup de ses imitateurs trouveront la mort
sans la
chercher.Après
Belmonte,
certains toreros tentèrent de retrouver la manière de celui qui était
devenu un
modèle pour eux. Aujourd’hui encore,
l’immobilité du matador, la fixité de ses pieds pendant les passes,
restent
l’un des « juges de paix » de la corrida et contribuent à la beauté et
à
l’émotion que peut dégager le travail à la cape ou à la muleta.
SON ENFANCE ET SES DEBUTS DE
TORERO
Belmonte
est aussi entré dans la légende de l’aficion en raison de sa vie personnelle, que l’on peut qualifier de vrairoman d’aventures. Né le 14 avril 1892 à Séville,
c’est un enfant pauvre et disgracié de l’Espagne andalouse, et il est
l’archétype de ces maletillas qui, erraient de village en élevage, à la
recherche d’une occasion de sortir de l’anonymat, se frottant dans des
plazas minables
à des toros assassins. Très
tôt orphelin
par sa mère, il vivait avec son père quincaillier : celui-ci
fit faillite
et plaça ses enfants à l'assistance publique. Abandonné par
sa famille, Belmonte s’intégra
alors dans une bande de jeunes apprentis toreros, marginaux,
anarchistes, fous
d’orgueil et de dégoût pour la société : « Parias
désespérés, nous nous auréolions de violence pour nous préserver d’un
monde
dont le ridicule nous blessait ». Belmonte
et ses amis,
bravant les gardes, rôdent la nuit dans les élevages, séparent une
vache ou un
toro et arrachent quelques passes sous la lumière de la lune ou d’une
lanterne. Sans
aucune technique taurine, il fit
ainsi son apprentissage clandestinement dans les fincas sévillanes à la
tombée
de la nuit. Tout comme, bien plus tard,
El Cordobes,
Paco Ojeda et beaucoup d’autres moins connus, Belmonte apprit donc à
toréer à
la sauvette. Comme El Cordobes encore , il serra les dents
face à la faim,
la peur, la douleur, habité par
l’obsession de s’en sortir en devenant un grand matador. Dans
ces combats
nocturnes, il se montra le plus brave.Les
plus beaux et les plus forts souvenirs de Belmontene furent pas les triomphes des arènes de
Madrid ou Séville, mais ces duels clandestins nocturnes. Il se
souvenait
notamment, avec beaucoup d’émotion, de l’épisode durant lequel la
guardia
civil les avait repérés, et avait tué un de ces gamins, lesquels pourruser allèrent ensuite
toréer la nuit. Il
n’oubliera jamais ses débuts, et, devenu richissime, idolâtré,
respecté,
divinisé, Belmonte enverra du tabac et de l’argent à ses anciens
complices,
toreros clandestins, dans les prisons où les avaient mené leurs vies de
mauvais
garçons.
Plus tard, considéré comme
un gueux, Belmonte rejeté
par la caste taurine,torée
dans des arènes de village. Un jour, grâce
à un ami de son père, le banderillo Calderon, il
obtint un engagement et remporta un
triomphe… mais sous le nom du torero qu’il remplaçait et il ne gagna
quelques
sous qu’en attrapant le voleur de la recette !
Il
continua alors de traîner avec ces camarades d’infortune, surtout
camarades « anarchistes
de la tauromachie ». Ils
négligeaient fièrement
le milieu des imprésarios
sévillansqui
se montraient hautains
envers ces apprentis toreros…Quant à eux, ils méprisaient royalement
les deux
toreros vedettes de l’époque : Machaquito
et Bombita. Leur
idole à eux, petits voyous de San
Jacinto, c’était un torero presque sourd, quasiment muet, pathétique et
convulsif : Antonio Montes,lequelannonçait
déjà dans son originalité le toreo de bras et non plus de
jambes que serait Belmonte.
Belmonte fit aussi la
connaissance des proxénètes du
négoce taurin sans être choqué pour autant de la dureté de ce milieu.
Pour lui,
le jeu est faussé dès le départ, à la naissance, et le regard qu’il
jette sur
la société et les hommes est froid, clairvoyant, lucide.
Cet acharnement à vouloir toréer coûte que coûte et à se
faire connaître est
raconté par Manuel Chaves Nogales, l’un des biographes de Belmonte,
dans son
livre Juan
Belmonte matador de taureaux. Belmonte,
par la voix de son biographe, raconte que, s’il toréait tout près de
l’animal,
c’est parce que, lors de ses débuts nocturnes et aventureux dans les
champs, il
ne fallait pas laisser sortir l’animal du faible halo des « deux
quinquets au
carbure » que trimbalaient les apprentis toreros.
Cette explication
faisait sourire Claude Popelin : pour lui, c’est bien plutôt la
quasi-incapacité
physique de Belmonte à courir qui l’obligea, puisque ses jambes lui
refusaient
ce service, à inventer cette immobilité magique.
Peu à peu, de tientas mendiées en capeas de
petits
villages, de triomphes dérisoires en cogidas solitaires, le
garçon disgracieux va pourtant parvenir à se faire un nom et un
prénom. À un point tel que la
critique va conseiller aux aficionados – l’anecdote est
restée et resservira
pour « El Cordobés » – de se dépêcher
d’aller voir le torero dans ses œuvres suicidaires avant qu’il ne soit
trop
tard.
Son ami Calderon
qui croit dur comme
fer en son talent, lui avait trouvé un contrat à Valence
où il y avait fait un
triomphe. Sa carrière part de là et file vite vers les
sommets. Il connaît
enfin la gloire et va toréer dans toute l’Espagne, en
France où il fait ses
débuts à Toulouse et même aux
Amériques. La pression de la ferveur populaire à
son égard
l’irrite un peu, néanmoins il sait que son succès
est aussi celui de « ceux
qui luttaient sans moyen contre la vie » .
SA CARRIERE
La carrière de Belmonte va
s’étendre
du début des années 1910 jusqu’en 1936, année où il prit une retraite
définitive. Les dates
importantes :
-Débuts en novilladasans
picadors :
24
juillet1910
à Arahal, province
de Séville.
- Débuts en novillada
avec picadors : 21 juillet1912
à Séville.
- Présentation à
Madrid :
26
mars1913.
- Alternative :
à Madrid le 16
septembre1913.
Parrain, « Machaquito ».
- Premier de
l’escalafón en 1919.
- Retraite définitive1936
La
partie la
plus glorieuse de sa carrière date de l’époque de sa rivalité avec son
ami José Gómez Ortega « Joselito »,
de 1914
à la mort de celui-ci en 1920. Ces quelques années sont communément
appelées l’« Âge
d’Or » de la tauromachie
par les aficionados, tant la rivalité des deux maestros
fut intensive.
Il
entra dans la légende avec sa désormais
historique corrida de mai 1917et les
cinq légendaires véroniques données sans
rompre, sans bouger,
« cinq véroniques sans rompre, oui dit
Belmonte, mais surtout cinq corridas sans
dormir ». Au début, le
public crie « Dehors, Belmonte !
Qu’il
s’en aille ! » . Sort le sixième et dernier toro
de la course. Cinq véroniques parfaites
renversent
aussitôt la tendance et la « demie » met
le public debout. Cette demie est sans doute la plus
belle qu’on ait jamais
donné et qui est rentrée dans les mémoires sous la plume des
revisteros
comme la « demi-véronique Belmontienne ». Suit une faena de même niveau
qui n’obtiendra pas d’oreille car le
public, ébloui et abasourdi par ce qu’il vient de voir, ne songe pas à
les
réclamer.
Porté
par le triomphe, Juan
Belmonte interrompit
pourtant plus tard par
deux fois sa carrière et la reprit la dernière fois pour un an
seulement, en
France et à Nîmes en 1934.
Sa carrière
s’arrêta donc en 1935, date à laquelle il
cessa toute vie publique. Il avait alors atteint
la dimension du mythe. Torero
de révolution, il avait non
seulement bouleversé la technique mais aussi porté la tauromachie au
rang d’un
art majeur par l’expression d’une beauté plastique jamais atteinte
jusque-là.
LA FIN
TRAGIQUE
DE BELMONTE
Au
début de 1962, il
règla ses affaires,
puis le 7 avril, après avoir chaussé ses éperons, il se donna la mort
dans sa
propriété de Cardena, près de Séville en se tirant une balle dans la
tête.
On a su qu’il était amoureux de la rejoneadoraAmina
Assis,
qu’on a pu voir toréer quelques années plus tard, en Arles. Elle était
jeune et
ravissante. Belmonte, lui, était vieux, laid et la gloire ne le portait
plus à
bras tendus comme au temps de ses triomphes…
Sources :
Manuel
Chaves Nogales, biographie de Belmonte, sous le titre Juan
Belmonte,
matador de toros (Titre original : Juan
Belmonte, matador de
toros, su vida y sus hazañas)./Toros, 5 octobre
1990, par M. Darrieumerlou/Le
Méridional, 22 septembre 1990, Juan Belmonte, la
figura recomposée/La
Marseillaise, samedi 22
septembre 1990, par Jean Rossi /L’Événement
du jeudi,
20 septembre 1990, par Michel Polac « Un vrai roman
! » / Libération,
1er septembre 1990, par Jacques Durand, « Juan Belmonte, la
forge de la
nuit ».
Auteurs :
Sophie et Christophe
Victorino
Martin dans Terres Taurines
André Viard
consacre
le dernier numéro de sa revue Terres
Taurines à
la ganaderia de Victorino Martin.
Dans ce numéro spécial, André Viard
retrace
l'histoire de la ganaderia et donne la "parole" à plusieurs
toreros qui ont marqué la ganaderia ou qui ont
été
marqués par ses célèbres toros
cardenos.
Parmi ceux-ci, Jesus Manuel El Cid raconte avec beaucoup
d'émotions son extraordinaire tarde d'août 2007
à
Bilbao où un groupe
de la peña était présent.
Un numéro exceptionnel, passionnant de la
première
à la dernière page et, le tout
illustré par de
magnifiques photos, que je vous invite, si ce n'est
déjà
fait, à vite découvrir !
Jean-Michel
José
María
Manzanares
Biographie :
Le
14 avril 1953, à Alicante, naît José
María Dols Abellán . Il
hérite le surnom de son père le banderillo Pepe
Manzanares qui lui inculque les bases du toreo. A treize ans, il
torée sa
première becerra.
Le 15 juin 1969, à
Ándujar il fait ses
débuts en habit de lumières, un costume blanc
argent ayant appartenu à Palomo
Linares, avec une cape et une muleta de Paco Camino, devant des
novillos
de Francisco Sánchez. Le 27 juin, il coupe une queue
à un taureau de Sánchez Cajo.
Il ne participe qu’à quinze spectacles avec
picadors et, le 24 mai 1970, à
Benidorm, il fait ses débuts apodéré
par José Barceló. Il se place en tête
de
l’escalafon en totalisant 42 prestations avec picadors.
Peu avant son alternative, le 6 juin
1971, il se présente à Madrid et coupe 2 oreilles
à un lot de Carlos Núñez et
une de plus lors de sa répétition le dimanche
suivant avec un « no hay
billetes ». Il avait déjà
fait ses adieux à l’aficion
d’Alicante, avec un
bilan de 9 oreilles et 1 queue.
Le 24 juin, le doctorat est célébré
à
Alicante, en présence d’El Viti, Luis Miguel
Dominguín qui lui cède la mort du
toro « Rayito »
d’Atanasio Fernández, auquel le torero
d’Alicante
coupe la queue. Cette année-là, il ne fait pas
plus de 25 paseos en raison d’une
hépatite et du service militaire.
Le 18 mai 1972,
il confirme
à Madrid, et
coup l’oreille du 6ème
taureau. C’est cette année-là
qu’il reçoit le
seul grave coup de corne de sa carrière. L’hiver
il fait sa première campagne
américaine avec une confirmation à Mexico le 3
décembre 1972, avec Joselito
Huerta et Curro Rivera devant
« Gorrión » de
Torrecilla. Il connaît
son plus grand succès pour l’ "Escapulario de Oro"
de la feria de
Lima, trophée qu’il remportera de nouveau en 1979
et 1980.
Il prend véritablement son envol en
1976, triomphant à Madrid, à Pampelune et
à Bilbao, comptabilisant ainsi 73
prestations.
En 1977, il conquiert l’aficion
sévillane après avoir coupé 2 oreilles
à un
taureau de Núñez et fait de même
à
Madrid à un
« Ibán », ce qui lui
vaut en tant que matador sa première
sortie a hombros.
En 1978, il est à la tête de l’escalafon
avec 89 prestations et atteint le summum avec son historique faena
à
« Clarín » de Manolo
González, à la San Isidro.
Pendant plusieurs saisons, il traverse
une période critique – très virulente
campagne de presse contre lui et mauvaise
passe dans sa vie privée – et son état
s’en ressent face aux toros mais il
réussit à surmonter cet état
grâce à l’amitié de Pablo
Lozano.
En 1984, il est de nouveau en tête de
l’escalafon avec 72 paseos. La grande qualité de
son toreo apparaît très
souvent : ainsi devant un toro de Miura à Valence.
En 1985, il est le torero de
prélidection de l’aficion à la
Maestranza, avec la faena à
« Perezoso » de Torrestrella.
En 1988, il est remarquable face à 6
toros à Alicante, et il gracie à Ronda le toro
« Peléon » de
Guardiola
pour la corrida concours. Cette année-là, lors
d’un mano a mano avec Cavazos, il
fait succomber les arènes de Mexico.
En 1989, il annonce sa retraite, qui sera
de courte durée, en entamant cependant une
décennie discrète quant au
nombre de prestations.
En
1993, il parvient à
vaincre l’ambiance de Las Ventas qui lui
était restée jusqu’alors
défavorable. Il coupe 2 oreilles à la San
Isidro : sa quatrième sortie a hombros en 61
après-midi constitue un
record de participation à la feria madrilène.
Il est chaque année suivante inclus sur
les affiches les plus prestigieuses. En 1996, il fait un semblant
d’adieux,
puis réapparaît en 2000 pour honorer 27 contrats.
C’est à Séville, en avril,
qu’il coupe sa dernière oreille. En 2004, il
revient à Grenade et sort a
hombros après avoir affronté une corrida
d’Alcurrucén. Cette
année-là, il torée
10 corridas, avec des faenas notoires à Antequerat et
à Almagro, ayant eu
l’occasion de faire le paseo lors des fêtes
d’Alicante le 24 juin avec son fils
José María qui avait pris l’alternative
juste un an avant…
Le style de manzanares, "torero
de toreros" :
Manzanares
reste un des plus grands interprètes du toreo
du
XXème siècle, « le torero des toreros »
car il était, et représente encore, pour beaucoup de
toreros, un
modèle, une référence dans l’art
tauromachique. Dès l’entrée dans
l’arène, il
s’imposait par son élégance naturelle qu’il
continuait d’exprimer dans ses
prestations. Il s’avéra un véritable artiste en
raison de sa sensibilité, de sa
classe, et de sa technique irréprochable : ainsi, il avait
la faculté de
ne jamais se faire toucher la muleta du début à la fin
d’une faena. Par ailleurs,
son toreo se distinguait par une attitude décontractée,
une certaine lenteur
dans ses passeset
sa capacité à templer
la charge du taureau : il
marquait ainsi le toreo de son propre tempo,
cherchant avant tout la pureté et ne se soumettant jamais aux rythmes
suscités
par la tendance commerciale. Chacune de ses apparitions
constituait un luxe et
une leçon de toreo et de plaisir.
Source
: Figuras du
XXème siècle de Paco Aguado
Auteur :
Sophie
La feria montoise réaction
de Jean-Michel
BIARNES à un article du Sud-Ouest
Le
journal Sud-Ouest du samedi 24 novembre 2007 a proposé une
interview d’Oscar
CHOPERA qui « revient
sur le déroulement des dernières ferias de
Mont-de-Marsan ». A plusieurs reprises, Oscar
CHOPERA n’hésite pas
à aller à contre-pied des
organisateurs montois notamment en ce qui concerne certains changements
phares
mis en place lors de la dernière temporada.
Egalement
l’impresario basque n’a pas du tout la
même vision concernant les orientations
futures et n’a pas non plus l’intention de porter
le chapeau seul, ainsi il
dit :« J’ai
trouvé la réaction
trop personnelle, ici tout le monde appartient à la
commission taurine, mais
les choses devraient être plus partagées »,
sous-entendus les succès comme les échecs. Les
discussions ou négociations hivernales risquent donc
d’être extrêmement animées
dans le mundillo montois. En tous les cas, on semble loin de
l’entente
cordiale. Même si je ne suis pas un inconditionnel
d’Oscar CHOPERA - je fais
partie de ceux qui l’ont sifflé l’an
passé - je dois reconnaître que son
analyse est parfois pleine de bon sens et démontre une
très bonne connaissance
de l’aficion du Sud-Ouest en général,
et montois en particulier, ce qui est
normal puisque sa famille et lui-même organisent la plupart
des ferias du
Sud-Ouest depuis plusieurs décennies. Quand
le journaliste lui demande les raisons de l’échec
de la feria 2007, OC ne parle
que du mano a mano. Or, à mon avis,
c’était peut-être la corrida la moins
critiquable.
Tout le monde depuis la sortie du cartel s’accordait
à dire que celui-ci était
exceptionnel. Il y avait ce jour-là le triomphateur de la
temporada montoise
2006 et le triomphateur général de cette
même temporada avec un lot de taureaux
de Valdefresno, une des ganaderias en vogue du moment. Difficile donc
de blâmer
les organisateurs montois. Personne ne pouvait prédire que
Enrique PONCE serait
dans une petite forme et que Sébastien CASTELLA ne serait
que l’ombre du torero
qui triomphait partout en 2006. Le hic, selon moi, viendrait
plutôt du lot de
taureaux : déjà il n’y avait
que 4 taureaux de Valdefresno au paseo et
ensuite 2 ont été remplacés en cours
de lidia. Donc, en fin de compte, nous
n’avons vu ce jour-là que deux taureaux de la
ganaderia initialement à
l’affiche dont le 6ème qui
s’avéra le meilleur. Peut-être que
s’il y
en avait eu 6 ? …
Si
la réaction du public a été si
virulente à la fin de la corrida c’est
plutôt,
d’une part, qu’elle venait après 4 jours
de feria décevants et que, d’autre
part, le public attendait énormément de ce
cartel.
Toujours
dans la même interview et au sujet du même mano a
mano, Oscar CHOPERA
dit : « Enrique
avait coupé
trois oreilles en 2006 mais on ne lui en a pas su grès cette
année ».
Que veut-il dire ? Parle-t-il de l’accueil et du
soutien du
public ou du
fait qu’il n’est pas été
doublé en
2007 ? Ce qu’il aurait en effet
mérité… On
pourrait faire la même réflexion concernant El
JULI qui n’a jamais déçu à
Mont-de-Marsan. Alors qu’en 2005, il sauvait la feria
d’un désastre en coupant
5 oreilles en deux contrats, il n’a jamais
été doublé depuis cette
année-là.
Cela aurait été à mon avis une juste
reconnaissance, d’autant plus que Julian
Lopez El JULI avait sorti une belle épine du pied aux
organisateurs montois en
acceptant un remplacement - chose qu’il fait rarement,
même en Espagne -
prouvant ainsi son attachement à la plaza montoise.
L’autre
sujet où Oscar CHOPERA se distingue du point de vue de la
commission taurine est
l’obligation de la deuxième pique. Il
précise : « C’est
une question d’éducation taurine. Dans
l’esprit c’est très bien mais il y a eu
pas mal de cas où c’était
simulé, la
deuxième pique ne servait à rien. Vous savez, les
toreros ont partout
l’habitude de faire une carioca (une pique très
longue). Ils font comme cela
dans 90% des cas. Alors, c’est difficile à
gérer. Si tout le monde joue le jeu
on y arrivera. Mais il faut que toutes les arènes appliquent
le règlement ».
On peut trouver cet avis défaitiste ou
résigné mais ne serait-ce pas tout simplement
réaliste ? Pour les picadors, banderilleros et
toreros, Mont-de-Marsan
sera toujours Mont-de-Marsan et jamais Madrid, Bilbao ou autre
arène de
première catégorie espagnole…
Pourquoi
ne pas appliquer ce réglement
« montois » uniquement aux
corridas de
toro toro ? Dans la plupart des corridas avec des figuras, la
majorité des
taureaux - c’est très regrettable mais
c’est comme ça - ne supporte qu’une
petite pique. Quel est l’intérêt de leur
infliger une deuxième pique qui
n’apporte pas grand chose à l’aficionado
mais affaibli quand même le
taureau ?
En 2005, El JULI avait triomphé en
coupant 2 oreilles à un faible taureau de Garcigrande
qu’il n’avait pratiquement pas fait piquer.
Aurait-on vu la même faena avec le
règlement 2007 ? On peut en douter…Bien
entendu, ce n’est pas ce genre de
taureau que je recherche mais il faut s’adapter au taureau en
piste. Au
sujet de la corrida du dimanche, Pierre MARTIN donne quelques pistes
pour la
prochaine Madeleine. Il indique que pour le dimanche il y aura « une corrida toriste dans le
même
style que jusqu’ici ». Or, dans
l’aficion locale, cette corrida a une
réputation désastreuse car cela fait plusieurs
années que l’on s’ennuie dans
les gradins – en restant poli – ce
jour-là. Je connais beaucoup d’aficionados
qui ne s’abonnent plus parce qu’ils ne veulent pas
aller à « la corrida du
dimanche » d’autres qui y vont parce que
c’est dimanche, parce que c’est
la feria, par habitude… C’est sûrement pour une
question de
taquilla que ce type de cartel est proposé le dimanche.
Même si c’est l’un des
jours où les arènes sont le moins garnies il y
aurait encore moins de monde si
ce même cartel était à
l’affiche sur semaine. Mais cela a aussi
l’inconvénient,
en quelque sorte, de plomber d’entrée
l’ambiance de la feria et de rendre,dès
le premier jour, mécontent et bougon le difficile public
montois. Alors
quelle solution ?
Pourquoi ne pas envisager : - soit de
déplacer cette corrida le
mercredi afin de terminer la feria par des cartels toristas comme le
font
beaucoup d’arènes espagnoles. - soit, solution peut-être plus
envisageable, de garder cette corrida toro toro le dimanche mais mettre
des
toreros spectaculaires, des toreros banderillos, genre J.J. PADILLA ,
Medhi
SAVALLI, A. FERRERA, qui amènent de l’alegria en
piste et plaisent au grand
public peut-être plus présent dans les gradins ce
jour-là.
A
présent, j’en viens au rôle du Maire de
Mont-de-Marsan et à sa politique
taurine.
Dans l’interview Oscar CHOPERA
dit : « Les toros
cela coûte
de
l’argent. Mais à Mont-de-Marsan les corridas sont
bénéficiaires, elles
financent même une partie des fêtes ».
M. LABEYRIE a toujours imposé un
principe à la commission taurine à savoir que les
bénéfices des corridas
doivent aider à financer la fête populaire.
C’est, dans ce système, à mon avis,
que réside une grande partie des difficultés de
la feria montoise.
Si le
bénéfice des corridas restait à la
disposition de la commission taurine, cela
lui permettrait année après année,
d’avoir un budget plus élevé et, de ce
fait,
plus de moyens pour la confection des cartels.
Au-delà du fait de la destination
des bénéfices, le plus important serait de
connaître la philosophie exacte ou
les objectifs du maire montois : veut-il que la commission
taurine
construise les meilleurs cartels possibles ou que l’objectif
soit simplement
d’avoir le plus grand bénéfice
possible ?
J’ai bien
peur que la seconde
hypothèse soit la bonne et, si c’est le cas, cela
est à mon avis une vision à
court terme.
L’an
dernier, l’affluence avait été
bonne car, au vu des changements dans la commission taurine, les
aficionados
étaient plein d’espoir. Hélas, la
déception
avait été grande, d’où la
colère du
public au soir de la dernière corrida.
Pour la feria 2008, la fréquentation
risque d’être beaucoup moins bonne et
j’ai bien peur
qu’elle tombe en dessous de
l’année 2006
où - aux dires mêmes
des organisateurs - 20% des places avaient été
invendus,
soit l’équivalent
d’une corrida.
Si, au fil des années la qualité des
corridas ne s’améliore pas, le public
délaissera les gradins du Plumaçon et
donc il y aura moins de bénéfices pour financer
la fête populaire, mais cela M.
le Maire semble l’ignorer !
C’est pour cela, qu’à mon avis, il
s’agit d’une vision à court terme.
Egalement, j’imagine comme tous les
spectateurs et abonnés montois, j’ai
été choqué par les
déclarations de M. le
Maire dans le journal Sud-Ouest quelques jours après la
feria où il
disait : « Entre
une feria
réussie et une fête populaire réussie,
je choisis sans hésiter la fête
populaire » .
Comment peut-il mépriser ainsi les milliers de
personnes qui paient leurs places et indirectement financent la
fête
populaire ? !…
J’aborde maintenant
l’action de la commission
taurine. Pierre MARTIN est, depuis l’après feria
2006, le Président de la
commission taurine, tout en restant Président du
comité des Fêtes.
Il a pris plusieurs
initiatives qui
vont dans le bon sens : dialogue et présence des
peñas à la commission
taurine, meilleure communication, plus d’exigences
vis-à-vis d’Oscar CHOPERA et
demande de plus de clarté dans les chiffres.
Pierre MARTIN et son équipe avaient
préparé avec beaucoup de conviction et
d’espoir la temporada 2007 et il a été
très affecté par cette mauvaise feria.
A mon avis, il doit continuer dans
ce sens : ne pas renoncer aux initiatives de l’an
passé tout en tenant
compte des points négatifs , et l’embellie
viendra…
A Dax, Jean-pierre JUNQUA
LAMARQUE,
à sa prise de fonction, avait aussi connu des moments
difficiles…Souhaitons à
Pierre MARTIN de connaître un jour la même
apothéose que Dax en 2007.
C’est sûrement un
travail de longue
haleine. Certaines erreurs du passé – absence de
relation de confiance et de
continuité avec les ganaderias, mis à part
Victorino MARTIN, et manque de
reconnaissance envers certains toreros – ne se
réparent pas du jour au
lendemain. Dans une autre
interview, il
y a quelques mois, Pierre
MARTIN disait que la feria montoise devait devenir plus torista et se
demandait
si Mont-de-Marsan avait toujours la capacité
d’avoir des figuras au cartel. Je
pense qu’il devait être encore à ce
moment-là
sous le coup de la déception.
Mont-de-Marsan
qui est une des six ferias françaises parmi les plus
importantes, ne peut pas
se passer, à mon avis, de figuras si elle veut maintenir son
rang ou son
standing. En
revanche, l’option que prend Pierre MARTIN, dans un
encadré du même article,
semble plus logique : « Deux
vedettes parmi les quatre ou cinq premiers toreros »
/ « Pour les
autres jours deux toreros juste en dessous du niveau des quatre ou cinq
leaders » / « Des taureaux
présentant un peu plus de piquant » /
« Proposer de l’émotion
artistique ou violente ».
La
commission taurine, me semble-t-il, doit se donner les moyens de
présenter des
taureaux de plus de garantie que par le passé, quitte, si
elle ne peut
concilier les deux, à devoir se passer de certains toreros
vedettes et donner
leurs chances à de jeunes toreros plus volontaires et
motivés, et peut-être
moins gourmands ! Pour
conclure sur ce rôle de la commission taurine, je crois que
Pierre MARTIN n’a
pas la tâche facilitée, dans ses
négociations avec
l’impresario Oscar CHOPERA, par l' apparente
indifférence du maire
de Mont-de-Marsan. Pour exemple, par le passé et
à
plusieurs occasions, Oscar
CHOPERA a placé certains taureaux à
Mont-de-Marsan, ce
qu’il ne se serait pas
permis dans d’autres arènes, en particulier celles
de
Bayonne, où le maire se
montre beaucoup plus exigeant envers l’impresario et
n’hésite pas à taper du
poing sur la table si nécessaire – il est
déjà arrivé que certains
lots soient
renvoyés pour mauvaise présentation,
chose jamais vue à Mont-de-Marsan !
Ainsi, Pierre
MARTIN et la commission taurine
auraient bien plus de poids et d’autorité
s’ils
étaient davantage soutenus par
le maire.
Dans un
autre domaine, Oscar CHOPERA a une analyse très juste et
pertinente quant
à l’attitude et au rôle du
public du
Plumaçon : « Ce
n’est pas une
arène que les toreros refusent, ils savent son importance
dans le circuit
français. Mais ils sont un peu sur la défensive
quand ils viennent ici. Ils
savent que l’arène est exigeante,
qu’elle ne tolère pas la moindre faute. Quand
ils se passent quelque chose de bien, le public met du temps
à être réceptif,
mais quand il n’est pas satisfait, sa réaction est
trop violente. Il vaudrait
mieux encourager un peu plus les toreros à se livrer, pour
qu’ils s’améliorent
peu à peu, afin qu’ensuite cela puisse aller a
mas. Ce n’est pas au torero à
animer l’arène mais plutôt au public
à pousser pour que le spectacle ait
lieu ».
Je
partage
ce même avis, le public montois a tendance à
vouloir la
passe ou série parfaite
dès le début de faena : il devrait en
effet
être plus patient pour laisser notamment le temps
aux
toreros
de s’arrimer. Néanmoins, il faut souligner
à sa
décharge, que cela fait
plusieurs années que ce public du Plumaçon
n’a pas
grand-chose à se mettre sous
la dent, ce qui peut rendre compréhensible son
impatience !
En conclusion,
il est certain que ce public est difficile, car exigeant, et que
changer les
mentalités prendra du temps. Au
sujet de
la prochaine feria, l’un des points, où Oscar
CHOPERA et Pierre MARTIN sont
parfaitement sur la même longueur d’onde, est
d’avoir José TOMAS à
l’affiche en
2008. Si je voulais être provocateur, je demanderais si
c’est vraiment la
priorité ! Comme le dit Oscar CHOPERA :
« ce
n’est pas une question de moyens, c’est lui qui
choisit les arènes,
c’est lui qui décide ».
Bien que je sois un fervent
admirateur de José TOMAS, un torero unique, à
part, qui a besoin d’être a gusto
pour pouvoir exprimer au mieux sa tauromachie, je ne suis pas certain
que
Mont-de-marsan et son public soient l’arène la
plus propice pour cela…
En
revanche, EL JULI est dans son jardin au
Plumaçon où il peut compter sur
le soutien inconditionnel du public ! Alors, quitte
à me répéter ( !)
pourquoi ne pas tout simplement construire la feria autour de
lui par
exemple en le doublant ?…
Cette
réaction de ma part à l’article du
Sud-Ouest est
celle d’un aficionado et
abonné montois - depuis une vingtaine
d’années sans
aucune interruption - qui ne veut surtout pas avoir
l’impression de donner des leçons et qui a
conscience des
difficultés auxquelles se heurte la commission taurine, mais
qui avait à cœur de donner son avis sans
prétention…
En
ce matin du samedi 17 novembre, par un froid glacial, une vingtaine
d’aficionados de la peña prenait la route de
Brocas pour
passer une journée à la ganaderia de Malabat
qui se
trouve en plein cœur de la forêt landaise au milieu
des
chênes et des pins. La
journée débutait par une visite de la ganaderia
avec, en
particulier, le lot de vaches et de jeunes veaux. Dans ce
parc,
nous avons aussi pu apercevoir le magnifique semental
d’origine
Atanasio Fernandez, aujourd’hui âgé de
douze ans.
Ensuite, Monsieur Fasolo le responsable de la ganaderia,
avait
mis trois becerros à disposition des praticos de la
peña.
Hervé, Christophe, Jean-Claude et Jean-Michel se
montrèrent les plus courageux en allant – ou en
tentant d’ – affronter les becerros . Si
le premier
se montra assez « avisé » et peu
fougueux, les deux
suivants en revanche sortirent plein de caste et de gaz avec des
charges très vives. Félicitations à
Hervé
qui se montra le plus téméraire et volontaire :
il subit
plusieurs volteretas et surtout la dernière qui donna
quelques
frayeurs aux spectateurs. Pour lui, la position assise risque
d’être très douloureuse pendant quelques
jours...
Petite déception concernant la prestation de Christophe car
il
n’a pas effectué sa désormais passe
favorite et
traditionnelle faisant sa renommée : la larga à
puerta
gayola ! Les novillos étaient excellents
néanmoins des
praticos plus aguerris en auraient tiré un meilleur parti
que
nous, leur vivacité et leur force ayant quelque
peu
freiné nos ardeurs. Par la suite, nous prîmes la
direction
de la ferme de style typiquement landais où avaient lieu
l’apéritif et le repas. Celui-ci fut unanimement
apprécié en particulier l’excellente
poule-au-pot.
Pendant le repas, nous avons aussi eu la chance de pouvoir
admirer des palombes virevoltant sur les arbres et la pelouse de la
ganaderia : Yvan et Jean-Claude - grands chasseurs de palombe -
étaient dans tous leurs états ! Enfin, Monsieur
Fasolo
nous amena voir le lot de novillos de deux et trois ans remarquables de
présentation. La fin d’après-midi
arriva, tout le
monde reprit le bus pour rejoindre Grenade satisfait
d’avoir passé une journée fort
conviviale et
chaleureuse. Merci à tous les
adhérents qui ont participé à cette
sortie. Merci à la
société d’autocar Claverie pour son
geste. Merci
à toute l’équipe de la ganaderia de
Malabat pour son accueil. Vous pouvez d’ailleurs consulter leur
site pour plus d’informations sur les prestations
proposées : www.ganaderia-malabat.fr.
(article
complété régulièrement,
voir les derniers ajouts dans le sommaire de
cette page)
Le
combat entre l’homme et l’animal existe depuis que
les deux espèces
co-existent, quelles qu’en soient les raisons ou motivations.
Depuis
les premiers temps, le plus
présent des
animaux en lutte avec l’homme
est le taureau,
à travers notamment son ancêtre direct
l’auroch, ancêtre aussi de la
plupart des bovins domestiques. L’auroch
s’étend pendant le
Pléistocène
de son lieu d’origine l’Asie jusqu’au
reste du monde. Ainsi, à la fin
de la période glaciaire, l’auroch occupe un
territoire très vaste
allant de la pointe occidentale de l’Europe
jusqu’aux régions les plus
orientales d’Asie, puis des toundras de l’Arctique
jusqu’à l’Afrique du
Nord et à l’Inde. C’est au
XVIIème siècle que les derniers aurochs
sauvages disparaissentdans
les forêts d’Europe centrale. De plus, il est
à noter que le
taureau est le premier animal d’élevage
apprivoisé
par l’homme qui l’a domestiqué vers 7000
av J.C.
Animal
sauvage ou animal domestiqué, animal combattu ou animal
sacré et déifié, le
taureau est donc en
lien étroit avec l’homme depuis des temps
immémoriaux …
Préhistoire :dans
des cavernes paléolithiques et
néolithiques
(Altamira en Espagne ou Lascaux en France) des peintures rupestres
attestent de l’existence des combats d’hommes
contre le taureau.
Lascaux
- 10
000 à - 8000 av JC :
Sédentarisation
des chasseurs-cueilleurs et apparition des premiers villages
pré-agricoles.
-
9000 av JC :Le
mythe de l'Atlantide
Ile
légendaire engloutie, mentionnée par
Platon dans le Timée,
selon le récit de Cristias qu'il tenait de
son
arrière-grand-père, Dropidès, selon
une confidence
du législateur Solon (VIe siècle av. J.-C.)
qui le tenait lui-même d'un prêtre
égyptien du temple de Saïs.
Des
taureaux
étaient libérés dans l'enceinte du
sanctuaire de Poséidon ; les dix rois y étaient
seuls et priaient le dieu de capturer la victime qui lui serait
agréable ; sans armes de fer, avec des épieux et
des lacs, ils se mettaient en chasse.
Celui
des taureaux qu'ils avaient capturé, ils le conduisaient
à la colonne et l'égorgeaient à son
sommet, contre l'inscription. Sur la colonne, outre les lois, figurait
un serment qui prononçait de terribles
imprécations contre ceux qui le trahiraient.
Quand
donc, après avoir sacrifié selon leurs lois, ils
consacraient tous les membres du taureau, ils remplissaient de vin
trempé un cratère, et lançaient un
caillot de sang sur chacun d'eux. Le reste était
porté au feu et la colonne était
purifiée. (Platon,
Cristias)
-
8300 av JC : Dans la
vallée du
Moyen Euphrate, à
Mureybet, première divination du taureau, les
habitants
dissimulent dans l'argile des crânes et des os de taureaux .
-
8000 av JC :
Généralisation de l'agriculture et de
l'élevage dans la région du Proche Orient.
-
6000 av JC : A
l'instar de Jericho
, çatal Hüyuk (en
Anatolie) est l'une des première grande ville du Proche
Orient.Le
taureau est associé, avec la déesse
mère, au
culte de la de fertilité.( le symbolisme associe
leurs
cornes
en forme de demi-cercle et le croissant de lune ) .
Région
de l’ancienne Mésopotamie
(aujourd’hui région englobant l’Irak, la
Syrie et la Turquie)
Roi
kassite Melishippak II.
Taureau sur la porte
d'Ishtar à Babylone
-5000 av JC
- 1750 av JC :
Vallée du Tigre et de l’Euphrate ( Our, Uruk)
L'empire Summérien (inventeur de l'écriture) - Nanna ou Sîn
, dieu mésopotamien
de la Lune étant considéré comme le
« Père des
dieux » ou le
« Créateur de toute
chose ». Le
dieu Lune est representé comme un vieil homme pourvu d'une
longue
barbe. Il pouvait être ailleurs montré chevauchant
un taureau ailé, ou
naviguant sur une barque céleste. Ses symboles sont le
croissant de
lune, le taureau et
le trépieds (peut-être un support de lampe).
Ninsun (ou Ninsuna),
qui signifie
dame de la vache sauvage,
est une divinité mineure de la mythologie
sumérienne.
Elle est l'épouse
du roi Lugalbanda et la mère du
célèbre
héros Gilgamesh. Son culte était rendu
à Kullab un
quartier d'Uruk.
Dans l'épopée de Gilgamesh, où elle
apparaît
comme reine et non comme
déesse, Ninsun apporte conseil à Gilgamesh en
interprétant ses réves
.
Ninsun est également appelée Rimat-Ninsun,
la sage, l'intelligente, l'omnisciente, la grande reine, la vache
sublime.
Gilgamesh roi d'Uruk
C’est
d’ailleurs dans cette région de la
Mésopotamie
qu’a été écrit le premier
texte
littéraire connu de l’humanité et qui
en inspira
bien d’autres (dont la Bible
ou L’Iliade et
l’Odyssée
d’Homère). Dans
cette œuvre
majeure de la civilisation mésopotamienne, il est
déjà question du combat entre l’homme
et le
taureau. Ce texte écrit vers 4000 ans avant notre
ère, en akkadien, sur des tablettes
d’écriture
cunéiforme, découvert en Irak par des
archéologues allemands dans les années 1870, est L’épopée
de Gilgamesh dont le
héros
éponyme fut un des rois d’Uruk. En 2003, sous le
désert irakien, qui correspond aujourd’hui
à une
partie de l’ancienne Mésopotamie, une
expédition
allemande a découvert le site supposé de la ville
entière d’Uruk ainsi que le tombeau du Roi
Gilgamesh.
Le protagoniste principal de cette
épopée, le Roi Gilgamesh, est une figure
légendaire et mythique sumérienne qui a
très
probablement un fondement historique. Dans la légende, quand
les
pluies du grand déluge cessèrent, une des
premières terres à émerger fut la
Mésopotamie. Les hommes y construisirent des villes dont la
plus
belle fut Uruk et Gilgamesh son cinquième roi auquel il est
attribué 126 ans de règne. Fils de Lugalbanda
(«
roi furieux » en sumérien) et de la
déesse Ninsun
(« dame de la vache sauvage »), Gilgamesh est deux
tiers
Dieu et un tiers humain, et son nom est souvent dans les textes
accompagné du déterminant propre aux
êtres divins,
en forme d’étoile (DINGIR)-(TENGER)-TANGRA
(cependant rien
ne prouve qu’un culte lui ai été rendu
de son
vivant). L’épopée
de Gilgamesh
comprend douze
chapitres écrits en vers (douze tablettes en version
ninivite).
Ces chapitres rapportent les exploits remarquables de Gilgamesh par
lesquels il espère de son vivant devenir une
légende : il
est en effet avide d’échapper à sa
condition de
mortel et l’épopée retrace
symboliquement sa
quête éperdue d’immortalité
ainsi que sa
quête initiatique qui lui permettra de découvrir
les
causes du grand déluge causé par les Dieux. Aux
cours de
ses péripéties, Gilgamesh est
accompagné
d’Endikou son double et ami, le thème de
l’amitié étant lui aussi important dans
l’épopée. Au début du
chapitre I, les Dieux
pour punir Gilgamesh de sa tyrannie, de son tempérament dur
et
intransigeant, incarnant les forces de l’ombre, avaient fait
confectionner par la déesse Aruru un double de Gilgamesh en
argile, Endikou son jumeau antagoniste représentant les
forces
de la lumière. Les deux hommes, après
s’être
battus, vont vite comprendre l’intérêt
d’unir
leurs forces, de devenir amis, leur
complémentarité leur
permettant d’accomplir à deux de grands exploits.
Le combat entre Gilgamesh et le Taureau-céleste
est
raconté dans le chapitre VI. Le Taureau-céleste
est alors
l’animal symbole d’ An ( Dieu du Ciel, de la
Végétation et de la Pluie), et ce Taureau est
l’arme suprême des Dieux car il est capable de
créer
des gouffres enflammés et des tempêtes de feu.
Dans son
épopée, Gilgamesh a attiré
l’attention des
Dieux par ses exploits narrés au cours des chapitres I
à
V, et la déesse Ishtar, déesse de
l’amour, est
séduite par les prouesses de Gilgamesh au point
qu’elle
lui déclare son amour et son désir de devenir son
épouse. Néanmoins Gilgamesh repousse avec
mépris
les avances d’Ishtar invoquant en particulier le sort funeste
qu’avaient subi ses précédents amants.
Offensée, la déesse demande alors à
son
père Anu, le plus grand des Dieux, de la venger. Il accepte
en
lui accordant l’aide du Taureau-céleste
destiné à dévaster Uruk et
à tuer
Gilgamesh. Ishtar emmène le Taureau-céleste et le
lâche au centre de la ville. Le taureau se rend au bord de
l’Euphrate et l’assèche presque
totalement en sept
lampées. Puis il dévaste la ville en
s’y
ébrouant par trois fois et en y creusant des crevasses qui
engloutissent les habitants. Endikou tombe à
moitié dans
l’une d’elle mais parvient d’un bond
à en
sortir et à se saisir des cornes du Taureau. Il appelle
à
l’aide Gilgamesh et les deux hommes mettent au point un
stratagème pour vaincre le Taureau qui se débat.
Le
combat entre les deux hommes et le Taureau s’engage alors.
Endikou s’accroche à la queue du taureau pour
maintenir
celui-ci pendant que Gilgamesh armé de son glaive se
positionne
face à la bête. Au moment opportun, Gilgamesh
plonge son
glaive entre les cornes et la nuque du Taureau qui s’effondre
mortellement vaincu. En représailles contre Ishtar qui se
lamente avec fureur, Endikou arrache une patte du Taureau et la jette
au visage de la déesse. Celle-ci, en compagnie de
courtisanes,
accomplit une déploration face à la patte du
taureau. De
leur côté, Endikou et Gilgamesh offrent le
cœur de
la bête à Shamash (nom akkadien du Dieu Soleil ou
Utu en
sumérien) et Gilgamesh fait aussitôt parer
d’un
placage d’or et de lazulite les cornes du Taureau afin de les
offrir en culte à son père Lugalbanda. Enfin, les
deux
héros traversent triomphants la ville et, le soir
venu,
fêtent leur victoire face au Taureau dans le palais de
Gilgamesh…
Sources : Mythes du Proche-Orient ancien par Thomas Römer /
Mythologie de la Mésopotamie / Wikipédia
-
3000
avant J.C. dans l’Empire Celte :
Le taureauest
important dans la mythologie et la vie quotidienne des Celtes. Le vol
de bovins
est d’ailleurs certainement à l’origine de plusieurs conflits entre
différents
groupes. Le taureau joue aussi un rôle important lors les fêtes.
C’est un animal dont on trouve la
présence dans lamythologie
celtique dès 3000 ans avant J.C.
en Sumérie : Enlil,
le dieu taureau, est alors
vénéré comme dieu de
l'orage et de la fécondité et un sacrifice de taureau est d'ailleurs
représenté
sur le célèbre chaudron
de Gundestrüp : c’est un
chaudron celtique qui date du IIème siècle avant J.C. et qui a
été retrouvé dans une tourbière duJutland
au Danemark. Ce chaudron est constitué de l'assemblage de 13 plaques
d'argent et mesure
42 cm de haut pour un diamètre de 69
cm ; les motifs l’ornant illustrent tous la mythologie
celtique selon
laquelle ce chaudron « magique » permet soit de
donner de la
nourriture pour un millier d’hommes soit de donner le savoir universel
à celui
qui en goûte le contenu soit enfin de
ressusciter les morts. Le
chaudron de
Gundestrüp est
conservé au Musée
National du Danemark deCopenhague
et en
constitue une des pièces les plus célèbres. Une reproduction du
chaudron se trouve
à Lyon au Musée gallo-romain de Fourvière.
Le taureau
est souvent en
Irlande l'objet de métaphores en
particulier guerrières : en effet, le
taureau du combatest
l’expression qui désigne un hérosouun
roiayant une importante valeur
militaire. Il est à noter qu’en Gaule, au même moment, on
peut trouver la
représentation d’un taureau à trois cornes, lequel est probablement un
symbole
guerrier incompris à l'époque gallo-romaine : la troisième corne doit
représenter ce qu'en Irlande on appelle le lonlaith ou lune du héros, une espèce
d'aura sanglante qui sort du sommet du crâne du héros en état
d'excitationguerrière.
Le taureau
est aussi la
victime de ce qu'on appelle en Irlande le tarbfes, c’est-à-dire le
festin du taureaulors
de la fête de
Samhain – fête
religieuse qui célèbre le
début de la saison « sombre » de l’année celtique correspondant au 1er
novembre de
notre calendrier et qui est propice à de nombreux évènements mythiques
et
magiques. Le tarbfes est connu notamment grâce au récit de La Maladie de Cuchulainn.
Le festin du taureau est
un sacrifice divinatoireet
constitue la première partie du rite de
l'élection royale : le taureau est sacrifié, un druide en
mange la viande,
boit du bouillon jusqu’à satiété,
s'endort et aperçoit dans son rêve le roi qui doit être choisi par
l'assemblée
des nobles.
Le taureau est donc bien un
animal important en Irlande.
Ainsi, dans le célèbre récit
de La
Razzia des Vaches de
Cooley (
un des livres fondateurs de l’Irlande qui raconte les
périples de
Cuchulain - l’égal d’Achille - oeuvre écrite
au Moyen-âge sur l'antiquité celte ) un taureaubrun et un taureau blanc
s’affrontent jusqu’à la mort : l'un représente
l'Ulster et l'autre le Connaught, et les
deux animaux ont l'intelligence et la voix humaines.
Extraitde La
Razzia des Vaches : chapitre LE COMBAT DES
TAUREAUX
"Quand le Brun de
Cualngé vit ce beau pays inconnu, il poussa bien haut ses trois
mugissements.
Le Beau-Cornu d'Ae l'entendit. Aucun animal du pays n'osait mugir aussi
haut
que lui entre les quatre gués d'Ae, de Mug, de Coltan,de Slissen, de
Bercha.Il
leva la tête rageusement et partitpour Cruachan à la rencontre du Brun
de
Cualngé.
Alors les hommes
d'Irlande se demandèrent qui serait témoin des taureaux. Tous
s'accordèrent à
dire que ce serait Bricré fils de Carhad. En effet, une année avant
l'affaire
de la Razzia de Cualngé, Bricré était allé faire une demande à Fergus,
d'une
province à l'autre.Fergus l'avait gardé chez lui pour veiller sur ses
trésors
et sur ses biens. Il arriva qu'en jouant aux échecs, lui et Fergus, il
dit une
grosse injure à Fergus. Fergus lui donna un coup de poing avec la pièce
qu'il
avait à la main; il lui entra la pièce dans la tête et lui brisa un os
de la
tête. Tant que les hommes d'Irlande furent à l'expédition de la Razzia,
tout ce
temps-là, il était à se soigner à Cruachan.Le jour où ils revinrent de
l'expédition, c'est ce jour-là qu'il se leva. Car Bricré ne prenait pas
plus
parti pour son ami que pour son ennemi. On l'amena à une brèche pour
voir les
taureaux.
Chacun des taureaux
regarda l'autre; de fureur, ils creusèrent le sol et jetèrent la terre
sur eux;
ils creusèrent la terre qui jaillit sur leurs épaules et leurs
omoplates; leurs
yeux rougirent dans leurs têtes comme des boules de feu; leurs joues et
leurs
naseaux se gonflèrent comme des soufflets de forgeron dans une forge et
chacun
d'eux porta un coup sonore et terrible à l'autre. Chacun d'eux se mit à
percer
l'autre, à le transpercer, à l'égorger, à le massacrer.
Alors le Beau-Cornu
d'Ac se paya de sa marche, de son voyage et de sa route, sur le Brun de
Cualngé; il lui enfonça une corne dans les côtés et fit éclater sa
colère sur
lui. Ils se ruèrent à l'endroit où était Bricré, les sabots des
taureaux
l'enfoncèrent d'une coudée en terre après l'avoir tué, et c'est ainsi
que
mourut Bricré.
Cormac l'exilé, fils
de Conor, vit cela. Il prit une lance qu'il avait à plein la main, et
il porta
trois coups au Brun de Cualngé, de l'oreille à la queue. " Ce n'était
pas
un trésor éternel et illustre pour nous que ce trésor, dit Cormac,
puisqu'il ne
peut se défendre contre un veau de son age. " Le Brun de Cualngé
l'entendit, car il avait l'intelligence humaine; il se tourna contre le
Beau-Cornu et ils conti nuèrent à se frapper pendant longtemps et
longtemps,
jusqu'à ce que la nuit tombât sur les hommes d'Irlande. Et la nuit
tomba et les
hommes d'Irlande ne faisaient qu'entendre gronder et mugir. Cette
nuit-là, les
taureaux parcoururent l'Irlande entière.
Les hommes d'Irlande
ne furent pas longtemps, comme ils étaient là de bonne heure au matin,
avant de
voir le Brun de Cualngé à l'ouest de Cruachan, ayant le Beau-Cornu au
bout de
ses cornes comme une masse informe. Les hommes d'Irlande se levèrent,
ne
sachant pas lequel des taureaux était là. " Eh bien, ô hommes, dit
Fergus,
si c'est le Beau- Cornu d'Ae qui est là, laissez-le seul, et si c'est
le Brun
de Cualngé, laissez-lui son trophée! "
Le Brun de Cualngé
s'avança; il tourna à droite vers Cruachan. Il y laissa un tas de foie
: de là
on dit la Butte du foie. Il alla au bord du grand gué, y laissa la
hanche du
Beau-Cornu et c'est de là qu'on dit le Gué de la hanche. Il alla à
l'est dans
le territoire de Midé, au Gué du Fardeau, et il y laissa le foie du
Beau-Cornu.
Il leva vivement la tête et secoua le Beau-Cornu sur l'Irlande. Il jeta
sa
cuisse à Port- large. Il jeta les côtes à Dublin que l'on appelle le
Gué des
côtes. Il tourna sa face au nord ensuite, et il reconnut la terre de
Cualngé et
il s'y rendit. il y avait là des femmes, des enfants et des petits qui
se
lamentaient sur le Brun de Cualngé. Ils virent le front du Brun de
Cualngé
s'approcher d'eux. " Le front du taureau vient vers nous ",
dirent-ils. C'est de là qu'on dit désormais Taul Tairb (Front du
taureau).
Alors le Brun de Cualngé se tourna contre les femmes, les enfants et
les petits
du pays de Cualngé et en fit un grand carnage. Puis il donna du dos
contre la
colline et il y brisa son coeur dans sa poitrine comme on brise une
noix. Et
voilà le commencement, le cours et la fin de la Razzia."
[
"razzia" définition Petit Robert = attaque qu'une
troupe de pillards lance contre une tribu, une oasis, une bourgade,
afin d'enlever les troupeaux, les récoltes,etc. ]
Le
chaudron de Gundestrüp
Sources
: Wikipédia -
arbre-celtique.com
-
2900 - 2200 av JC :
L'empire
d'Akkad ou
akkadien (
fondé par Sargon)
Sargon
fut abandonné dans un fleuve ( tout comme Moïse) .
Il fut
sauvé par un jardinier du nom d'Aqqi. . Devenu le
serviteur
du roi Ur-Zababa, il parvint au rang de prince mais le
détrôna et conquit la Mésopotamie.
Sa fille, Enheduanna fut élevée au rang de grande
prêtresse du temple du dieu-lune, Nanna.
-
1600 - 600 av JC :
L'empire
Assyrien Taureau
androcéphale ailé assyrien du règne de
Sargon II (721-705) à Khorsabad
(antique Dur-Sharrukin)
Les taureaux ailés à tête humaine,
avaient un
caractère divin et étaient les gardiens des
portes de la
ville et du palais de Sargon .
-500
-331 av JC : L'empire
Perse
Colonne
du palais de Darius à Persepolis
Chapiteau
de la salle du conseil de l'Apadana, le palais de Darius fut
détruit par Alexandre le grand
En
Egypte Antique , on compte trois taureaux
sacrés
: Apis, Mnévis
et Boukhis.
Apis est vénéré dès
l’époque
préhistorique jusqu’à
l’époque
romaine. Il est symbole de fertilité, de puissance
sexuelle et de force physique. L’Apis est de pelage noir, un
triangle blanc sur le front, un signe en forme de vautour aux ailes
déployées sur le dos, les poils de la queue
doubles et
enfin un signe en forme de scarabée sous la langue. Il est
représenté sous la forme d’un taureau
portant un
disque solaire entre les cornes et souvent aussi l’uraeus
(c’est le cobra femelle chargé de
protéger les
pharaons).Quant à Mnévis, lui aussi de
pelage noir
et représenté de la même
façon
qu’Apis, il est l’incarnation sur terre
du dieu
Rê et médiateur du dieu Atoum. Enfin Boukhis est
le
taureau sacré de Moutou et sa particularité, par
rapport
à Apis et Mnévis, est que son poil
change de
couleur toutes les heures et est disposé en sens contraire
de
tous les autres animaux.
Apis
avec le disque solaire
En Crète,
le palais de Knossos regorge de représentations taurines sur
lesquelles
figurent de jeunes gens - garçons ou filles – qui
affrontent à main nue
des taureaux spécialement capturés pour le
sacrifice cérémoniel.
Dans
la mythologie antique :
Europe,
princesse phénicienne, fille d'Agénor
(roi de Tyr) est enlevée sur une plage de Sidon (
dans
l'actuelle Turquie) par Zeus, alors
métamorphosé en
taureau blanc, afin de l'approcher sans pour autant l'apeurer et
échapper à la jalousie de son épouse
Héra.
De leur union naissent Minos, Rhadamanthe et Sarpédon
Enlèvement
d'Europe par Rubens
et
fresque à Pompeï
Minos
et son frère Sarpédon
se disputaient le trône de Crête
. Poséidon, fit surgir un taureau de la
mer pour
prouver que Minos était l'élu des
dieux. Mais ne
voulant pas sacrifier comme promis le taureau au dieu,
Poséidon
envoûta le taureau qui
séduisit Pasiphaé
la femme de
Minos, fille d'Hélios et
mère notamment d'Ariane, d'Androgée et de
Phèdre. Selon le pseudo-Apollodore (III, 1, 2) :
« Dédale
construisit une vache de bois montée sur des
roulettes ; l'intérieur
était creux, et elle était recouverte d'une peau
de bovidé ; il la mit
dans le pré où le taureau avait l'habitude de
paître, et Pasiphaé y
entra. Quand le taureau s'en approcha, il la monta, comme s'il
s'agissait d'une vraie vache. Ainsi la jeune femme mit au monde
Astérion, dit le Minotaure : il avait la
tête d'un taureau et le corps
d'un homme
Héraclès domptera le
taureau,. Minos
fera enfermer le Minotaure dans le labyrinthe construit par
Dédale ( où il fut aussi enfermé et
s'échappa avec des ailes collées de
cire avec son
fils Icare - tombé dans la mer pour s'être trop
approché du soleil-).
Athène payait un tribut à Minos pour le meurtre
d'Androgée et le Minotaure était nourri tous
les ans de
7 jeunes garçons et 7 jeunes filles.
Thésée,
fils
de Poséidon, qui a pris l'apparence d'Egée pour
abuser
son épouse, accomplira six exploits puis ira à
Cnossos
pour tuer le monstre.
Grâce au fil d'Ariane ( fil donné par
Dédale ) , il
put ressortir du labyrinthe et s'échappa et abandonnera plus
tard Ariane ( future femme de Dyonisos
).
Pompéi
maison des Vetii vache en bois et
Dédale
Minotaure par Myron -également sculpteur du
discobole
Dionysos
est né des amours de Zeus et
Sémélé. A la
mort de Sémélé , devant la jalousie d'
Héra, Zeus s’empara de
l’enfant et
le plaça dans sa cuisse. C'est
l'origine de l'expression « être né de
la cuisse de Jupiter »
Dieu
des jonctions des opposés et des
ambiguïtés, il est
avant tout un dieu de la végétation arborescente
et de
tous les sucs vitaux comme la sève, l' urine, le sperme, le
lait, le sang et la vigne,
qu'il est censé avoir donnée aux hommes, ainsi
que
l'ivresse et la
transe mystique. Il est souvent
réprésenté accompagné de
taureaux ou de cornes de taureaux.
Dans ses
périples, Dyonisos se rendit à Thèbes,
et incita
les femmes à se joindre à ses orgies sur le mont
Cithéron. Penthée, roi de Thèbes,
à qui
déplaisaient les menées lubriques de Dionysos,
l'arrêta ainsi que toutes ses Ménades mais il
perdit la
raison et, au lieu d'enchaîner Dionysos, il
enchaîna un taureau. Les
Ménades
s'échappèrent à nouveau et, dans un
état de
frénésie, regagnèrent la montagne.
Penthée
essaya de les arrêter mais, surexcitées par le vin
et dans
un état de transe religieuse elles lui brisèrent
les
membres un à un. Sa mère Agavé les
conduisait et
c'est elle qui lui arracha la tête. A
Orchomène,
les trois filles de Minyas, nommées Alcathoé
Leucippe et
Arsippé, refusèrent de participer aux orgies,
bien que
Dionysos lui-même, déguisé en jeune
fille, les y
eût invitées. Alors il
se métamorphosa, devenant successivement lion, taureau,
panthère et les rendit folles. Son culte
fut interdit à Rome suite à un scandale
orgiaque en 186 av. J.-C.
Thésée et le taureau de Marathon
Grèce
antique:
les rites tauromachiques s’enracinent en particulier dans les
villes d’Athènes et de Thèbes.
Le
châtiment de Dircée selon le mythe d'Antiope Lycos
roi de Thebes répudia sa femme Antiope et fut mise sous la
cruelle tutelle de sa nouvelle épouse Dircé.
Zeus,
compatissant l'enleva de sa prison, et en fit son
épouse.
De cette union, naquirent deux jumeaux : Amphion et
Zéthos.
Élevés par des bergers, les deux
enfants, apprirent que leur
mère,
avait été injustement traitée par son
mari et Dircé. Décidés
à se venger, Amphion et Zéthos
envahirent avec leurs armées Thèbes,
massacrèrent Lycos et
attachèrent Dircé aux cornes d'un taureau . Au
moment de sa mort Dircé fut changée en source.
Marbre
romain du III ap JC
des thermes de Carracala
Fresque de la
maison des Vetii
à Pompei
En
astronomie, la constellation du Taureau fait
référence à la divination du taureau.
Pléiade
M 45 (amas d'étoiles) dans la constellation du taureau
Sous l’Empire
romainla
tauromachie
prendra deux formes : la divination et le combat de taureau
à pied ou à cheval.
-
La divination :
Le mithraïsme (en persan مهرپرستی) ou culte de Mithra est un
culte
à mystères ,
célébré le 25
décembre, dont l'acte primordial était
le
sacrifice d'un taureau. Concurrent
important du christianisme,
il fut déclaré illégal en 391 par
l'édit de
Constantinople de l'empereur byzantin Théodose Ier le Grand .
Franz Cumont, auteur d'une étude sur la religion de Mithra,
interprète cette image à la lumière de
la
mythologie iranienne. Il relie l'image avec des textes qui se
réfèrent au sacrifice (tauroctonie) d'un taureau
par
Ahriman, le dieu du mal ; des restes sanglants du taureau vont
naître plus tard tous les êtres. Selon
l'hypothèse
de Cumont, Mithra aurait été ensuite
substitué
à Ahriman dans le rapport mythique, et c'est sous cette
forme
qu'il serait arrivé en Méditerranée
orientale.
David Ulansey propose une explication radicalement
différente de
l'image de la tauroctonie, basée sur le symbolisme
astrologique.
Selon sa théorie, Mithra est un dieu si puissant qu'il est
capable de transformer l'ordre même de l'Univers. Le taureau
serait le symbole de la constellation du Taureau. Au début
de
l'astrologie, en Mésopotamie, entre le 4000 et le 2000 av.
J.-C., le Soleil était au niveau du Taureau pendant
l'équinoxe de printemps. À cause de la
précession
des équinoxes, le Soleil se place durant
l'équinoxe de
printemps dans une constellation différente tous les 2160
ans
à peu près, ainsi il passa dans le
Bélier vers
l'an 2000 av. J.-C., marquant la fin de l'ère astrologique
du
Taureau. Le sacrifice du taureau par Mithra symboliserait ce
changement, causé, selon les croyants, par
l'omniprésence
de leur dieu. Cela expliquerait aussi les animaux qui figurent sur les
images de la tauroctonie : le chien, le serpent, le corbeau, le
scorpion, le lion, la coupe et le taureau qui s'interprètent
en
tant que constellations du Petit Chien, de l'Hydre, du Corbeau, du
Scorpion, du Lion, Verseau et Taureau, toutes placées dans
l'équateur céleste pendant l'ère du
Taureau.
L'hypothèse expliquerait aussi la profusion d'images
zodiacales
dans l'iconographie mithraïque. La précession des
équinoxes fut découverte et
étudiée par
l'astronome Hipparque au IIe siècle av. J.-C.
Une autre interprétation considère que le
sacrifice du
taureau représente la libération de
l'énergie de
la Nature. Le serpent, comme dans le symbole de l'Ouroboros, serait une
allusion au cycle de la vie ; le chien représenterait
l'Humanité, alimentant symboliquement le sacrifice, et le
scorpion pourrait être le symbole de la victoire de la mort.
Les
deux compagnons de Mithra, qui portent les torches et qui s'appellent
Cautès et Cautopatès représenteraient
respectivement le lever et le coucher du soleil.
Pour les fidèles, le sacrifice du taureau avait sans doute
un
caractère salutaire, et la participation aux
mystères
garantissait l'immortalité.
La fin symbolique de Mithra se termine par un grand banquet
où
Apollon sur son char va emmener Mithra. Il apporte aux hommes l'espoir
d'une vie au-delà de la mort, puisqu'il est accueilli au
ciel
par Apollon.
source : Wikipedia
Taurobole
de Mithra
Outre la tauroctonie où le Dieu
Mithra
sacrifie lui-même un taureau en
l’égorgeant afin que
son sang fertilise la terre, il existe un autre sacrifice
expiatoire, le taurobole où cette fois-ci un homme
occit
un taureau en l’honneur de Mithra. Cette offrande
s’accomplit sur une pierre ou sur une planche
percée de
trous, elle-même positionnée au-dessus
d’une fosse
où se trouve un fidèle. Lorsque le taureau est
égorgé, le fidèle se retrouve ainsi
aspergé
du sang de l’animal pour être purifié.
Le
musée de Lectoure, dans le Gers, conserve les
témoignages de ces rites en exposant une collection
importante
de tauroboles gallo-romains issus de la ville antique et de ses
environs. De la même façon, dans les environs de
Lyon,
à Fourvière, a été
découvert en 1704
un autel taurobolique datant de 160 après J.C. et que
l’on
peut encore admirer. Cet autel taurobolique se constitue d’un
bloc parallélépipédique
d’à peu
près 1mètre de haut, la face avant du
bloc
étant ornée d’une tête de
taureau
encadrée par une dédicace en latin.
Autel de Lectoure
Autel taurobolique Lyon
Autel de Lectoure
TAVROBOLIO
MATRIS DM ID QVOD
FACTVM EST EX IMPERIO MATRIS D DEVM PRO
SALVTE IMERATORIS [C]AES T. AELI HADRANI
ANTONINI AVG PII PP LIBERORVMQVE
[E]IVS ET
STATVS COLONIAE LVGDVN L.
AEMILIVS CARPV[S] IiiiiIVIR AVG ITEM DENDROPHORVS
VIRES
EXCIPIT ET A VATICANO TRANS TVLIT
ARA ET BVCRANIVM SVO
INPENDIO CONSACRAVIT SACERDOTE Q.
SAMMIO SECVNDO [ ?? ] VIRI S OCCABO
ET CORONA EXORNATO CVI
SANTISSIMVS ORDO LVGDVNENS PERPETVATEM
SACERDOTI DECREVIT APP.
ANNIO ATILIO BRADVA T. CLOD VIBIO VARO
COS L
D D D
Taurobole
de la grande Mère des dieux Idaéenne, qui fut
fait par
ordre de la Mère des dieux pour la
prospérité de
l’empereur César Titus Aelius Hadrien Antonin le
Pieux,
Père de la Patrie, et de ses enfants et de la colonie de
Lugdunum. Lucius
Aemilius Carpus, sevir augustal et dendrophore, a
reçu et
rapporté du Vatican les vires des victimes et
consacré
à ses frais cet autel et son bucrane. Le
prêtre officiant a été Quintus
Sammius Secundus,
décoré par les decemvirs du collier et de la
couronne et
gratifié par décret du sanctissime ordre lyonnais
de la
perpétuité du sacerdoce. Fait sous le
consulat de Appius Annius Atilius Bradua et de Titus
Clodius Vibius Varus. Emplacement
donné par décret par les
décurions. Pendant la
cérémonie de minuit, ce taurobole fut
faite pendant les ides de décembre.
En l'honneur de la déesse
Cybèle, grande mère dieux - Mater
magna Deûm -
un taurobole
était aussi pratiqué ( sacrifice expiatoire
pendant
lequel on égorgeait un taureau, les fidèles
étaient alors purifiés par le sang ) .
TauroboleDéesse
Cybèle
-
Les jeux romains
Mosaïque
à Ostie
Leptis Magna de la villa Selin
Sauteurs
Aquitain ou
Novempopulanien ( ancêtres des Landais ) ?
- Les
supplices
Henryk
Sienkiewicz, Quo
Vadis (1896) Traduit du polonais par Ely
Halpérine-Kaminski extraits
du chapitre LXVI
(
récit d’un combat entre un gladiateur et un
taureau dans
un amphithéâtre romain en présence de
César)
Au temps de
Néron étaient très en
honneur, bien
que rares, les représentations du soir dans les cirques et
les
amphithéâtres. Les augustans les prisaient, parce
qu’elles étaient presque toujours suivies de
festins et
d’orgies qui se prolongeaient jusqu’au matin.
Quoique le
peuple fût déjà rassasié de
sang, la
nouvelle que la fin des jeux était proche et que les
derniers
chrétiens allaient mourir dans le spectacle du soir amena
sur
les gradins une foule considérable. (…) L’incertitude,
l’attente, la curiosité,
tenaient
tous les spectateurs en éveil. César
était venu
plus tôt que de coutume, et son arrivée avait
provoqué des chuchotements redoublés, comme
s’il
allait se passer quelque chose d’extraordinaire. (…) Les
poitrines demeuraient sans souffle. Dans
l’amphithéâtre, on eût entendu
voler une
mouche. La foule ne pouvait en croire ses propres yeux. Depuis que Rome
était Rome, jamais on n’avait rien vu de tel. Ursus tenait
la bête sauvage par les cornes. Ses pieds
étaient plus hauts que les chevilles enlisées
dans le
sable ; son échine s’était
infléchie comme
un arc bandé ; sa tête avait disparu entre ses
épaules ; les muscles de ses bras avaient
émergé
en une saillie telle que l’épiderme semblait
devoir
craquer sous leur pression. Mais il avait arrêté
net le
taureau. Et l’homme et la bête se figeaient en une
immobilité si absolue que les spectateurs croyaient avoir
devant
eux une œuvre de Thésée ou
d’Hercule, ou un
groupe taillé dans la pierre. Cependant, de cette
fixité
apparente se dégageait l’effroyable tension de
deux forces
cabrées. L’aurochs était
ensablé des quatre
jambes, et la masse sombre et velue de son corps
s’était
contractée, telle une boule énorme. Lequel,
épuisé d’abord, s’abattrait
le premier ? Pour
les spectateurs fanatiques de lutte, ce problème avait en ce
moment plus de poids que leur propre destin, que le sort de Rome
entière, et que la domination de Rome sur le monde. Ce
Lygien
était maintenant un demi-dieu, digne des honneurs et des
statues. César lui-même était debout.
Lui et
Tigellin, sachant la force de l’homme, avaient à
dessein
organisé ce spectacle, tout en se disant avec malice :
«
Que ce vainqueur de Croton terrasse donc le taureau que nous lui aurons
choisi ! » À présent, ils contemplaient
avec
stupeur le tableau qui s’offrait à eux, incapables
de le
croire réel. Dans
l’amphithéâtre, des hommes
avaient levé les bras et s’immobilisaient dans
cette pose.
D’autres avaient le front inondé de sueur, comme
si
eux-mêmes eussent lutté contre la bête.
Dans
l’hémicycle on n’entendait que le
crépitement
du feu dans les lampes et le bruissement des brasilles qui tombaient
des torches. Les lèvres étaient muettes ; les
cœurs
battaient à rompre les poitrines. Pour tous les assistants,
la
lutte semblait se prolonger des siècles.
Et
l’homme et la bête demeuraient toujours
figés en leur effort sauvage, comme cloués au sol. Soudain un
beuglement sourd et gémissant monta de
l’arène, suivi aussitôt des clameurs de
la foule,
auxquels succéda instantanément un silence
absolu. On
croyait rêver : aux bras de fer du barbare, la tête
monstrueuse se tordait peu à peu. La face du
Lygien, sa nuque et ses bras étaient devenus
pourpres
; l’arc de son échine s’était
voûté plus encore. On voyait qu’il
rassemblait le
reste de ses forces surhumaines, et que bientôt elles
allaient
être à bout. Cependant,
plus étranglé, plus rauque et plus
douloureux,
le beuglement de l’aurochs se mêlait au souffle
strident de
l’homme. La tête de l’animal pivotait de
plus en
plus, et soudain de sa gueule pendit une énorme langue
baveuse. L’instant
d’après, les oreilles des
spectateurs
voisins de l’arène perçurent le sourd
broiement des
os ; puis la bête croula comme une masse, le garrot tordu,
morte. En un clin
d’œil, le géant avait
désentravé les cornes et pris la vierge dans ses
bras ;
puis il se mit à haleter précipitamment. Sa face
était pâle, ses cheveux
agglutinés par la
sueur, ses épaules et ses bras ruisselants. Un moment, il
resta
immobile et comme hébété, puis il leva
les yeux et
regarda les spectateurs. Dans
l’amphithéâtre, on était
comme fou. Les murs de
l’immense bâtiment tremblaient sous les
clameurs de dizaines de milliers de poitrines. Depuis le commencement
des jeux, on n’avait pas vu joie aussi délirante.
Les
occupants des gradins supérieurs avaient quitté
leurs
places, dévalaient vers l’arène et
s’écrasaient dans les passages, entre les bancs,
afin de
mieux voir l’hercule. De toutes parts montèrent
des voix
demandant sa grâce, des voix passionnées, tenaces,
qui
bientôt se confondirent en un tumulte universel. Le
géant
devenait cher à cette foule éprise de force
physique : il
devenait le premier personnage dans Rome. Lui comprit
que le peuple réclamait pour lui la vie et la
liberté. Mais il n’en avait cure. Un moment, il
promena
ses regards autour de lui, puis il s’approcha du podium de
César, en tenant sur ses bras allongés le corps
de la
jeune fille ; et il levait des yeux suppliants, comme pour dire :
« C’est sa grâce que je demande !
C’est elle
qu’il faut sauver ! C’est pour elle que
j’ai fait
cela ! ».
Sainte
Blandine :
Jeune esclave martyrisée
avec ses 47 compagnons (dont l'évêque de
Lyon, saint Pothin)
sous Marc-Aurèle, en 177.
Livrée aux lions qui refusèrent de
la
dévorer sainte Blandine fut
torturée ,
placée sur un grill brûlant, puis
livrée dans un
filet à un taureau sauvage . Ayant survécu au
taureau,
les bourreaux l'égorgèrent.
Saint
Saturnin :
Evêque toulousain
martyrisé en 250 sous l'empereur romain Dèce.
Saturnin
fut attaché par les pieds à un taureau ( qu'il
devait
sacrifier ) et traîné à
travers les rues de la ville.
Saint Firmin :
Firmin était le fils d'un sénateur romain
à
Pampelune converti au Christianisme et baptisé par
Saint
Saturnin, à Toulouse. La tradition fait souvent l'amalgame
entre
le martyr de Saint Saturnin et celui de Saint Firmin.
Firmin fut ordonné prêtre à Toulouse ,
retourna
à Pampelune et fut décapité
à Amiens
le 25 septembre 303.
Lorsque des reliques de Firmin furent transportées
à
Pampelune en 1196, la ville décida de créer un
évènement annuel, mêlant la
légende du
martyr de Saint Saturnin et du taureau, à celle de la
décapitation de Saint Firmin.
La
religion chrétienne :
Tétramorphe (
ou quatre
Vivants)
Selon
les écrits d' Ezéchiel (1, 5-25) et
l’Apocalypse
de Saint-Jean (4, 6-8) : "Au
milieu du trône et
autour de
lui se tiennent quatre vivants constellés d’yeux
par
devant et par derrière. Le premier vivant est comme un lion,
le
deuxième comme un jeune
taureau,
le troisième a comme un visage d’homme, le
quatrième est comme un aigle en plein vol...".
Ils ne
cessent de
répéter, jour et nuit : "Saint,
Saint, Saint le
Seigneur
Dieu, Maître de tout, il était, il est, il vient".
Luc
est représenté par un taureau :
d’une part, dans son évangile il
fait allusion à Zacharie qui offre un taureau en sacrifice
à Dieu, et d’autre
part, il est communément admis que Saint-Luc est
associé au taureau en raison
de deux ressemblances majeures avec l’animal : tout
d’abord Luc
« rumine », ressasse constamment
les paroles de Jésus, et par
ailleurs il fait preuve d’une puissance extraordinaire en
matière de travail,
son œuvre écrite étant importante et
exigeante…)
Le
bœuf dans la
crèche
Comme
le veut la tradition
chrétienne, toute crèche de Noël se doit
de faire figurer le bœuf et l’âne aux
côtés de l’enfant Jésus.En effet,
Marie et Joseph après un
long
périple émaillé de refus avaient
trouvé refuge dans une étable à
Bethléem pour permettre la naissance de Jésus.
Cependant, cette présence des deux animaux auprès
de l’enfant Jésus n’est pas
mentionnée par Saint-Luc dans son évangile
lorsqu’il rapporte la scène de la
Nativité.
Tout
d’abord, la présence du bœuf et de
l’âne dans la crèche de Noël
est due à Saint-François d’Assise et
date de 1223. Cette année-là,
Saint-François désire
célébrer Noël au sein d’une
crèche vivante rassemblant des hommes et des animaux. Pour
se faire, il trouve en Italie, dans les montagnes environnantes de
Greccio, une grotte ressemblant
à celle de Bethléem. La nuit de Noël,il
y célèbre la messe de
minuit
au-dessus d’une mangeoire (en
latin cripia donnant crèche
en français moderne) servant d’autel,
élève la Sainte Hostie lorsque soudain un miracle
se produit : un enfant dort sur la paille ! Afin de le
réchauffer en cette froide nuit hivernale, le
prêtre fait venir un bœuf et un âne pour
réchauffer l’enfant de leurs souffles. C’est
ainsi que le bœuf et l’âne font leur
apparition au sein de la crèche de Noël. Selon la
tradition, Joseph et le bœuf se trouvent à la
gauche de l’enfant Jésus et, Marie et
l’âne à sa droite. Le bœuf est
représentéavec
une robe brune, couché et tourné vers
l’enfant, ses cornes sont pointues et son regard doux. Il
symbolise tout à la fois l’aisance
financière, la force, la patience, la bonté, la
gravité, le travail et le sacrifice. Il garantit la survie
de son propriétaire lequel, en cas de
nécessité, peut le vendre. Le bœuf est
le symbole du « bon ».
Cependant,
cette anecdote traditionnelle
n’est pas la seule pouvant expliquer la présence
du bœuf et de l’âne dans la
crèche. Il existe en effetune
raison biblique qui peut justifier la présence des deux
animaux. Celle-ciest inspirée
du prophète Isaïe reprochant au peuple
d’Israël de ne pas connaître son Dieu
contrairement aux deux animaux qui connaissent leur
maître : « Le
bœuf connaît son propriétaire et
l’âne la crèche de son maître,
Israël ne connaît pas, mon peuple ne comprend
pas » (Is 1,3). Par ailleurs, une phrase
en hébreu tirée du livre du prophète
Habacuc se retrouve dénaturée dans sa traductionau
sein de la Bible grecque et dans les
anciennes versions
latines : ainsi, avant le siège de
Jérusalem, le prophèteimplore
Dieu de reproduire son œuvre de salut en ces
termes : « Au milieu des
années, fais-la revivre ! Au milieu des
années, fais-la connaître ».
Cette supplication devientde
façon erronée en grec :
« Au milieu de deux animaux,
qu’il soit connu ! Au temps qui
s’approche, qu’il soit reconnu ».
Les Chrétiens qui lisaient alors les Ecritures en grec ou
latin, ont fait un rapprochement avec la naissance de
Jésus : Dieu s’étant
manifesté dans la grotte de Bethléem, deux
animauxdevaient se trouver
auprès de Jésus et ce furent le bœuf et
l’âne.
Le
bœuf etl’âne
sontainsi
représentésdans
la crèche depuis des siècles. Un des chants de
Noëlles plus anciens
s’intitule précisément
« Entre le bœuf et
l’âne gris » et date du
XIIIème siècle. Cependant, il est à
noter que cette représentation ne se fit pluspendant
deux siècles environ. En
effet, le
Concile de trente en 1563 prohibe la présence du
bœuf et de l’âne dans la
crèche, dans les tableaux et sculptures
représentant la Nativité. Face à la
Réforme, le Concile de Trente décide
d’exprimer la foi des fidèles de façon
plus rigoureuse et épure certaines des croyances
fondées sur les seuls évangiles apocryphes (que
l’Eglise ne reconnaît pas), comme la naissance de
Jésus entourée des deux animaux.Cette
interdiction est convenablement
respectée à
la fin du XVIème
et au XVIIème
siècles.Pour preuve,
trèsrares sont les
tableaux de Rubens, Velasquez, Zurbaran ou Vignon, artistes de
l’époque,représentant
les deux animaux à côté de
Jésus. Au XVIIIème,
siècle des Lumières et d’une
volonté de sortir de
l’austérité religieuse, les
fidèles font pression et permettent au bœuf et
à l’âne de
réapparaître dans la crèche. Depuis, la
tradition du bœuf et de l’âne dans la
scène de la Nativité perdure…
Le
Veau d’or
L'épisode
du Veau d'or est narré dans le livre de
l'Exode - mentionné dans la Bible
chrétienne, la Bible hébraïque et
certaines sourates de Coran. Au sein des trois
eligions -
Christianisme,
Judaïsme et Islam - le Veau d'or est une
idole adorée par les Hébreux au
pied du Mont Sinaï. Ceux-ci ont fui l'Egypte pour atteindre
trois mois après le
désert de Sinaï. Moïse, laissant son
peuple à son frère Aaron, se rend seul sur
le Mont Sinaï afin de graver les Tables de la Loi et de
conclure l'Alliance
entre son peuple et Dieu. Cette Alliance se conclut au bout de quarante
jours
et quarante nuits de jeûne. Les Hébreux,
restés seuls avec Aaron et se
demandant ce qu'il est advenu de Moise, décident alors de
créer un dieu
visible. Pou cela, les femmes, les fils et filles, donnent tous les
bijoux en
or qu'ils ont pu amener avec eux. Ils les font fondre dans un moule
pour créer la
statue du Veau d'or. Le choix du veau fait certainement
écho aux anciennes
divinités mésopotamiennes liées au
taureau et il serait aussi inspiré du culte
du taureau rendu dans l'Egypte Antique, l'Egypte d'où
venaient les Hébreux
avant leur arrivée au pied du Mont Sinaï. Dieu,
apercevant le Veau d'or,
informe Moïse , toujours sur le Mont Sinaï, que son
peuple a commis un immense
pêché : en effet, la fabrication et le culte du Veau
d'or par les
Hébreux violent les trois premiers commandements de Dieu : "Tu
n'auras
pas d'autres dieux devant moi" / "Tu ne te feras aucune image
sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans
les cieux, là-haut, ou sur la
terre, ici-bas, ou dans les eaux, au-dessous de la terre" / "Tu ne te
prosterneras pas devant des dieux et tu ne les serviras pas..." (Exode,
"Le Décalogue", XX,3-5). Moïse
parvient à calmer la colère de
Dieu et à éviter que celui-ci n'extermine tout le
peuple Hébreu pour le punir.
LorsqueMoïse,
redescendu du Mont Sinaï,
revient parmi les siens, il les trouve dansant et faisant la
fête autour du Veau
d'or. Furieux à son tour, il fracasse sur un
rocher les Tables de la Loi (
pour cette faute, il sera condamné tout d'abord à
revenir sur le Mont Sinaï
pour les graver de nouveau et, ensuite à errer toute sa vie
dans le désert sans
jamais pouvoir voir la terre Promise ). Sa colère ne
s'arrête pas là : "Moïse
prit le veau qu’ils avaient fabriqué, le
brûla au feu, le moulut en poudre
fine, et en saupoudra la surface de l'eau qu'il fit boire aux
israélites"( Exode, XXXII,20).
La statue du Veau d'or était
probablement en
bois recouverte de feuilles d'or ce qui explique qu'elle ait facilement
brûlé.
Cet acte ne suffisant toujours pas à apaiser le courroux de
Moïse, il décide
alors de punir les Hébreux idolâtres : trois mille
hommes sont ainsi tués dans
la journée. Le lendemain, il s'adresse à Dieu et
lui demande de pardonner son
peuple : Dieu accepte et l'invite à renouveler l'Alliance
entre lui-même et les
Hébreux sur le Mont Sinaï, Alliance dont la
condition est le culte
exclusifd'un Dieu
unique et
invisible..
Le Veau d'or par
Nicolas Poussin
L'adoration
du Veau d'or
C'est dans la Péninsule
ibérique queles
combats de taureaux prendront
véritablement leur essor.
Moyen-âge:
Avec l’avènement du Christianisme
le taureau perd
le
caractère sacré qu’il avait depuis des
millénaires. En effet, dès le
Moyen-âge, ses pieds
et ses cornes sont généralement
associés au
mal. Il perd de sa puissance, devient un bœuf docile et
patient
pour être associé à l’image
du sacrifice et
donc aussi à l’image du Christ sacrifié
sur la
croix.
Matériellement, les
cornes du taureau servent alors
à
fabriquer de multiples récipients pouvant contenir divers
liquides. Les évangélistes, comme Matthieu, se
servaient
d’une corne emplie d’encre pour rédiger
leurs
oeuvres religieuses. Le taureau
alors associé au Mal devient aussi une
«
bête criminelle ». Un des fléaux de
cette
époque est la superstition, et, les bêtes devenues
symboles de Mal et de tout ce qui peut y être
rattaché,
connaissent une mort certaine si elles ont agi de façon
répréhensible. Dès qu’un
fait leur est
reproché, ces bêtes - comme le renard,
le loup, le
serpent, la truie ou le taureau - sont
arrêtées,
emprisonnées et amenées en comparution
immédiate
devant un tribunal. Elles peuvent être alors soit
torturées soit condamnées directement
à mort. La
condamnation est aussitôt suivie de
l’exécution.
Voici un extrait de :
CURIOSITES
JUDICIAIRES ET
HISTORIQUES DU MOYEN AGE -
PROCÈS
CONTRE LES
ANIMAUX PAR
EMILE AGNEL Parler
sans haine et sans
crainte, dire toute la
vérité
et rien que la vérité. -
PARIS
J.B. DUMOULIN, LIBRAIRE QUAI
DES GRANDS-AUGUSTINS, 13
1858
«
En effet, écoutons l'auteur de l'Histoire du
duché de Valois, qui rapporte le fait suivant :
« Un
fermier du village de Moisy
laissa échapper un taureau indompté. Ce taureau
ayant
rencontré un homme, le perça de ses cornes ;
l'homme ne
survécut que quelques heures à ses blessures.
Charles,
comte de Valois, ayant appris cet accident au château de
Crépy, donna ordre d'appréhender le taureau et de
lui
faire son procès. On se saisit de la bête
meurtrière. Les officiers du comte de Valois se
transportèrent sur les lieux pour faire les informations
requises ; et sur la déposition des témoins ils
constatèrent la vérité et la nature du
délit. Le taureau fut condamné à
être pendu.
L'exécution de ce jugement se fit aux fourches patibulaires
de
Moisy-le-Temple. La mort d'une bête expia ainsi celle d'un
homme.
Ce
supplice ne termina pas la
scène. Il y eut appel de la sentence des officiers du comte,
comme juges incompétents, au parlement de la Chandeleur de
1314.
Cet appel fut dressé au nom du procureur de
l'hôpital de
la ville de Moisy. Le procureur général de
l'ordre
intervint. Le parlement reçut plaignant le procureur de
l'hôpital en cas de saisine et de nouvelleté,
contre les
entreprises des officiers du comte de Valois. Le jugement du taureau
mis à mort fut trouvé fort équitable ;
mais il fut
décidé que le comte de Valois n'avait aucun droit
de
justice sur le territoire de Moisy, et que les officiers n'auraient pas
dû y instrumenter. »
Cette condamnation
n'est pas la seule de
cette espèce. En 1499 un jugement du bailliage de l'abbaye
de
Beaupré, ordre de Citeaux, près Beauvais, rendu
sur
requête et information, condamna à la potence
jusqu'à mort inclusivement un taureau « pour avoir
par
furiosité occis un joine fils de quatorze à
quinze ans,
» dans la seigneurie du Cauroy, qui dépendait de
cette
abbaye ».
Ainsi au
Moyen-âge, non seulement le taureau n’est
plus
sacré mais il est aussi associé au Mal
et
devient une « bête criminelle
». Son seul
« prestige » réside alors dans les jeux
taurins
où il peut faire valoir sa puissance et sa bravoure lors des
combats avec l’homme…
Du
Moyen-Age au XXème siècle en Espagne :
IX- XIIèmes siècles :
il
est attesté par de nombreux documents écrits et
iconographiques que des corridas de taureaux font partie des
festivités offertes lors de mariages royaux - Rois de Castille
ou de Navarre - ainsi que lors des mariages de très grands
seigneurs espagnols . Les premières courses de taureaux,
dont nous ayons connaissance, datent des fêtes royales
données par Alphonse IIen l'an 815. Au
début du Moyen-âge, se distinguent deux sortes de combat
tauromachique : la chasse
aux taureaux sans aucune règle et le combat à
cheval contre le taureau
au cours de joutes pratiquées par des nobles qui attaquaient
l’animal
armés d’une lance.
La chasse aux taureaux était
avant tout un divertissement
destiné à la Noblesse. Ces jeux taurins avaient
lieu sur
une place publique à l’occasion de la
célébration
d’une victoire ou plus
simplement pour
des fêtes patronales. Ces jeux étaient
organisés
sans aucune sécurité pour le public et des
accidents
survenaient souvent comme a pu le représenter Goya dans une
de
ses œuvres. Parmi les « aficionados »
célèbres de cette époque se trouvent El Cid
(1043-1099) héros de la Reconquista, et plus tard
Charles
Quint (1500-1558) roi d’Espagne sous le nom de Carlos I.
A
la fin du XIIIème siècle,
les nobles organisent des fêtes
publiques de taureaux et les deux
types de combats - sans aucune règle et à cheval - fusionnent alors.
A partir
du XIVème siècle,
les fêtes, dans chaque ville
espagnole , s'accompagnent presque toujours de rites
ou de jeux tauromachiques.
A
partir du XVème siècle
, coexistent 2 types de corridas : le toreo chevaleresque,
réservé à la noblesse - aux chevaliers - et
le toreo à pied,
réservé au peuple,et qui va devenir plus
"professionnel" aux cours des XVI et XVIIème siècles.
- le
toreo chevaleresque : il en
existe alors deux modalités : la
lanzada et le
rejon :
- au XVIème ,
la lanzada est
la pratique la plus en vogue : elle consiste en un affrontement brutal
entre le taureau et le chevalier, lequel doit être
doté de deux qualités indispensables pour ce combat total
: la puissance musculaire et l'équilibre ; il est entouré
par des peones dont l'objectif
principal est alors de détourner, avec leurs capes, le taureau
lorsque le chevalier est en mauvaise posture.
- au XVIIème,
le rejon supplante
la lanzada et devient la modalité principale du toreo
chevaleresque. Le rejon, plus court que la
lance, requiert pour le chevalier moins de force
dans le
combat avec le taureau, et il permet aussi de montrer plus de
qualités équestres,
d'agilité et d'adresse : le suerte est aussi plus
diversifié qu'avec la lanzada, ce qui explique le succès
du rejon. Le chevalier est, par ailleurs, plus à même
de toréer
naturellement, avec une quasi indifférence, marquant ainsi une
posture de bravoure et d'honneur digne de son
rang nobiliaire.
-
le
toreo à pied : il existe dès le XVème
siècle mais et il est surtourt consacré au cours du XVIème
et se poursuit au XVIIème
siècle
: en effet, pour les festivités locales, les municipalités espagnoles
organisent des jeux taurins et engagent à cette occasion des
"toreros" - essentiellement des gens du peuple - pour
combattre les taureaux lors de ces jeux. Le
torero doit faire preuve, en plus de courage, de qualités
athlétiques : il doit aussi assurer toutes une
série de gestes -lances-
avec
habileté technique afin d'esquiver ou de tromper le taureau. La
mort du taureau n'est pas déterminante pour
l'organisation de ces toreos à pied,
ce n'est pas un élément important du combat.
C'est en
Andalousie, vers la
fin du XVIème siècle,
que la mort du taureau revêt une signification majeure lors de
ces jeux taurins : la mort doit
être
exécutée de face. Cette
pratique de la mise à
mort, devenue alors réglementée, va s'étendre
peu à peu aux autres régions. Le
toreo chevaleresque se codifie, notamment en 1643,
avec la publication du Traité
d’équitation et diverses règles pour toréer
de Don Gregorio de Tapia y Salcedo.
Ces types de corridas se retrouvent également, vers les mêmes
époques, dans la France méridionnale,
de l'Armagnac et des Landes jusqu'à
la Provence , et
sont introduites peu
à peu dans l'Amérique
hispanique dès le XVIème siècle.
Pour preuve des activités
tauromachiques en France, cette Lettre patente de 1648 du
Roi Louis XIV -
...
faisant suite à un incident survenu à Aire/Adour
où des taureaux pénétrèrent dans
l'église au moment de l'élévation !
"Louis
par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre, à
tous présens et à venir, salue. Notre amé et
féal conseils le sieur de Pontac, notre procureur
général au Parlement de Bordeaux, nous a faict
remontrer que, quelques seings que le sieur
(Evéqué) d'Aire et ses prédécesseurs
aient apporté pour hoster du diocèze dudit Aire la
coustume et agitation des taureaux, laquelle se faict
ordinairement dans quelques villes et bourgs dudict
diocèze et entre autre dans celles de Saint-Sever, Mont-de-
Marsan, Monteaut, Hagemauc, Grenade, Cazèrez, Castandet et
autres, le jour de la feste du patron du lieu ou autres jours
prochains d'icelle ; et quoyque notre dit Parlement
de Bordeaux ayt de sa part contribué de son
autorité par plusieurs arrest qu'il a rendu à
l'abolition de ladicte coustume pernicieuse, il a toutefois
esté impossible de la supprimer, mais au contraire, il
semble que quelques uns du peuple, confirmés dans leur
irréligion et endurcis dans leur obstination ayent faict
revivre ladicte course en plusieurs des dictes villes et
bourgs
où elle avoit resté délaissée et en
d'autres ils ont faict courrir plus grand nombre de taureaux
qu'il n'en couroient avant les dictes déffences ; pour
fournir aux frais desquelles courses, les officiers qui sont
annuellement nommés pour la compagnie qu'ils appellent de
la course du taureau sommes considérables du pauvre
peuple, lequel se trouve après dans l'impuissance de payer
nos deniers ; et mesme l'impiété de quelques ungs
desdicts officiers a estéjusques au poinct de faire
lascher les taureaux pendant les messes
célébrées pontificalement par ledict sieur
Evêque et pendant ses prédications, en sorte que les
taureaux eschaufés par les agitations ont quelquefois
entré dans les églises et esté jusques aux
autels : le service divin en a esté
souvent
interrompu et le peuple qui y assistait et mes ledict sieur
Evesque et son clergé expozés au danger de leurs vies,
de sorte que sous prétexte de donner quelques spectacle
au divertissement du peuple, les officiers de ladicte course
virent les choses les plus saînctes viollent la
solemnité de leurs testes, exposent plusieurs personnes en
particulier les simples paisans qui picquent les dicts
taureaux
à des mutilations de membres et à la mort et
donnent occasion à des assemblées qui sont souvent
suyvies d'émotions populaires, de meurtres, d'assassinats,
mais qui ne passent jamais sans plusieurs blasphèmes,
congruries et plusieurs autres crimes énormes, etc...
etc...."
A
partir du XVIIIème siècle : les
combats tauromachiques se font essentiellement à
pied : le toreo à pied
prend le dessus sur le toreo chevaleresque : en effet,
les toreros à pied,
grâce à leur travail de cape pour
aider les cavaliers à positionner le taureau, obtiennent les
faveurs du
public et deviennent les principaux acteurs du combat tauromachique
donnant ainsi à la corrida sa forme moderne…
(à suivre...) XIXème siècle :
Début du XIXème siècle jusqu’à nos jours : Au
Pérou a lieu la Yawar
fiesta ou « fête du sang », le combat entre un
taureau et un condor …
Le Pérou a vu de nombreuses civilisations précolombiennes se succéder
jusqu’à
la civilisation inca puis en 1534 a eu lieu la conquête du pays par les
Espagnols
avec à leur tête Francisco Pizzaro. Ce n’est qu’en juillet 1821 que le
Pérou
est devenu indépendant. Depuis lors, la fête nationale péruvienne est
célébrée
le 29 juillet et une de ses particularités réside dans la yawar
fiesta, la « fête du sang », une
festivité péruvienne
pittoresque. Cette célébration étaitalors
largement étendue dans toute la région andine. Elle perdure encore
aujourd’hui mais,
de façon plus rare, dans quelques villages comme Chalhuanca, Cotabamba
ou
Coyllurki.
La
Yawar fiesta est un combat entre un taureau et un condor, les deux
animaux représentant l’opposition et les nombreuses défaites des
Indiens qui
ont eu lieu entre les Incas et les espagnols avant que le Pérou
n’obtienne son
indépendance.
La fête du Yawar
symbolise la revanche
des Incas, de tous les Indiens sur
les conquistadores espagnols. Le taureau
incarne bien entendu l’Espagne, quant au condor il est l’oiseau-roi de
la
cordillère des Andes, l’Apu Condor , « le
Dieu Condor », une divinité inca. De ce combat séculaire entre
le taureau
et le condor dépendait alors l’avenir du village, le condor qui en
sortait
toujours vainqueur, redonnait ainsi la fierté aux habitants des
villages grâce
à un renversement de l’Histoire, l’espace d’une journée.
Les
préparatifs de laYawar
fiesta peuvent être longs : en effet, il s’agit au
moment de la fête d’être en possession d’un condor. Pour cela, pendant
des
semaines les villageois vont traquer dans les montagnes environnantes
un condor
– oiseau charognard - en utilisant une carcasse d’animal mort comme
appât, généralement
un cheval. Le rapace est capturé avec grand soin, vivant, et ramené au
village.
Sur la place de celui-ci, sont dressées
pour
l’occasion de simples barricades en bois, pas de gradins, les
spectateurs se
trouvant tout autour de l’arène ainsi improvisée.
Le jour
de la Yawar,
l’hacendado, le maître-propriétaire des terres,
entre dans l’arène et, en effectuant le tour de l’arène, présente le
condor au
public, entouré de ses assistants et des wakchas, des gens du peuple.
Le condor
est, comme il se doit, largement applaudi par les habitants puisqu’il
les représente. Un taureau est ensuite
introduit dans l’arène :
difficilement et courageusement les wakchas attachent le condor sur
l’échine de
l’animal. L’oiseau est ainsi installé « à
califourchon » sur le
dos de l’animal auquel il est lié par des lanières cousues directement
dans la
chair de celui-ci. Le taureau est alors lâché : blessé,
torturé, furieux,
il ne cesse de se débattre pour tenter de se débarrasser du condor qui
le gêne
et le martyrise par de violents coups de becs qu’il lui assène. Les spectateurs s’enivrent alors de ce
singulier rodeo entre deux animaux. Dès que l’enthousiasme
retombe, des toreros
amateurs entrent en
scène dans l’arène et « toréent » avec
des capes ou plus simplement leurs
vestes, le but étant simplement d’agrémenter le spectacle…Lorsque
le condor
donne des signes de faiblesse, des manieurs de lassos interviennent et
attrapent le taureau par le cou et les cornes. Une fois le taureau
immobilisé,
le condor est libéré : s’il s’en sort vivant - les habitants
font toujours
en sorte que ce soit le
cas- la Yawar
fiesta se conclue alors par le
Karchapi, c’est-à-dire sa remise en liberté vers les cieux andins. Le Condor est bien alors « Apu »,
esprit sacré, il est « l’Apu Kuntur » redonnant aux
Péruviens toute leur
fierté par leur domination sur les Espagnols…
Sur
ce sujet, vous pouvez lire Yawar
fiesta de José Maria Anguedas écrit en 1976 et paru en France
en 2001
et/ou vous pouvez aussi voir le long-métrage de Luis Figueroa Yawar
fiesta.
Sources :
« Faut pas rêver » Gianfranco
Norelli et Billy Garlick – Antipode – Wikipédia
Toutes ces photographies sont de Guy
Vanackeren
Copyright Guy Vanackeren et Aventura Latino Americana
Tous droits réservés pour tous pays Guy
Vanackeren
Aventura Latino Americana
http://www.perou.net
agence de voyage belge au Pérou
Auteurs : Sophie et Christophe
Passes de
Cape
(la corrida au XIXème : à suivre...)
Véronique
Demi-véronique
Chicuelina
Tapatia
(mains derrière le dos )
Navarra
(véronique tournante)
Farol
Revolera
Tafallera
Larga(
une seule main )
Larga
cambiada
Al
alimon
Al
alimon (ratée de JJ- le toro devait passer au milieu des
toreros )
Zapopina
passe affectionné par le Juli
( débute la cape en l'air )
Serpentina
Porta
Gayola ( JJ Padilla )
et ..... Larga
cambiada de rodilla
Larga cordobesa ( profil )
Orticina (chicuelina en marchant)
Saltillera
Tijerilla
Caleserina
Aragonesa ( Véronique de dos )
Fregolina ou Orteguina (
débute en gaonera puis revolera et gaonera ).
Gaonera ( Tapatia en marchant )
Photo
: Site André Viard
-
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