pena toro cardeno du secteur de la communauté de grenade sur adour


La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses. " Platon "



PEñA TORO CàRDENO

Samedi 22 mars 2008 Journée taurine à Maurrin ouverte à tous * 16h : capea, taurillons à disposition de tous les adhérents * 18h : conférence avec le matador Richard MILIAN * 20h : apéritif et repas suivis d'une soirée dansante ----Contact -- toro.cardeno@yahoo.fr --
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sommaire de cette page :

- information : Sophie cesse aujourd'hui sa fonction de webmaestro sur ce site (12/02/2008)

- bilan du site 2007 (08/02/2008)

- en lien avec l'article de M. Johnson, ci-dessus, article de LA.DEPECHE de ce jour sur les anti-corridas et "l'appel de Samadet" (08/02/2008)

- samedi 22 mars 2008 : journée détente à Maurrin  (25/01/2008)

-  suite "La feria montoise" : lettre de Pierre MARTIN, accompagnée de commentaires de Jean-Michel BIARNES (21/01/2008)

Portrait de Belmonte, le "torero de révolution"  fondateur de la corrida moderne (18/01/2008)

- Information : Terres Taurines, opus 15 spécial décembre 2007 : "Une anthologie deVictorino" (08/01/2008)

- Portrait de José María Manzanares  (20/12/2007)

- "La feria montoise" : réaction de Jean-Michel Biarnés à un article du Sud-Ouest (15/12/2008)

- Escalafon 2007

- Notre sortie à Malabat du 17 novembre 2007

- Les photos des voyages

- Le taureau à travers les âges (dernières mises à jour le  02/01/2008  : "- 3000 dans l' Empire celte"  -

                                                                                                le 04/01/2008 : "XIXème siècle  à nos jours : au Pérou, la Yawar Fiesta"

                                                                                                le 05/01/2008  :" Du Moyen-âge au XXème siècle en Espagne" )

- Les passes de Cape

- Les passes de Muleta

(pour les articles plus anciens, ayant figuré sur cette page, voir dans Archives)


   

Bilan du site 2007 :  

Environ 3500 connections d' aficionautes de France , des Usa,  de Norvège, de  Suède, de Belgique et du Maroc.
De plus, grâce au site,  un journalise de l'International Herald Tribune a contacté notre président
afin de réaliser un article sur la corrida .

 Article mis en  ligne ici :
  http://www.iht.com/articles/2007/09/24/news/edjohnson.php

La rédaction des rubriques et articles mis en ligne demande beaucoup d'investissement personnel et
malheureusement, les deux webmaestros ont peu de retour sur l'analyse qualitative et quantitative du site.
Quelques mails
( toro.cardeno@yahoo.fr ) d'encouragements , de critiques , de directives, d'articles ou autres 
éviteraient la future mise en jachère du site.


Suerte 2008.
Christophe

[ P.S. : vous pouvez aussi nous indiquer des artistes (peintres, écrivains, sculpteurs,...) en lien avec la tauromachie 
ou des toreros dont vous aimeriez trouver le portrait sur le site - Sophie ]


Traduction réalisée par mes soins ,de manière rapide , j'ai essayé de rester dans l'esprit du texte donc des phrases peuvent être considérées comme maladroites.


J'ai réalisé que je venais d'entrer dans  la zone tauromachique française lorsque je suis allé à  Mont-de-Marsan, une ville avec une sculpture monumentale d'un matador nu et un gigantesque taureau ornant le  rond point.  Je suis presque rentré en collision avec un gros camion lorsque j'admirai cette gigantesque création.

 Les locaux aiment la corrida mais peu de  monde pense qu'elle offre une image positive au monde extérieur.  Il y a autant de questions dans le sud de la France qui ne soulèvent et ne tempèrent des rapides débats   que  la corrida. . La corrida a été controversée ici depuis qu'elle a été importée d'Espagne dans les années 1850.

Les  Aficionados affirment que c'est un affrontement  gracieux entre l'homme et la bête.  Les opposants considèrent qu'il s'agit d'une tache de sang sur les revendications françaises de  sa haute culture.

 Plusieurs dirigeants politiques, y compris Roselyne Bachelot, ministre de la santé, de  la jeunesse et des sports, sont déclarés aficionados.  En Espagne, le Roi Juan Carlos en est un partisan.

"C'est un paradoxe," affirme Patricia Zaradny, présidente du radical Comité Anti-Corrida (CRAC ), jointe par téléphone à son domicile de Périgueux en Dordogne.  "La France est capable du meilleur comme du pire. La corrida est le pire.

Son organisation, le mois dernier, a convoqué une réunion à Lisbonne, réunissant des groupes anti-corrida de 11 pays, dont l'Espagne et le Mexique, pour la première fois, afin d' intensifier la campagne contre la pratique. Son action est actuellement  de faire pression sur le Parlement français pour interdire les enfants d'aller aux corridas.

Comme la plupart des participants anglophones , je me suis tourné, pour information , vers Ernest Hemingway dans son ouvrage "Death in the Afternoon".  Publié en 1932, ce livre sert encore aujourd'hui de référence de base en anglais pour la tauromachie espagnole. J'ai été surpris de trouver Hemingway écrire: « Je suppose, que d'un point de vue moral,  et c'est un point de vue chrétien, que toute la corrida est indéfendable". Il se  passe cependant , 350 pages,  où l'auteur décrit en termes élogieux  ce qui fait une bonne corrida et  se termine par la  macabre mort du taureau.

Tout le monde n' admirait pas  l' hymne à la corrida d'Hemingway's.  Le critique Max Eastman appelait le livre "Taureau dans l'après-midi."

 Quelques 73 villes françaises organisent des corridas, en hausse d'environ 30 en 10 ans. Plusieurs dizaines d' écoles offrent dans le sud des cours de toreros

 Un ami m'avait dit que, en raison d'une interdiction légale, en France on ne tuait pas les taureaux. Il était mal informé.  La loi française interdit la cruauté envers les animaux, mais un amendement en 1951, autorise les combats de coqs et de taureaux. Plus d'un millier de taureaux espagnols spécialement élevés, sélectionnés pour leur agressivité, sont tués chaque année dans les arènes françaises.

 La France d'aujourd'hui est devenue une étape dans le circuit international des matadors, avec des vedettes de grands noms d'Espagne et du Mexique . Le programme suit généralement l'apparat et la tradition du spectacle originel de l'Espagne.

Un programme hebdomadaire de télévision régionale , réalisé par des experts, analyse le style du matador.  Nul ne cite le taureau, qui est en grande partie handicapé par la douleur et la confusion.  Les cris  "Olé!" surgissent pour la  performance du matador.

Nous remplissons nos arènes avec un public enthousiaste, dit  Steven Mégard, un organisateur d'un festival de corrida  à Bezouce, près de Nîmes. Son spectacle le week-end dernier, a terminé la temporada avec des représentations par le local    Denis Loré, qui prend sa retraite.

Des  litres de paella et sangria étaient également disponibles , avec une fanfare et du flamenco. Mégard disait. «Nous n'avons pas tué le taureau  aujourd'hui. C'était juste une leçon de techniques.

 En dépit de 150 ans de tradition, Zaradny, la présidente du comité anti-corrida, voit des signes d'une opposition croissante.  Les grands médias, en France, ont pris fait et  cause contre la corrid,a et des célébrités françaises ont  également signé des pétitions anti-corrida. De grandes villes, comme Marseille et Barcelone, ont interdit les corridas complètement.  Son arsenal comprend des cassettes vidéo d'information   et des DVD montrant des taureaux blessés.  Ces pratiques, dit-elle, brutalisent la sensibilité du  public.

Elle reconnaît que l'ensemble du spectacle de divertissement a une certaine valeur, mais ne cache pas les supplices d'un animal pour le plaisir de la foule. . «Prenez quelque chose de sale et enveloppez- le  d'or".  "Cela pourrait donner une bonne image, mais c'est sale." dit-elle.

Michael Johnson is a journalist based in Bordeaux.



Les anti-corridas et "l'appel de Samadet"

Dans son article (cf, ci-dessus, l'article paru dans l'International Herald Tribune), Mickaël Johnson évoque les propos de la présidente de la CRAC qui « voit des signes d’une opposition croissante » aux corridas…Effectivement, il faut noter que ces derniers temps, les associations anti-corridas tentent des actions qui se veulent plus fortes et médiatiques, comme le montrent ces extraits d’un article de LA.DEPECHE.FR,  datée de ce jour 08/02/2008, relayant l’action du chanteur Renaud et citant les arènes de Samadet taguées (=défigurées par des propos et dessins anti-corridas)  …Alors,  "l'opposition croissante" des anti-corridas, info ou intox de leur part ?...

« Société. Le chanteur anti corrida écrit aux parents d'élèves pour faire interdire le prosélytisme taurin dans les écoles. L'artiste avait déjà écrit aux élus du département. Dans les Landes, une arène a été taguée.

Le chanteur Renaud veut sensibiliser les parents d'élèves du département contre le prosélytisme taurin à l'école.
L'artiste a écrit « au président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) de Haute Garonne pour lui demander de prendre position sur l'interdiction pour les mineurs de moins de 16 ans d'accéder aux arènes ». Il avait déjà écrit en ce sens aux parlementaires haut-garonnais (La Dépêche du 12 décembre).
Une action qui intervient alors que, dans les Landes, l'arène de Samadet, où la Feria de la Faïence doit se dérouler, vient d'être taguée.
« Dans le sud de la France des représentants du monde taurin viennent faire du prosélytisme jusque dans les écoles, pendant les cours, écrit Renaud à la FCPE, des écoles de tauromachie se créent et apprennent à des enfants à se faire la main sur des veaux qu'ils massacrent à l'arme blanche, il me paraît urgent que vos fédérations de parents d'élèves se prononcent sur ce sujet qui met à mal la notion de protection de la jeunesse ».
Au siège toulousain de la FCPE, on affirme n'avoir rien reçu. La présidente, Christine Ben Amor, contactée plusieurs fois et à qui nous avons transmis la lettre de Renaud, n'a pas souhaité s'exprimer, hier. Le prosélytisme taurin est-il aussi présent que Renaud l'affirme dans un Sud mis à l'index ?
L'artiste met tout son poids, très médiatique, pour relayer l'action de la Société protectrice des animaux, du comité Radicalement Anti Corrida et de la Fédération des luttes anti corrida : « En tant qu'artiste, citoyen et parent, je soutiens cette initiative qui va dans le bon sens : celui de l'humanité et de la civilisation contre la violence et la cruauté ».
Le chanteur est fidèle à ses idées exprimées dans sa chanson « Olé », publiée en 1991. Il s'y attaquait, avec beaucoup de violence, aux « belles étrangères à étrangler » (en référence à la chanson de Jean Ferrat).
Publié le 08 février 2008 à 08h48 | Auteur : Philippe Emery »

Article complet sur         http://www.ladepeche.fr/article/2008/02/08/4324471-Renaud-pas-de-corrida-a-l-ecole.html

"L'APPEL DE SAMADET"

L’ensemble du monde taurin français s’est mobilisé ardemment et concrètement pour empêcher que n’aboutisse au Parlement Européen le projet de suppression des aides communautaires aux éleveurs de taureaux braves. De manière symbolique, c’est depuis une des arènes les plus modestes de France et à l’occasion du premier spectacle taurin de la saison qu’est lancé « l’appel de Samadet »,un texte qui définit la légitimité de la culture taurine et témoigne de la volonté de ceux qui la partagent d’en assurer la pérennité.Indépendamment de leurs objectifs propres, les signataires s’engagent à maintenir une réflexion commune permanente afin d’être capables de se mobiliser à tout moment pour mener à bien les actions opportunes pour défendre la culture taurine. 


LETTRE AUX PARLEMENTAIRES EUROPEENS FRANCAIS


"Madame ou Monsieur le député,

Ayant eu connaissance de la déclaration écrite 0002/2007 demandant la suppression des subventions agricoles allouées aux éleveurs de taureaux de combat ainsi qu’à terme l’interdiction des corridas dans l'ensemble de l'Union Européenne, nous souhaitons vous faire connaître la position des citoyens français qui se reconnaissent dans la culture taurine.

Inspirées des théories anti spécistes dont la dangerosité sur les fondements de la morale n’est plus à démontrer, ces initiatives déploient tous les aspects du terrorisme intellectuel au mépris de l’idéal européen qui a pris soin, en établissant le principe de subsidiarité, de veiller à ce qu’en matière culturelle notamment chaque Région reste compétente sur son territoire, disposition fondamentale prise pour éviter le nivellement des esprits et favoriser la diversité culturelle, facteur d’enrichissement.

Sur le simple bien-fondé de ce principe il est donc choquant d’envisager que l’Europe puisse se prononcer sur le devenir d’une micro culture, alors que le combat pour l’identité culturelle des minorités fait précisément partie de ses priorités et que le cadre juridique dans lequel les spectacles tauromachiques peuvent se dérouler est parfaitement défini en France, tant par la loi que par la jurisprudence. Ce qu’a explicitement confirmé un vote du Parlement Européen en séance plénière, lequel a récemment rejeté à une très large majorité une proposition d’abolition des corridas, considérant qu’en la matière il était incompétent.

Cet échec des mouvements anti taurins à un niveau qu’ils jugeaient le plus favorable au développement de leurs arguments explique cette nouvelle tentative à travers laquelle ses promoteurs voudraient priver les éleveurs de taureaux de combat des aides communautaires auxquelles ils ont droit au même titre que leurs confrères, ce qui aboutirait à terme à la fermeture de nombreuses exploitations, à la perte de nombreux emplois ainsi qu’à la mise en péril de nos ferias, lesquelles constituent, pour nos villes, nos départements et nos Régions, un atout important, tant du point de vue économique que culturel et identitaire.

Cette attaque est d’autant plus sournoise qu’il suffit de visiter en Espagne, au Portugal ou en France les élevages de taureaux de combat pour constater que le bien-être des animaux y est davantage respecté que dans n’importe quelle autre exploitation bovine. Ces taureaux vont certes mourir dans l’arène, mais cette fin est plus conforme à leur nature que celle que leur réserverait l’abattoir. Il convient de rappeler en effet que dix pour cent d’entre eux périssent chaque année au cours de combats au pâturage, ce qui suffit à démontrer que contrairement à ce que prétendent les mouvements anti taurins, il ne s’agit pas d’animaux domestiques forcés à combattre. Telle est leur nature, et loin d’éprouver un sentiment de culpabilité en leur offrant de mourir dans l’arène face à un homme qui risque aussi sa vie, nous avons la certitude de les respecter davantage que ceux qui condamneraient leur espèce à disparaître, hormis quelques spécimens enfermés à perpétuité dans des parcs animaliers.

La mort du taureau qui accompagne l’histoire de l’humanité depuis des millénaires serait-elle devenue à ce point tabou qu’elle soit une priorité pour les démocraties modernes ? Mais qu’en est-il alors des morts violentes ou de misère de milliers d’êtres humains complaisamment montrées quotidiennement sur les écrans de nos télévisions ? Il y a dans l’émergence de ce débat des aspects pernicieux dont la Commission Européenne devrait se préoccuper, en enquêtant par exemple, comme le font divers Etats, sur l’origine réelle et sur la dangerosité de thèses qui, sous couvert de sensiblerie animalière, s’appliquent à saper les fondements de notre civilisation. Il convient d’ailleurs de signaler qu’aux termes d’une étude scientifique menée par l’Université de Madrid, l'organisme du taureau réagit aux blessures d'une manière totalement différente à celle de toutes les autres espèces, en libérant une quantité importante de bêta-endorphines dont l'action sur l'organisme, similaire à celle de la morphine, perdure durant quatre heures après leur sécrétion. Même si ses blessures sont spectaculaires, le taureau ne souffre pas.

Pour nous, bien loin des accusations de cruauté qui sont portées à notre encontre, la mort du taureau dans l’arène magnifie le destin de l’homme. Conformément à toutes les grandes religions monothéistes et aux morales qui en découlent, nous assumons la responsabilité d’un choix qui nous permet de montrer de manière symbolique les valeurs auxquelles nous adhérons et récusons cet obscène amalgame qui ferait de l’animal l’égal de l’être humain : effet d’un déterminisme transcendant ou hasard d’une évolution complexe, il y a entre l’homme et l’animal une différence fondamentale et nous la revendiquons.

Le taureau n’est pas tué dans l’arène pour satisfaire un plaisir malsain. Il est au contraire le révélateur de qualités et valeurs essentielles - engagement, courage, intelligence, créativité, solidarité… - et il permet à des milliers d’aficionados de communier ensemble autour d’une idée simple : l’homme triomphe du chaos en s’élevant au-dessus de sa condition, et cette expérience à forte connotation métaphysique permet parfois à ceux qui la vivent d’éprouver un sentiment d’éternité. Pour ceux qui se reconnaissent en elle, la corrida véhicule donc des valeurs éthiques et esthétiques fondamentales, et loin d’être la résurgence condamnable d’une barbarie anachronique qu’il serait urgent d’éradiquer, elle s’inscrit remarquablement dans une modernité dont la quête de sens s’accompagne malheureusement dans beaucoup d’autres domaines d’une perte de repères qui n’a pas cours dans nos arènes.

Forts de la certitude qui nous anime de n’enfreindre aucune loi ni morale, nous espérons donc que loin d’appuyer la déclaration 0002/2007 vous participerez activement à son rejet.

Le monde taurin français que nous représentons au travers d’une soixantaine de villes situées dans quatre Régions, de sept cents associations, de l’ensemble des professionnels taurins et éleveurs de Taureaux Braves, de diverses publications spécialisées, du million de spectateurs qui fréquente nos arènes chaque année et des millions de visiteurs qui voient dans nos ferias un espace de liberté qui les aide à mieux vivre, vous en sera infiniment gré.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Madame ou Monsieur le député, à l’assurance de notre parfaite considération. "


Les signataires

Union des Villes Taurines de France
Association des Organisateurs de Corridas du Sud Ouest
Groupement des Entrepreneurs de Spectacles Taurins
Musée des Cultures Taurines
Fédération des Sociétés Taurines de France
Association Nationale des Aficionados
Fédération des Clubs Taurins Paul Ricard
Union des Bibliophiles Taurins Français
Amicale des clubs taurins gersois
Association Française des Vétérinaires Taurins
Association Française de Chirurgie Taurine
Syndicat français des picadors et banderilleros
Association Française des Eleveurs de Taureaux Braves
Association des Critiques Taurins de France
Association des Aficionados Practicos
Ecole taurine d’Arles
Ecole Taurine de Béziers
Centre de Tauromachie de Nîmes
Ecole taurine d’Hagetmau
Collectif Terres Taurines

auteur : Sophie



Journée détente à Maurrin ( ouvert à tous ) : samedi 22 mars 2008

programme de cette journée :

  • 16h : capea, taurillons à disposition de tous les adhérents
  • 18h : conférence avec le matador Richard MILIAN
  • 20h : apéritif et repas suivis d'une soirée dansante
VENEZ  NOMBREUX !



La feria montoise : lettre de Pierre MARTIN
 

        Suite à l’article « La feria montoise » paru sur notre site, je tiens à remercier Pierre MARTIN pour sa lettre de réponse qu’il nous a envoyée, ce qui témoigne de l’intérêt qu’il porte à notre peña ainsi qu’ à l’avis de ses membres.

Voici, dans son intégralité, cette lettre de Pierre MARTIN, que j’ai accompagnée - écrits en bleu - de commentaires,  comme il le souhaitait afin que « vive le débat ».

                                                                                     Jean-Michel BIARNES

 

 

 

Monsieur le Président,

Suite à l'interview d'Oscar Chopera parue dans sud-ouest du 24 novembre
dernier, vous éditez sur votre site Internet une réaction bien intéressante.
Cependant, certains points soulevés dans cet article méritent des explications ou
un complément d'information.

Lorsque Oscar parle de la reconnaissance du public montois envers E.Ponce,

il rappelle simplement que bien qu'étant le triomphateur de la féria 2006,
les trois oreilles coupées ce jour-là ne sont pas restées dans les mémoires.

Autour du Plumaçon, les aficionados font très souvent allusion aux toros de

V.Martin, à la première prestation de J.Conde, voire au combat de Joselito

devant un toro de Cuadri mais très peu ont pour souvenir les faenas de E.Ponce

en 2006, ou celles de Juli en 2005 (5 oreilles).

 

En ce qui concerne les piques imposées au Plumaçon, il ne s'agit pas d'un

règlement « montois »mais tout simplement du règlement taurin de l’U.V.T.F.
article 73-6. II nous semble qu'il vaut mieux imposer cette deuxième pique dans

TOUTES les arènes de France que d'édulcorer la corrida surtout devant les

attaques actuelles dont elle fait l'objet; il faut savoir garder à ce spectacle son

caractère de combat même si cela peut paraître décalé dans nos sociétés de plus

en plus aseptisées. L'imposer lors des corridas de vedettes, peut sembler

incongru, pourtant je crois que c'est lors de ces après-midi, alors que le public

est plus nombreux, qu'il faut participer à la défense de la tauromachie, de ses

valeurs, en éduquant, en habituant ce large public au combat complet du taureau.

D'autre part, si ce règlement est appliqué dans TOUTES les arènes, les vedettes

seront de nouveau responsables du châtiment du premier tiers et réapprendront à

le doser pour pouvoir donner la deuxième pique. Je pense donc qu'il vaut mieux

revendiquer un premier tiers réglementaire et se tourner vers les arènes qui ne

l'imposent pas encore (suivez mon regard amical).

 

Je suis d’accord avec vous.

Tout aficionado qui se respecte ne peut qu’être d’accord avec cette analyse. 
Cela serait l’idéal, le rêve. Mais entre le rêve et la réalité, il y a souvent un fossé 
énorme. 
Je pense qu’il est impossible de vouloir imposer l’application de ce règlement à 
toutes les arènes de France. Je doute fort que les toreros, surtout les fuguras, 
acceptent cela. Je crois qu’il faut adapter le châtiment à la force du taureau.

 

     Enfin, sur le fond, je le redis, lors des corridas torista, quel est l’intérêt d’affaiblir 
encore plus les toros en imposant deux « mini-piques » qui n’apportent vraiment 
rien au spectacle ? Qu’a-t-on vu souvent en 2007 à Mont-de-marsan ? Des peones 
accourir pour sortir le taureau du cheval, à peine avait-il touché le peto. La rencontre
est tellement brève que j’ai l’impression que l’on peut encore moins mesurer 
la bravoure du toro.

 

Vous dites qu’il faut savoir garder à ce spectacle son caractère de combat.
On en vient à l’éternel débat entre corrida torista ou torerista (qui fait le charme
de
la corrida), à la diversité des attentes des aficionados et à la culture de chaque plaza. 
Les abonnés ou aficionados de VIC ou CERET, quand ils vont aux arènes,
n’ont pas 
les mêmes attentes que ceux de DAX ou NIMES par exemple.

 

La corrida du dimanche : effectivement, nous avions pour règle de ne pas mettre
plus d'un banderillero pour garder un coté sérieux au spectacle. C'était une
erreur,
Aussi dès l'an prochain, la commission taurine a décidé de programmer plutôt
deux de ces toreros ce jour là, de façon à justement augmenter le côté disons
spectaculaire de cette corrida.

 

         C’est une très bonne initiative : avez-vous déjà pressenti pour ce programme 
certains toreros ? J.J.PADILLA, Joselito ADAME  seraient peut-être des choix adaptés
pour ce jour-là…

 

Sur la philosophie budgétaire de l'ensemble des fêtes : effectivement depuis
25 ans, nous désirons équilibrer l'ensemble des dépenses de la Madeleine par le
gain de la tauromachie. Cela n'est plus d'actualité depuis au moins 3 ans,
en effet, l'augmentation des prix des spectacles ne permet plus au comité
d’autofinancer une fête aussi populaire que la Madeleine. Donc depuis 3 ans
maintenant, la municipalité participe au financement de l'animation par le biais
d'une subvention. Nous investissons en tauromachie (160 000 euros en 2007)
à travers notamment la novillada piquée mais aussi la prise en charge de
l’inflation galopante du coût des plateaux mais pour autant sans accepter
n'importe quoi. Je prends ici deux exemples:
    Une grande vedette française demande à ce jour une augmentation
de cinq pour cent par rapport à son contrat 2007 déjà exorbitant. Cependant sa
Temporada dans le sud-ouest n'a pas été très réussie, devons nous dire amen et
fermer les yeux ?
    J.Tomas, tarifs revendiqués pour 2008 : 420 000 euros à Madrid,
320 000 euros en arènes de première catégorie espagnole, 210 000 euros en
France. Souvenez-vous j'ai annoncé 160000 euros en 2007(différence 50 000),
est-ce viable pour la tauromachie dans une arène comme le Plumaçon qui
contient 6500 places payantes ?
Voilà deux exemples de difficultés auxquelles nous sommes confrontés, sans
parler évidement des autres toreros qui vont suivre le mouvement. Mais vous
aficionados payants, pourrez-vous suivre longtemps ? Et surtout est-ce justifié ?
En tant que responsable de l'organisation montoise et avec la commission
taurine, nous ferons des choix, et nous les expliquerons mais seront-ils compris
par les aficionados et le public plus large? Même en reversant tous les bénéfices
dans la composition des cartels, je ne suis pas sur d'arriver à payer tout
simplement ces toreros en continuant à rémunérer normalement les ganaderos et
les « sans grades ». Alors investir oui mais pas n'importe comment !

 

         J’imagine que la grande vedette française est Sébastien CASTELLA. Je comprendrais
très bien que la commission taurine ne cède pas à ses caprices de star et ne le retienne pas 
pour la Madeleine 2008. D’autant plus que S. CASTELLA n’a jamais laissé de souvenirs 
impérissables au public montois.

         Quant à J. TOMAS, son cas est tellement particulier (choix des arènes, tarifs demandés)
 que les Montois, à mon avis, comprendraient très bien qu’il ne soit pas non plus à l’affiche
 en 2008.

         Mieux vaudrait, je le redis aussi, miser sur EL JULI qui n’a jamais déçu au Plumaçon.

         Il serait par ailleurs intéressant de connaître ses exigences financières en comparaison 
de celles de J. TOMAS et S. CASTELLA.

         Depuis le retour de J. TOMAS, quelques toreros se sont, semble-t-il, lancés dans une 
escalade inflationniste dont on ne sait où elle s’arrêtera. Les organisateurs auront des choix
cornéliens à faire,  pris entre le désir d’avoir les meilleurs toreros au programme ou la nécessité
de maintenir des prix acceptables pour les spectateurs.

 

Sur la déclaration du maire «je préfère une fête réussie à une féria réussie », je
serais tenté de vous faire remarquer que depuis plusieurs années c'est une réalité
à Mont de Marsan. D'autre part je crois que la fête (qui réunit pas loin de
400000 personnes) doit être réussie car on peut en tant qu'organisateur la
maîtriser pratiquement à cent pour cent; c'est donc pratiquement une obligation
pour nous. En tauromachie c'est bien évidemment différent (29000 personnes
dans les arènes en 5 corridas) car, mais vous le savez bien, rien n'est prévisible.
En fait, la Madeleine, fête populaire, a un caractère social indiscutable,
permettre à tous de prendre du plaisir quelle que soit la taille de son portefeuille.
Maintenant, si cela peut s'assortir de quelques tardes d'émotions, nous ne en
priverons pas, bien sur.
Préférer une fête populaire réussie à une féria réussie ne veut pas dire que l'on
méprise le public des arènes, bien au contraire. C'est surtout reconnaître un état
de fait et en faire une obligation pour les responsables.

 

         Concernant la phrase de M. LABEYRIE, « je préfère une fête réussie à une 
feria réussie », il me semble que l’un n’empêche pas l’autre et j’imagine bien, comme 
vous le dites, que l’objectif serait de réussir les deux. Comme à DAX en 2007 !...    

 

En ce qui concerne l'état d'esprit et les discussions qui ont lieu au sein de la
commission taurine ou avec Oscar, je peux vous assurer que contrairement à ce
qui est indiqué dans votre article, nous nous comprenons très bien, avec nos
différences mais surtout avec l'envie déterminée d'avancer et de réussir. Nous
sommes tous dans la même optique, redorer le blason de notre féria. Au premier
rang des personnes qui soutiennent cette volonté, il y a le Sénateur Maire
Ph.Labeyrie qui, mais vous l'avez oublié, a été le déclencheur de cette nouvelle
volonté en justement « tapant sur la table» en 2006, pour remettre les choses en
ordre, pour relancer l'écoute et la concertation de l' aficion montoise à travers
ses clubs taurins, et croyez-moi ce n'était certainement pas une décision facile à
prendre quand on connaît les relations amicales et anciennes qu'il entretenait
avec mon prédécesseur.

 

         Vous avez raison, je l’avais oublié,  M. LABEYRIE a été le déclencheur des 
changements à la commission taurine et a effectivement tapé sur la table en 2006.

Mais je voudrais, tout d’abord, insister sur le fait que sa phrase « je préfère
une fête réussie à une feria réussie » et, en particulier, l’emploi du terme « je préfère »
a été regrettable et a été vraiment ressenti pour bon nombre d’aficionados, comme du
mépris ou de la provocation, surtout qu’elle a été prononcée vite après cette feria 2007
décevante et que la colère du public montois n’était pas retombée.

Puis, également si je me mets à la place d’Oscar CHOPERA, je me dirais que je 
n’ai pas de soucis à me faire en ce qui concerne la feria montoise puisque la phrase du 
Maire n’indique pas qu’il ait été déçu ou affecté par cette mauvaise feria, et par conséquent
cela ne m’inciterait aucunement à l’exigence quant à l’avenir…

 

                                                   Voila, Monsieur le Président, quelques points
que je souhaitais évoquer suite à votre article. Je vous remercie de l'écoute que
vous avez bien voulu m'apporter, et sachez que je suis personnellement très
sensible à tout l'intérêt que vous portez avec l'ensemble de votre pena à notre
travail.

                                                   En cette période de nouvel an, je vous adresse à
tous mes meilleurs voeux de santé et de bonheur pour 2008, particulièrement un
voeu, peut-être un peu égoïste, de réussite pour la Madeleine.

                                                 Veuillez agréer, Monsieur le président,
l'expression de mes sentiments aficionados et amicaux.

 

                                               A bientôt

                                               Bien amicalement,

 

                                                                                     Pierre MARTIN

 

En espérant que nos échanges soient fructueux pour l’avenir, à mon tour,
je vous présente, au nom de la peña Toro Cardeno, mes meilleurs vœux pour cette année 2008 
et, bien entendu, des vœux de réussite pour la Madeleine 2008 !

 

                                             





BELMONTE, « TORERO DE REVOLUTION »


                                                                     

 

 BELMONTE ET JOSELITO


            Au début du XXème siècle, dès 1914, la rivalité entre Juan Belmonte et Joselito marqua, selon l’expression du plus grand expert taurin français Claude Popelin « un moment d’apogée de la tauromachie. » Ce mano a mano entre les deux toreros dura  plusieurs années et enchanta les aficionados espagnols, probablement plus encore que la concurrence, quelques décennies plus tard entre Antonio Ordonez et Luis Miguel Dominguin.  Cette  extraordinaire et féconde rivalité avec Joselito  partagea l’Espagne et les intellectuels en deux, entre belmontistes et gallistes.

Juan Belmonte était physiquement laid et faible, souvent malade, et faisait passer les toros trop près de lui ; Joselito était bien plus beau, vigoureux, élégant et plein d’aisance. Mais c’est lui qui mourut dans l’arène. Belmonte est en pleine  partie de poker le 16 mai 1920 lorsqu’on lui apprend que son ami, son rival, son double Joselito, vient d’être tué par un taureau à Talavera de la Reina. Il n’y croit pas, se met en colère mais doit se rendre à l’évidence : il est comme foudroyé. Il s’effondre en larmes, ses familiers et ses domestiques pleurent tous. Il a l’impression que c’est pour lui que tous sanglotent et il sent alors « passer sa propre mort ».

  BELMONTE, FONDATEUR DE LA CORRIDA MODERNE 


            Rival chanceux de Joselito, Belmonte fut surtout considéré comme un génie de la corrida, le fondateur de la tauromachie moderne, celui qui a fait entrer véritablement l’art de Cuchares dans le XXe siècle. Il était chétif, prognathe, court de jambes et long de bras, mais comme il avait aussi du génie, il révolutionna la tauromachie en bouleversant les formes taurines fondées alors sur l’esquive et en inventant l’impassibilité, la lenteur rythmée du mouvement et les passes enchaînées dans un espace restreint, ce qui convenait parfaitement à son physique. Le premier, il toréa les pieds vissés au sol, ralentissant la charge, enroulant le toro autour de lui dans les plis de l’étoffe.

          Avant Belmonte, les toreros bougeaient, ne cherchaient surtout pas à ce que le toro les serre. À cette époque, la tauromachie était encore régie par cet axiome de Lagartijo : « Tu te mets là et tu t’enlèves ou c’est le toro qui t’enlève. » Belmonte imposa alors son nouveau principe : « Tu te mets, là, tu restes, et si tu sais toréer, le toro ne t’enlève pas. »  Il fut souvent « pris » par l’un de ses adversaires, et Guerrita disait qu’il fallait aller le voir avant qu’il ne soit tué. Pourtant c'est  Joselito  qui fut tué, un torero de l'école classique.  Tout comme Cuchares, il dut aussi faire face aux conservateurs garant de l'orthodoxie taurine supportant le traditionnel  Joselito.   L’écrivain, Ramon del Valle Inclan, qui était belmontiste, lui avait dit un jour : « Juanito, il ne te reste plus qu’à mourir dans l’arène », et ce, pour devenir un vrai dieu ;  Belmonte avait alors répondu : « On fera ce qu’on pourra Don Ramon. » Ce n’est pas faute d’avoir dévisagé et respiré la mort entre leurs cornes, mais les taureaux l’épargneront inexplicablement.

          Le post-belmontisme sera sanglant. À vouloir toréer comme lui beaucoup de ses imitateurs trouveront la mort sans la chercher. Après Belmonte, certains toreros tentèrent de retrouver la manière de celui qui était devenu un modèle pour eux. Aujourd’hui encore, l’immobilité du matador, la fixité de ses pieds pendant les passes, restent l’un des « juges de paix » de la corrida et contribuent à la beauté et à l’émotion que peut dégager le travail à la cape ou à la muleta.

 

   SON ENFANCE ET SES DEBUTS DE TORERO

         Belmonte est aussi entré dans la légende de l’aficion en raison de sa vie personnelle, que l’on peut qualifier de vrai roman d’aventures. Né le 14 avril 1892 à Séville, c’est un enfant pauvre et disgracié de l’Espagne andalouse, et il est l’archétype de ces maletillas qui, erraient de village en élevage, à la recherche d’une occasion de sortir de l’anonymat, se frottant dans des plazas minables à des toros assassins. Très tôt orphelin par sa mère, il vivait avec son père quincaillier : celui-ci fit faillite et plaça ses enfants  à l'assistance publique. Abandonné par sa famille, Belmonte s’intégra alors dans une bande de jeunes apprentis toreros, marginaux, anarchistes, fous d’orgueil et de dégoût pour la société : « Parias désespérés, nous nous auréolions de violence pour nous préserver d’un monde dont le ridicule nous blessait ».  Belmonte et ses amis, bravant les gardes, rôdent la nuit dans les élevages, séparent une vache ou un toro et arrachent quelques passes sous la lumière de la lune ou d’une lanterne. Sans aucune technique taurine, il fit ainsi son apprentissage clandestinement dans les fincas sévillanes à la tombée de la nuit.  Tout comme, bien plus tard, El Cordobes, Paco Ojeda et beaucoup d’autres moins connus, Belmonte apprit donc à toréer à la sauvette. Comme El Cordobes encore , il serra les dents face à la faim, la peur, la douleur, habité par l’obsession de s’en sortir en devenant un grand matador. Dans ces combats nocturnes, il se montra le plus brave. Les plus beaux et les plus forts souvenirs de Belmonte  ne furent pas les triomphes des arènes de Madrid ou Séville, mais ces duels clandestins nocturnes. Il se souvenait notamment, avec beaucoup d’émotion, de l’épisode durant lequel la guardia civil les avait repérés, et avait tué un de ces gamins, lesquels pour  ruser allèrent ensuite toréer la nuit. Il n’oubliera jamais ses débuts, et, devenu richissime, idolâtré, respecté, divinisé, Belmonte enverra du tabac et de l’argent à ses anciens complices, toreros clandestins, dans les prisons où les avaient mené leurs vies de mauvais garçons.

        Plus tard, considéré comme un gueux, Belmonte  rejeté par la caste taurine,  torée dans des arènes de village. Un jour, grâce à un ami de son père, le banderillo Calderon,  il obtint un engagement et remporta un triomphe… mais sous le nom du torero qu’il remplaçait et il ne gagna quelques sous qu’en attrapant le voleur de la recette !

       Il continua alors de traîner avec ces camarades d’infortune, surtout camarades « anarchistes de la tauromachie ». Ils négligeaient  fièrement le milieu des imprésarios sévillans  qui se montraient hautains envers ces apprentis toreros…Quant à eux, ils méprisaient royalement les deux toreros vedettes de l’époque : Machaquito et Bombita.  Leur idole à eux, petits voyous de San Jacinto, c’était un torero presque sourd, quasiment muet, pathétique et convulsif : Antonio Montes, lequel annonçait déjà dans son originalité le toreo de bras et non plus de jambes que serait Belmonte.

       Belmonte fit aussi la connaissance des proxénètes du négoce taurin sans être choqué pour autant de la dureté de ce milieu. Pour lui, le jeu est faussé dès le départ, à la naissance, et le regard qu’il jette sur la société et les hommes est froid, clairvoyant, lucide.

      Cet acharnement à vouloir toréer coûte que coûte et à se faire connaître est raconté par Manuel Chaves Nogales, l’un des biographes de Belmonte, dans son livre Juan Belmonte matador de taureaux.   Belmonte, par la voix de son biographe, raconte que, s’il toréait tout près de l’animal, c’est parce que, lors de ses débuts nocturnes et aventureux dans les champs, il ne fallait pas laisser sortir l’animal du faible halo des « deux quinquets au carbure » que trimbalaient les apprentis toreros. Cette explication faisait sourire Claude Popelin : pour lui, c’est bien plutôt la quasi-incapacité physique de Belmonte à courir qui l’obligea, puisque ses jambes lui refusaient ce service, à inventer cette immobilité magique.

      Peu à peu, de tientas mendiées en capeas de petits villages, de triomphes dérisoires en cogidas solitaires, le garçon disgracieux va pourtant parvenir à se faire un nom et un prénom. À un point tel que la critique va conseiller aux aficionados – l’anecdote est restée et resservira pour « El Cordobés » – de se dépêcher d’aller voir le torero dans ses œuvres suicidaires avant qu’il ne soit trop tard.

       Son ami Calderon qui croit dur comme fer en son talent, lui avait trouvé un contrat à Valence où il y avait fait un triomphe. Sa carrière part de là et file vite vers les sommets. Il connaît enfin la gloire et va toréer dans toute l’Espagne, en France où il fait ses débuts à Toulouse et même aux Amériques.  La pression de la ferveur populaire à son égard l’irrite un peu, néanmoins il sait que son succès est aussi celui de « ceux qui luttaient sans moyen contre la vie » .

 

SA CARRIERE

      La carrière de Belmonte va s’étendre du début des années 1910 jusqu’en 1936, année où il prit une retraite définitive. Les dates importantes :

-Débuts en novillada sans picadors : 24 juillet 1910 à Arahal, province de Séville.

- Débuts en novillada avec picadors : 21 juillet 1912 à Séville.

- Présentation à Madrid : 26 mars 1913.

- Alternative : à Madrid le 16 septembre 1913. Parrain, « Machaquito ».

- Premier de lescalafón en 1919.

- Retraite définitive1936

 

       La partie la plus glorieuse de sa carrière date de l’époque de sa rivalité avec son ami José Gómez Ortega « Joselito », de 1914 à la mort de celui-ci en 1920. Ces quelques années sont communément appelées l’« Âge d’Or » de la tauromachie par les aficionados, tant la rivalité des deux maestros fut intensive.

        Il entra dans la légende avec sa désormais historique corrida de mai 1917  et les cinq légendaires véroniques données sans rompre, sans bouger, « cinq véroniques sans rompre, oui dit Belmonte, mais surtout cinq corridas sans dormir ». Au début, le public crie « Dehors, Belmonte ! Qu’il s’en aille ! » . Sort le sixième et dernier toro de la course. Cinq véroniques parfaites renversent aussitôt la tendance et la « demie » met le public debout. Cette demie est sans doute la plus belle qu’on ait jamais donné et qui est rentrée dans les mémoires sous la plume des revisteros comme la « demi-véronique Belmontienne ». Suit une faena de même niveau qui n’obtiendra pas d’oreille car le public, ébloui et abasourdi par ce qu’il vient de voir, ne songe pas à les réclamer.

 Porté par le triomphe, Juan Belmonte  interrompit pourtant plus tard par deux fois sa carrière et la reprit la dernière fois pour un an seulement,  en France et à Nîmes en 1934.

            Sa carrière s’arrêta donc en 1935, date à laquelle  il cessa toute vie publique. Il avait alors atteint la dimension du mythe. Torero de révolution, il avait non seulement bouleversé la technique mais aussi porté la tauromachie au rang d’un art majeur par l’expression d’une beauté plastique jamais atteinte jusque-là.

   

LA FIN TRAGIQUE DE BELMONTE 
 
          Au début de 1962,  il règla ses affaires, puis le 7 avril, après avoir chaussé ses éperons, il se donna la mort dans sa propriété de Cardena, près de Séville en se tirant une balle dans la tête. On a su qu’il était amoureux de la rejoneadora Amina Assis, qu’on a pu voir toréer quelques années plus tard, en Arles. Elle était jeune et ravissante. Belmonte, lui, était vieux, laid et la gloire ne le portait plus à bras tendus comme au temps de ses triomphes…    

 

Sources : 

Manuel Chaves Nogales, biographie de Belmonte, sous le titre Juan Belmonte, matador de toros (Titre original : Juan Belmonte, matador de toros, su vida y sus hazañas).   /  Toros, 5 octobre 1990, par M. Darrieumerlou  /   Le Méridional, 22 septembre 1990, Juan Belmonte, la figura recomposée / La Marseillaise, samedi 22 septembre 1990,  par Jean Rossi / L’Événement du jeudi, 20 septembre 1990, par Michel Polac « Un vrai roman ! » /  Libération, 1er septembre 1990, par Jacques Durand, « Juan Belmonte, la forge de la nuit ».

 

Auteurs : Sophie et Christophe

 

 



Victorino Martin dans Terres Taurines

    André Viard consacre le dernier numéro de sa revue Terres Taurines à la ganaderia de Victorino Martin. 

    Dans ce numéro spécial, André Viard retrace l'histoire de la ganaderia et donne la "parole" à plusieurs toreros qui ont marqué la ganaderia ou qui ont été marqués par ses célèbres toros cardenos. 

    Parmi ceux-ci, Jesus Manuel El Cid raconte avec beaucoup d'émotions son extraordinaire tarde d'août 2007 à Bilbao où un groupe 
de la peña était présent.

    Un numéro exceptionnel, passionnant de la première à la dernière page et, le tout illustré par de magnifiques photos, que je vous invite, si ce n'est déjà fait, à vite découvrir !

 Jean-Michel



José María Manzanares

                                                                                                      

Biographie :

    Le 14 avril 1953, à Alicante, naît José María Dols Abellán . Il hérite le surnom de son père le banderillo Pepe Manzanares qui lui inculque les bases du toreo. A treize ans, il torée sa première becerra.
    Le 15 juin 1969, à Ándujar il fait ses débuts en habit de lumières, un costume blanc argent ayant appartenu à Palomo Linares, avec une cape et une muleta de Paco Camino, devant des novillos de Francisco Sánchez. Le 27 juin, il coupe une queue à un taureau de Sánchez Cajo. Il ne participe qu’à quinze spectacles avec picadors et, le 24 mai 1970, à Benidorm, il fait ses débuts apodéré par José Barceló. Il se place en tête de l’escalafon en totalisant 42 prestations avec picadors.
    Peu avant son alternative, le 6 juin 1971, il se présente à Madrid et coupe 2 oreilles à un lot de Carlos Núñez et une de plus lors de sa répétition le dimanche suivant avec un « no hay billetes ». Il avait déjà fait ses adieux à l’aficion d’Alicante, avec un bilan de 9 oreilles et 1 queue.
    Le 24 juin, le doctorat est célébré à Alicante, en présence d’El Viti, Luis Miguel Dominguín qui lui cède la mort du toro « Rayito » d’Atanasio Fernández, auquel le torero d’Alicante coupe la queue. Cette année-là, il ne fait pas plus de 25 paseos en raison d’une hépatite et du service militaire.
     Le 18 mai 1972, il confirme à Madrid, et coup l’oreille du 6ème taureau. C’est cette année-là qu’il reçoit le seul grave coup de corne de sa carrière. L’hiver il fait sa première campagne américaine avec une confirmation à Mexico le 3 décembre 1972, avec Joselito Huerta et Curro Rivera devant « Gorrión » de Torrecilla. Il connaît son plus grand succès pour l’ "Escapulario de Oro" de la feria de Lima, trophée qu’il remportera de nouveau en 1979 et 1980.
    Il prend véritablement son envol en 1976, triomphant à Madrid, à Pampelune et à Bilbao, comptabilisant ainsi 73 prestations.
    En 1977, il conquiert l’aficion sévillane après avoir coupé 2 oreilles à un taureau de Núñez et fait de même à Madrid à un « Ibán », ce qui lui vaut en tant que matador sa première sortie a hombros.
    En 1978, il est à la tête de l’escalafon avec 89 prestations et atteint le summum avec son historique faena à « Clarín » de Manolo González, à la San Isidro.
    Pendant plusieurs saisons, il traverse une période critique – très virulente campagne de presse contre lui et mauvaise passe dans sa vie privée – et son état s’en ressent face aux toros mais il réussit à surmonter cet état grâce à l’amitié de Pablo Lozano.
    En 1984, il est de nouveau en tête de l’escalafon avec 72 paseos. La grande qualité de son toreo apparaît très souvent : ainsi devant un toro de Miura à Valence.
    En 1985, il est le torero de prélidection de l’aficion à la Maestranza, avec la faena à « Perezoso » de Torrestrella.
    En 1988, il est remarquable face à 6 toros à Alicante, et il gracie à Ronda le toro « Peléon » de Guardiola pour la corrida concours. Cette année-là, lors d’un mano a mano avec Cavazos, il fait succomber les arènes de Mexico.
    En 1989, il annonce sa retraite, qui sera de courte durée, en entamant cependant une décennie discrète quant au nombre de prestations.
    En 1993, il parvient  à vaincre l’ambiance de Las Ventas qui lui était restée jusqu’alors défavorable. Il coupe 2 oreilles à la San Isidro : sa quatrième sortie a hombros en 61 après-midi constitue un record de participation à la feria madrilène.
    Il est chaque année suivante inclus sur les affiches les plus prestigieuses. En 1996, il fait un semblant d’adieux, puis réapparaît en 2000 pour honorer 27 contrats. C’est à Séville, en avril, qu’il coupe sa dernière oreille. En 2004, il revient à Grenade et sort a hombros après avoir affronté une corrida d’Alcurrucén. Cette année-là, il torée 10 corridas, avec des faenas notoires à Antequerat et à Almagro, ayant eu l’occasion de faire le paseo lors des fêtes d’Alicante le 24 juin avec son fils José María qui avait pris l’alternative juste un an avant…


Le style de manzanares, "torero de toreros" :

Manzanares reste un des plus grands interprètes du toreo du XXème siècle, « le torero des torero» car il était, et représente encore, pour beaucoup de toreros, un modèle, une référence dans l’art tauromachique. Dès l’entrée dans l’arène, il s’imposait par son élégance naturelle qu’il continuait d’exprimer dans ses prestations. Il s’avéra un véritable artiste en raison de sa sensibilité, de sa classe, et de sa technique irréprochable : ainsi, il avait la faculté de ne jamais se faire toucher la muleta du début à la fin d’une faena. Par ailleurs, son toreo se distinguait par une attitude décontractée, une certaine lenteur dans ses passes  et sa capacité à templer la charge du taureau : il marquait ainsi le toreo de son propre tempo, cherchant avant tout la pureté et ne se soumettant jamais aux rythmes suscités par la tendance commerciale. Chacune de ses apparitions constituait un luxe et une leçon de toreo et de plaisir.

Source : Figuras du XXème siècle de Paco Aguado

Auteur : Sophie



La feria montoise
action de Jean-Michel BIARNES à un article du Sud-Ouest 

    Le journal Sud-Ouest du samedi 24 novembre 2007 a proposé une interview d’Oscar CHOPERA qui « revient sur le déroulement des dernières ferias de Mont-de-Marsan ».

    A plusieurs reprises, Oscar CHOPERA n’hésite pas à aller à contre-pied des organisateurs montois notamment en ce qui concerne certains changements phares mis en place lors de la dernière temporada.
    Egalement l’impresario basque n’a pas du tout la même vision concernant les orientations futures et n’a pas non plus l’intention de porter le chapeau seul, ainsi il dit :« J’ai trouvé la réaction trop personnelle, ici tout le monde appartient à la commission taurine, mais les choses devraient être plus partagées »,  sous-entendus les succès comme les échecs.
    L
es discussions ou négociations hivernales risquent donc d’être extrêmement animées dans le mundillo montois. En tous les cas, on semble loin de l’entente cordiale. Même si je ne suis pas un inconditionnel d’Oscar CHOPERA - je fais partie de ceux qui l’ont sifflé l’an passé - je dois reconnaître que son analyse est parfois pleine de bon sens et démontre une très bonne connaissance de l’aficion du Sud-Ouest en général, et montois en particulier, ce qui est normal puisque sa famille et lui-même organisent la plupart des ferias du Sud-Ouest depuis plusieurs décennies.
    Quand le journaliste lui demande les raisons de l’échec de la feria 2007, OC ne parle que du mano a mano. Or, à mon avis, c’était peut-être la corrida la moins critiquable. Tout le monde depuis la sortie du cartel s’accordait à dire que celui-ci était exceptionnel. Il y avait ce jour-là le triomphateur de la temporada montoise 2006 et le triomphateur général de cette même temporada avec un lot de taureaux de Valdefresno, une des ganaderias en vogue du moment. Difficile donc de blâmer les organisateurs montois. Personne ne pouvait prédire que Enrique PONCE serait dans une petite forme et que Sébastien CASTELLA ne serait que l’ombre du torero qui triomphait partout en 2006. Le hic, selon moi, viendrait plutôt du lot de taureaux : déjà il n’y avait que 4 taureaux de Valdefresno au paseo et ensuite 2 ont été remplacés en cours de lidia. Donc, en fin de compte, nous n’avons vu ce jour-là que deux taureaux de la ganaderia initialement à l’affiche dont le 6
ème qui s’avéra le meilleur. Peut-être que s’il y en avait eu 6 ? …
    Si la réaction du public a été si virulente à la fin de la corrida c’est plutôt, d’une part, qu’elle venait après 4 jours de feria décevants et que, d’autre part, le public attendait énormément de ce cartel.

    Toujours dans la même interview et au sujet du même mano a mano, Oscar CHOPERA dit : « Enrique avait coupé trois oreilles en 2006 mais on ne lui en a pas su grès cette année ». Que veut-il dire ? Parle-t-il de l’accueil et du soutien du public ou du fait qu’il n’est pas été doublé en 2007 ? Ce qu’il aurait en effet mérité
     On pourrait faire la même réflexion concernant El JULI qui n’a jamais déçu à Mont-de-Marsan. Alors qu’en 2005, il sauvait la feria d’un désastre en coupant 5 oreilles en deux contrats, il n’a jamais été doublé depuis cette année-là. Cela aurait été à mon avis une juste reconnaissance, d’autant plus que Julian Lopez El JULI avait sorti une belle épine du pied aux organisateurs montois en acceptant un remplacement - chose qu’il fait rarement, même en Espagne - prouvant ainsi son attachement à la plaza montoise.
           

           L’autre sujet où Oscar CHOPERA se distingue du point de vue de la commission taurine est l’obligation de la deuxième pique. Il précise : « C’est une question d’éducation taurine. Dans l’esprit c’est très bien mais il y a eu pas mal de cas où c’était simulé, la deuxième pique ne servait à rien. Vous savez, les toreros ont partout l’habitude de faire une carioca (une pique très longue). Ils font comme cela dans 90% des cas. Alors, c’est difficile à gérer. Si tout le monde joue le jeu on y arrivera. Mais il faut que toutes les arènes appliquent le règlement ». On peut trouver cet avis défaitiste ou résigné mais ne serait-ce pas tout simplement réaliste ? Pour les picadors, banderilleros et toreros, Mont-de-Marsan sera toujours Mont-de-Marsan et jamais Madrid, Bilbao ou autre arène de première catégorie espagnole…
    Pourquoi ne pas appliquer ce réglement « montois » uniquement aux corridas de toro toro ? Dans la plupart des corridas avec des figuras, la majorité des taureaux - c’est très regrettable mais c’est comme ça - ne supporte qu’une petite pique. Quel est l’intérêt de leur infliger une deuxième pique qui n’apporte pas grand chose à l’aficionado mais affaibli quand même le taureau ?
    En 2005, El JULI avait triomphé en coupant 2 oreilles à un faible taureau de
Garcigrande qu’il n’avait pratiquement pas fait piquer. Aurait-on vu la même faena avec le règlement 2007 ? On peut en douter…Bien entendu, ce n’est pas ce genre de taureau que je recherche mais il faut s’adapter au taureau en piste.
   
Au sujet de la corrida du dimanche, Pierre MARTIN donne quelques pistes pour la prochaine Madeleine. Il indique que pour le dimanche il y aura « une corrida toriste dans le même style que jusqu’ici ». Or, dans l’aficion locale, cette corrida a une réputation désastreuse car cela fait plusieurs années que l’on s’ennuie dans les gradins – en restant poli – ce jour-là. Je connais beaucoup d’aficionados qui ne s’abonnent plus parce qu’ils ne veulent pas aller à « la corrida du dimanche » d’autres qui y vont parce que c’est dimanche, parce que c’est la feria, par habitude…
     C’est sûrement pour une question de taquilla que ce type de cartel est proposé le dimanche. Même si c’est l’un des jours où les arènes sont le moins garnies il y aurait encore moins de monde si ce même cartel était à l’affiche sur semaine. Mais cela a aussi l’inconvénient, en quelque sorte, de plomber d’entrée l’ambiance de la feria et de rendre,dès le premier jour, mécontent et bougon le difficile public montois.
    Alors quelle solution ? Pourquoi ne pas envisager :

-  soit de déplacer cette corrida le mercredi afin de terminer la feria par des cartels toristas comme le font beaucoup d’arènes espagnoles.
- soit, solution peut-être plus envisageable, de garder cette corrida toro toro le dimanche mais mettre des toreros spectaculaires, des toreros banderillos, genre J.J. PADILLA , Medhi SAVALLI, A. FERRERA, qui amènent de l’alegria en piste et plaisent au grand public peut-être plus présent dans les gradins ce jour-là.

     

        A présent, j’en viens au rôle du Maire de Mont-de-Marsan et à sa politique taurine.
     Dans l’interview Oscar CHOPERA dit : « Les toros cela coûte de l’argent. Mais à Mont-de-Marsan les corridas sont bénéficiaires, elles financent même une partie des fêtes ».
     M. LABEYRIE a toujours imposé un principe à la commission taurine à savoir que les bénéfices des corridas doivent aider à financer la fête populaire. C’est, dans ce système, à mon avis, que réside une grande partie des difficultés de la feria montoise.
    Si le bénéfice des corridas restait à la disposition de la commission taurine, cela lui permettrait année après année, d’avoir un budget plus élevé et, de ce fait, plus de moyens pour la confection des cartels.
    Au-delà du fait de la destination des bénéfices, le plus important serait de connaître la philosophie exacte ou les objectifs du maire montois : veut-il que la commission taurine construise les meilleurs cartels possibles ou que l’objectif soit simplement d’avoir le plus grand bénéfice possible ?

     J’ai bien peur que la seconde hypothèse soit la bonne et, si c’est le cas, cela est à mon avis une vision à court terme.
    L’an dernier, l’affluence avait été bonne car, au vu des changements dans la commission taurine, les aficionados étaient plein d’espoir. Hélas, la déception avait été grande, d’où la colère du public au soir de la dernière corrida.
     Pour la feria 2008, la fréquentation risque d’être beaucoup moins bonne et j’ai bien peur qu’elle tombe en  dessous de l’année 2006 où - aux dires mêmes des organisateurs - 20% des places avaient été invendus, soit l’équivalent d’une corrida.
    Si, au fil des années la qualité des corridas ne s’améliore pas, le public délaissera les gradins du Plumaçon et donc il y aura moins de bénéfices pour financer la fête populaire, mais cela M. le Maire semble l’ignorer !
    C’est pour cela, qu’à mon avis, il s’agit d’une vision à court terme.

    Egalement, j’imagine comme tous les spectateurs et abonnés montois, j’ai été choqué par les déclarations de M. le Maire dans le journal Sud-Ouest quelques jours après la feria où il disait : « Entre une feria réussie et une fête populaire réussie, je choisis sans hésiter la fête populaire » . Comment peut-il mépriser ainsi les milliers de personnes qui paient leurs places et indirectement financent la fête populaire ? !… 

     J’aborde maintenant l’action de la commission taurine. Pierre MARTIN est, depuis l’après feria 2006, le Président de la commission taurine, tout en restant Président du comité des Fêtes.
    Il a pris plusieurs initiatives qui vont dans le bon sens : dialogue et présence des peñas à la commission taurine, meilleure communication, plus d’exigences vis-à-vis d’Oscar CHOPERA et demande de plus de clarté dans les chiffres.

    Pierre MARTIN et son équipe avaient préparé avec beaucoup de conviction et d’espoir la temporada 2007 et il a été très affecté par cette mauvaise feria.
    A mon avis, il doit continuer dans ce sens : ne pas renoncer aux initiatives de l’an passé tout en tenant compte des points négatifs , et l’embellie viendra…

     A Dax, Jean-pierre JUNQUA LAMARQUE, à sa prise de fonction, avait aussi connu des moments difficiles…Souhaitons à Pierre MARTIN de connaître un jour la même apothéose que Dax en 2007.
   
    C’est sûrement un travail de longue haleine. Certaines erreurs du passé – absence de relation de confiance et de continuité avec les ganaderias, mis à part Victorino MARTIN, et manque de reconnaissance envers certains toreros – ne se réparent pas du jour au lendemain.
 

   
Dans une autre interview, il y a quelques mois, Pierre MARTIN disait que la feria montoise devait devenir plus torista et se demandait si Mont-de-Marsan avait toujours la capacité d’avoir des figuras au cartel. Je pense qu’il devait être encore à ce moment-là  sous le coup de la déception. 
     Mont-de-Marsan qui est une des six ferias françaises parmi les plus importantes, ne peut pas se passer, à mon avis, de figuras si elle veut maintenir son rang ou son standing.
    En revanche, l’option que prend Pierre MARTIN, dans un encadré du même article, semble plus logique : « Deux vedettes parmi les quatre ou cinq premiers toreros » / « Pour les autres jours deux toreros juste en dessous du niveau des quatre ou cinq leaders » / « Des taureaux présentant un peu plus de piquant » / « Proposer de l’émotion artistique ou violente ».

     La commission taurine, me semble-t-il, doit se donner les moyens de présenter des taureaux de plus de garantie que par le passé, quitte, si elle ne peut concilier les deux, à devoir se passer de certains toreros vedettes et donner leurs chances à de jeunes toreros plus volontaires et motivés, et peut-être moins gourmands !

     
Pour conclure sur ce rôle de la commission taurine, je crois que Pierre MARTIN n’a pas la tâche facilitée, dans ses négociations avec l’impresario Oscar CHOPERA,  par l' apparente indifférence du maire de Mont-de-Marsan. Pour exemple, par le passé et à plusieurs occasions, Oscar CHOPERA a placé certains taureaux à Mont-de-Marsan, ce qu’il ne se serait pas permis dans d’autres arènes, en particulier celles de Bayonne, où le maire se montre beaucoup plus exigeant envers l’impresario et n’hésite pas à taper du poing sur la table si nécessaire – il est déjà arrivé que certains lots  soient renvoyés pour mauvaise présentation, chose jamais vue à Mont-de-Marsan !  Ainsi, Pierre MARTIN et la commission taurine auraient bien plus de poids et d’autorité s’ils étaient davantage soutenus par le maire.

    

    Dans un autre domaine, Oscar CHOPERA a une analyse très juste et pertinente quant à  l’attitude et au rôle du public du Plumaçon : « Ce n’est pas une arène que les toreros refusent, ils savent son importance dans le circuit français. Mais ils sont un peu sur la défensive quand ils viennent ici. Ils savent que l’arène est exigeante, qu’elle ne tolère pas la moindre faute. Quand ils se passent quelque chose de bien, le public met du temps à être réceptif, mais quand il n’est pas satisfait, sa réaction est trop violente. Il vaudrait mieux encourager un peu plus les toreros à se livrer, pour qu’ils s’améliorent peu à peu, afin qu’ensuite cela puisse aller a mas. Ce n’est pas au torero à animer l’arène mais plutôt au public à pousser pour que le spectacle ait lieu ».
     Je partage ce même avis, le public montois a tendance à vouloir la passe ou série parfaite dès le début de faena : il devrait en effet être plus patient  pour laisser notamment le temps aux toreros de s’arrimer. Néanmoins, il faut souligner à sa décharge, que cela fait plusieurs années que ce public du Plumaçon n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, ce qui peut rendre compréhensible son impatience ! En conclusion, il est certain que ce public est difficile, car exigeant, et que changer les mentalités prendra du temps.
   Au sujet de la prochaine feria, l’un des points, où Oscar CHOPERA et Pierre MARTIN sont parfaitement sur la même longueur d’onde, est d’avoir José TOMAS à l’affiche en 2008. Si je voulais être provocateur, je demanderais si c’est vraiment la priorité ! Comme le dit Oscar CHOPERA : « 
ce n’est pas une question de moyens, c’est lui qui choisit les arènes, c’est lui qui décide ».
    Bien que je sois un fervent admirateur de José TOMAS, un torero unique, à part, qui a besoin d’être a gusto pour pouvoir exprimer au mieux sa tauromachie, je ne suis pas certain que Mont-de-marsan et son public soient l’arène la plus propice pour cela…
     En revanche, EL JULI est dans son jardin au Plumaçon où il peut compter sur le soutien inconditionnel du public ! Alors, quitte à me répéter ( !) pourquoi ne pas tout simplement construire la feria autour de lui par exemple en le doublant ?…


    Cette réaction de ma part à l’article du Sud-Ouest est celle d’un aficionado et abonné montois - depuis une vingtaine d’années sans aucune interruption  - qui ne veut surtout pas avoir l’impression de donner des leçons et qui a conscience des difficultés auxquelles se heurte la commission taurine, mais qui avait à cœur de donner son avis sans prétention…

 

SUERTE A LA MADELEINE 2008 !

 




    Escalafon 2007                                                                  


Escalafon 2007
Contrats Oreilles Queues
1 El Cordobés  97 234 26
2 El Fandi  90 228 20
3 El Cid  87 130 2
4 El Juli  82 110 2
5 Rivera Ordóñez  78 98 6
6 Jesulín de Ubrique  77 117 8
7 Alejandro Talavante  73 72 0
8 Finito de Córdoba  67 77 2
9 Sebastián Castella  67 67 3
10 Enrique Ponce  60 76 3
11 José María Manzanares  54 64 0
12 López Chaves  53 40 2
13 Javier Conde  52 54 6
14 César Jiménez  51 78 3
15 Miguel Ángel Perera  50 85 5
16 Sánchez Vara  46 86 8
17 Juan Bautista  45 60 5
18 Cayetano  45 59 0
19 Pepín Liria  43 86 8
20 Salvador Vega  43 56 1
21 Matías Tejela  42 48 2
22 Antonio Ferrera  41 80 10
23 Miguel Abellán  40 68 9
24 Juan José Padilla  40 56 4
25 Eduardo Gallo  38 36 0
26 El Cordobés hijo  36 61 4
27 Javier Valverde  35 42 1
28 Serafín Marín  33 39 0
29 César Rincón  33 23 0
30 Luis Miguel Encabo  32 41 3
31 Salvador Cortés  32 30 2
32 El Capea  30 49 1
33 El Fundi  29 35 0
34 Julio Aparicio  28 47 3
35 Luis Vilches  28 22 0
36 Alfonso Romero  27 68 7
37 El Renco  27 53 7
38 Víctor Janeiro  27 44 3
39 Uceda Leal  27 37 1
40 Antonio Barrera  26 34 1
41 Víctor Puerto  25 45 4
42 Eugenio de Mora  25 42 3
43 Fernando Robleño  25 23 0
44 Fernando Cruz  25 8 0
45 Iván Fandiño  24 32 1
46 Canales Rivera  24 30 0
47 Curro Díaz  24 29 2
48 Vicente Barrera  23 44 2
49 Antón Cortés  23 33 2
50 Rafaelillo  20 25 1
Source : Noticias taurinas


Notre sortie à Malabat du 17 novembre 2007…

Cliquez ici pour voir les photos de la journée

En ce matin du samedi 17 novembre, par un froid glacial, une vingtaine d’aficionados de la peña prenait la route de Brocas pour passer une journée à la ganaderia de Malabat qui  se trouve en plein cœur de la forêt landaise au milieu des chênes et des pins.
La journée débutait par une visite de la ganaderia avec, en particulier,  le lot de vaches et de jeunes veaux. Dans ce parc, nous avons aussi pu apercevoir le magnifique semental d’origine Atanasio Fernandez, aujourd’hui âgé de douze ans. Ensuite, Monsieur Fasolo  le responsable de la ganaderia, avait mis trois becerros à disposition des praticos de la peña. Hervé, Christophe, Jean-Claude et Jean-Michel se montrèrent les plus courageux en allant – ou en tentant  d’ – affronter les becerros . Si le premier se montra assez « avisé » et peu fougueux, les deux suivants en revanche sortirent plein de caste et de gaz avec des charges très vives. Félicitations à Hervé qui se montra le plus téméraire et volontaire : il subit plusieurs volteretas et surtout la dernière qui donna quelques frayeurs aux spectateurs. Pour lui, la position assise risque d’être très douloureuse pendant quelques jours... Petite déception concernant la prestation de Christophe car il n’a pas effectué sa désormais passe favorite et traditionnelle faisant sa renommée : la larga à puerta gayola ! Les novillos étaient excellents néanmoins des praticos plus aguerris en auraient tiré un meilleur parti que nous, leur vivacité et leur  force ayant quelque peu  freiné nos ardeurs. Par la suite, nous prîmes la direction de la ferme de style typiquement landais où avaient lieu l’apéritif et le repas. Celui-ci fut unanimement apprécié en particulier l’excellente poule-au-pot. Pendant le repas, nous avons aussi eu  la chance de pouvoir admirer des palombes virevoltant sur les arbres et la pelouse de la ganaderia : Yvan et Jean-Claude - grands chasseurs de palombe - étaient dans tous leurs états ! Enfin, Monsieur Fasolo nous amena voir le lot de novillos de deux et trois ans remarquables de présentation. La fin d’après-midi arriva, tout le monde reprit  le bus pour rejoindre Grenade satisfait d’avoir passé une journée fort conviviale et chaleureuse.

Merci à tous les adhérents qui ont participé à cette sortie.

Merci à la société d’autocar Claverie pour son geste.

Merci à toute l’équipe de la ganaderia de Malabat pour son accueil. Vous pouvez d’ailleurs consulter leur site pour plus d’informations sur les prestations proposées : www.ganaderia-malabat.fr.

Auteur: Jean-Michel 




Les photos des voyages

                  Malabat novembre 2007

                   Bilbao 2007

Journée Maurrin 28 janvier 2006

Photos Madrid  

Hesta en Madrid

Finca Las tiesas chez Victorino Martin

                       Bilbao 2005

                         

 


 



 
Le taureau  à travers les âges

(article complété régulièrement,
voir les derniers ajouts dans le sommaire de cette page)


Le combat entre l’homme et l’animal existe depuis que les deux espèces co-existent, quelles qu’en soient les raisons ou motivations. Depuis les premiers temps, le plus présent  des animaux en lutte avec  l’homme est le taureau, à travers notamment son ancêtre direct  l’auroch, ancêtre aussi de la plupart des bovins domestiques. L’auroch s’étend pendant le Pléistocène de son lieu d’origine l’Asie jusqu’au reste du monde. Ainsi, à la fin de la période glaciaire, l’auroch occupe un territoire très vaste allant de la pointe occidentale de l’Europe jusqu’aux régions les plus orientales d’Asie, puis des toundras de l’Arctique jusqu’à l’Afrique du Nord et à l’Inde. C’est au XVIIème siècle que les derniers aurochs sauvages disparaissent  dans les forêts d’Europe centrale. De plus, il est à noter que  le taureau est le premier animal d’élevage apprivoisé par l’homme qui l’a domestiqué vers 7000 av J.C.

Animal sauvage ou animal domestiqué, animal combattu ou animal sacré et déifié, le taureau est donc  en lien étroit avec l’homme depuis des temps immémoriaux



Préhistoire :
dans des cavernes paléolithiques et néolithiques (Altamira en Espagne ou Lascaux en France) des peintures rupestres attestent de l’existence des combats d’hommes contre le taureau.

                                                                                       

Lascaux


- 10 000 à - 8000 av JC : Sédentarisation des chasseurs-cueilleurs et apparition des premiers villages pré-agricoles.


- 9000 av JC : Le mythe de l'Atlantide





Ile légendaire engloutie, mentionnée par Platon dans le Timée,  selon le récit de Cristias qu'il tenait de son  arrière-grand-père, Dropidès, selon une confidence du législateur Solon (VIe siècle av. J.-C.)  qui le tenait lui-même  d'un prêtre égyptien du temple de Saïs.  

 
Des taureaux étaient libérés dans l'enceinte du sanctuaire de Poséidon ; les dix rois y étaient seuls et priaient le dieu de capturer la victime qui lui serait agréable ; sans armes de fer, avec des épieux et des lacs, ils se mettaient en chasse.
Celui des taureaux qu'ils avaient capturé, ils le conduisaient à la colonne et l'égorgeaient à son sommet, contre l'inscription. Sur la colonne, outre les lois, figurait un serment qui prononçait de terribles imprécations contre ceux qui le trahiraient.
Quand donc, après avoir sacrifié selon leurs lois, ils consacraient tous les membres du taureau, ils remplissaient de vin trempé un cratère, et lançaient un caillot de sang sur chacun d'eux. Le reste était porté au feu et la colonne était purifiée.

(Platon, Cristias)

- 8300 av JC : Dans la vallée du  Moyen Euphrate, à Mureybet, première divination du taureau,  les habitants dissimulent dans l'argile des crânes et des os de taureaux .



- 8000 av JC
: Généralisation de l'agriculture et de l'élevage dans la région du Proche Orient.

- 6000 av JC :  A l'instar de Jericho ,
çatal Hüyuk (en Anatolie) est l'une des première grande ville du Proche Orient. Le taureau est associé, avec la déesse mère,  au culte de la de fertilité.( le symbolisme associe  leurs cornes en forme de demi-cercle et le croissant de lune ) .




 Région de l’ancienne Mésopotamie (aujourd’hui région englobant l’Irak, la Syrie et la Turquie)


                          Roi kassite Melishippak II.                                                    Taureau sur la porte d'Ishtar à Babylone


-5000 av JC - 1750 av JC  : Vallée du Tigre et de l’Euphrate ( Our, Uruk)

L'empire Summérien (inventeur de l'écriture)


Nanna ou Sîn , dieu mésopotamien de la Lune étant considéré comme le « Père des dieux » ou le « Créateur de toute chose ».
Le dieu Lune est representé comme un vieil homme pourvu d'une longue barbe. Il pouvait être ailleurs montré chevauchant un taureau ailé, ou naviguant sur une barque céleste. Ses symboles sont le croissant de lune, le taureau et le trépieds (peut-être un support de lampe).

Ninsun (ou Ninsuna), qui signifie dame de la vache sauvage, est une divinité mineure de la mythologie sumérienne. Elle est l'épouse du roi Lugalbanda et la mère du célèbre héros Gilgamesh. Son culte était rendu à Kullab un quartier d'Uruk. Dans l'épopée de Gilgamesh, où elle apparaît comme reine et non comme déesse, Ninsun apporte conseil à Gilgamesh en
interprétant ses réves

.

Ninsun est également appelée Rimat-Ninsun, la sage, l'intelligente, l'omnisciente, la grande reine, la vache sublime.

  Gilgamesh roi d'Uruk

C’est d’ailleurs dans cette région de la Mésopotamie qu’a été écrit le premier texte littéraire connu de l’humanité et qui en inspira bien d’autres (dont la Bible ou L’Iliade et l’Odyssée d’Homère). Dans cette œuvre majeure de la civilisation mésopotamienne, il est déjà question du combat entre l’homme et le taureau. Ce texte écrit vers  4000 ans avant notre ère, en akkadien, sur des tablettes d’écriture cunéiforme,  découvert en Irak par des archéologues allemands dans les années 1870, est L’épopée de Gilgamesh dont le héros éponyme fut un des rois d’Uruk. En 2003, sous le désert irakien, qui correspond aujourd’hui à une partie de l’ancienne Mésopotamie, une expédition allemande a découvert le site supposé de la ville entière d’Uruk ainsi que le tombeau du Roi Gilgamesh.
    Le protagoniste principal de cette épopée, le Roi Gilgamesh, est une figure légendaire et mythique sumérienne qui a très probablement un fondement historique. Dans la légende, quand les pluies du grand déluge cessèrent, une des premières terres à émerger fut la Mésopotamie. Les hommes y construisirent des villes dont la plus belle fut Uruk et Gilgamesh son cinquième roi auquel il est attribué 126 ans de règne. Fils de Lugalbanda (« roi furieux » en sumérien) et de la déesse Ninsun (« dame de la vache sauvage »), Gilgamesh est deux tiers Dieu et un tiers humain, et son nom est souvent dans les textes accompagné du déterminant propre aux êtres divins, en forme d’étoile (DINGIR)-(TENGER)-TANGRA (cependant rien ne prouve qu’un culte lui ai été rendu de son vivant).
L’épopée de Gilgamesh  comprend douze chapitres écrits en vers (douze tablettes en version ninivite). Ces chapitres rapportent les exploits remarquables de Gilgamesh par lesquels il espère de son vivant devenir une légende : il est en effet avide d’échapper à sa condition de mortel et l’épopée retrace symboliquement sa quête éperdue d’immortalité ainsi que sa quête initiatique qui lui permettra de découvrir les causes du grand déluge causé par les Dieux. Aux cours de ses péripéties, Gilgamesh est accompagné d’Endikou son double et ami, le thème de l’amitié étant lui aussi important dans l’épopée. Au début du chapitre I, les Dieux pour punir Gilgamesh de sa tyrannie, de son tempérament dur et intransigeant, incarnant les forces de l’ombre, avaient fait confectionner par la déesse Aruru un double de Gilgamesh en argile, Endikou son jumeau antagoniste représentant les forces de la lumière. Les deux hommes, après s’être battus, vont vite comprendre l’intérêt d’unir leurs forces, de devenir amis, leur complémentarité leur permettant d’accomplir à deux de grands exploits.
Le combat entre Gilgamesh et le Taureau-céleste  est raconté dans le chapitre VI. Le Taureau-céleste est alors l’animal symbole d’ An ( Dieu du Ciel, de la Végétation et de la Pluie), et ce Taureau est l’arme suprême des Dieux car il est capable de créer des gouffres enflammés et des tempêtes de feu. Dans son épopée, Gilgamesh a attiré l’attention des Dieux par ses exploits narrés au cours des chapitres I à V, et la déesse Ishtar, déesse de l’amour, est séduite par les prouesses de Gilgamesh au point qu’elle lui déclare son amour et son désir de devenir son épouse. Néanmoins Gilgamesh repousse avec mépris les avances d’Ishtar invoquant en particulier le sort funeste qu’avaient subi ses précédents amants. Offensée, la déesse demande alors à son père Anu, le plus grand des Dieux, de la venger. Il accepte en lui accordant  l’aide du Taureau-céleste destiné à dévaster Uruk et à tuer Gilgamesh. Ishtar emmène le Taureau-céleste et le lâche au centre de la ville. Le taureau se rend au bord de l’Euphrate et l’assèche presque totalement en sept lampées. Puis il dévaste la ville en s’y ébrouant par trois fois et en y creusant des crevasses qui engloutissent les habitants. Endikou tombe à moitié dans l’une d’elle mais parvient d’un bond à en sortir et à se saisir des cornes du Taureau. Il appelle à l’aide Gilgamesh et les deux hommes mettent au point un stratagème pour vaincre le Taureau qui se débat. Le combat entre les deux hommes et le Taureau s’engage alors. Endikou s’accroche à la queue du taureau pour maintenir celui-ci pendant que Gilgamesh armé de son glaive se positionne face à la bête. Au moment opportun, Gilgamesh plonge son glaive entre les cornes et la nuque du Taureau qui s’effondre mortellement vaincu. En représailles contre Ishtar qui se lamente avec fureur, Endikou arrache une patte du Taureau et la jette au visage de la déesse. Celle-ci, en compagnie de courtisanes, accomplit une déploration face à la patte du taureau. De leur côté, Endikou et Gilgamesh offrent le cœur de la bête à Shamash (nom akkadien du Dieu Soleil ou Utu en sumérien) et Gilgamesh fait aussitôt parer d’un placage d’or et de lazulite les cornes du Taureau afin de les offrir en culte à son père Lugalbanda. Enfin, les deux héros traversent triomphants la ville  et, le soir venu, fêtent leur victoire face au Taureau dans le palais de Gilgamesh…

Sources : Mythes du Proche-Orient ancien par Thomas Römer / Mythologie de la Mésopotamie / Wikipédia





- 3000 avant J.C. dans l’Empire Celte :

Le taureau est important dans la mythologie et la vie quotidienne des Celtes. Le vol de bovins est d’ailleurs certainement à l’origine de plusieurs conflits entre différents groupes. Le taureau joue aussi un rôle important lors les fêtes.

C’est un  animal dont on trouve la présence dans la  mythologie celtique dès 3000 ans avant J.C. en Sumérie : Enlil, le dieu taureau, est alors vénéré comme dieu de l'orage et de la fécondité et un sacrifice de taureau est d'ailleurs représenté sur le célèbre chaudron de Gundestrüp : c’est un chaudron celtique qui date du IIème siècle avant J.C. et qui a été retrouvé dans une tourbière du Jutland au Danemark. Ce chaudron est constitué de l'assemblage de 13 plaques d'argent  et mesure 42 cm de haut pour un diamètre de 69 cm ; les motifs l’ornant illustrent tous la mythologie celtique selon laquelle ce chaudron « magique » permet soit de donner de la nourriture pour un millier d’hommes soit de donner le savoir universel à celui qui en goûte le contenu soit enfin  de ressusciter les morts.  Le chaudron de Gundestrüp  est conservé au Musée National du Danemark de  Copenhague et en constitue une des pièces les plus célèbres. Une reproduction du chaudron se trouve à Lyon au Musée gallo-romain de Fourvière. 

Le taureau est souvent en Irlande l'objet de métaphores en particulier guerrières : en effet, le taureau du combat est l’expression qui désigne un héros ou un roi ayant une importante valeur militaire. Il est à noter qu’en Gaule, au même moment, on peut trouver la représentation d’un taureau à trois cornes, lequel est probablement un symbole guerrier incompris à l'époque gallo-romaine : la troisième corne doit représenter ce qu'en Irlande on appelle le lon laith ou lune du héros, une espèce d'aura sanglante qui sort du sommet du crâne du héros en état d'excitation guerrière.

Le taureau est aussi la victime de ce qu'on appelle en Irlande le tarbfes, c’est-à-dire le festin du taureau lors de la fête de Samhain –  fête religieuse qui célèbre le début de la saison « sombre » de l’année celtique  correspondant au 1er novembre de notre calendrier et qui est propice à de nombreux évènements mythiques et magiques. Le tarbfes est connu notamment grâce au récit de La Maladie de Cuchulainn. Le festin du taureau est un sacrifice divinatoire  et constitue la première partie du rite de l'élection royale : le taureau est sacrifié, un druide en mange  la viande, boit du bouillon jusqu’à satiété, s'endort et aperçoit dans son rêve le roi qui doit être choisi par l'assemblée des nobles.   

Le taureau est donc bien un animal important en Irlande. Ainsi, dans le célèbre récit de La Razzia des Vaches de Cooley  ( un des livres fondateurs de l’Irlande qui raconte les périples de Cuchulain - l’égal d’Achille - oeuvre écrite au Moyen-âge sur l'antiquité celte )  un taureau brun et un taureau blanc s’affrontent jusqu’à la mort : l'un représente l'Ulster et l'autre le Connaught,  et les deux animaux ont l'intelligence et la voix humaines.

Extrait  de La Razzia des Vaches : chapitre LE COMBAT DES TAUREAUX

"Quand le Brun de Cualngé vit ce beau pays inconnu, il poussa bien haut ses trois mugissements. Le Beau-Cornu d'Ae l'entendit. Aucun animal du pays n'osait mugir aussi haut que lui entre les quatre gués d'Ae, de Mug, de Coltan,de Slissen, de Bercha.Il leva la tête rageusement et partitpour Cruachan à la rencontre du Brun de Cualngé.

Alors les hommes d'Irlande se demandèrent qui serait témoin des taureaux. Tous s'accordèrent à dire que ce serait Bricré fils de Carhad. En effet, une année avant l'affaire de la Razzia de Cualngé, Bricré était allé faire une demande à Fergus, d'une province à l'autre.Fergus l'avait gardé chez lui pour veiller sur ses trésors et sur ses biens. Il arriva qu'en jouant aux échecs, lui et Fergus, il dit une grosse injure à Fergus. Fergus lui donna un coup de poing avec la pièce qu'il avait à la main; il lui entra la pièce dans la tête et lui brisa un os de la tête. Tant que les hommes d'Irlande furent à l'expédition de la Razzia, tout ce temps-là, il était à se soigner à Cruachan.Le jour où ils revinrent de l'expédition, c'est ce jour-là qu'il se leva. Car Bricré ne prenait pas plus parti pour son ami que pour son ennemi. On l'amena à une brèche pour voir les taureaux.

Chacun des taureaux regarda l'autre; de fureur, ils creusèrent le sol et jetèrent la terre sur eux; ils creusèrent la terre qui jaillit sur leurs épaules et leurs omoplates; leurs yeux rougirent dans leurs têtes comme des boules de feu; leurs joues et leurs naseaux se gonflèrent comme des soufflets de forgeron dans une forge et chacun d'eux porta un coup sonore et terrible à l'autre. Chacun d'eux se mit à percer l'autre, à le transpercer, à l'égorger, à le massacrer.

Alors le Beau-Cornu d'Ac se paya de sa marche, de son voyage et de sa route, sur le Brun de Cualngé; il lui enfonça une corne dans les côtés et fit éclater sa colère sur lui. Ils se ruèrent à l'endroit où était Bricré, les sabots des taureaux l'enfoncèrent d'une coudée en terre après l'avoir tué, et c'est ainsi que mourut Bricré.

Cormac l'exilé, fils de Conor, vit cela. Il prit une lance qu'il avait à plein la main, et il porta trois coups au Brun de Cualngé, de l'oreille à la queue. " Ce n'était pas un trésor éternel et illustre pour nous que ce trésor, dit Cormac, puisqu'il ne peut se défendre contre un veau de son age. " Le Brun de Cualngé l'entendit, car il avait l'intelligence humaine; il se tourna contre le Beau-Cornu et ils conti nuèrent à se frapper pendant longtemps et longtemps, jusqu'à ce que la nuit tombât sur les hommes d'Irlande. Et la nuit tomba et les hommes d'Irlande ne faisaient qu'entendre gronder et mugir. Cette nuit-là, les taureaux parcoururent l'Irlande entière.

Les hommes d'Irlande ne furent pas longtemps, comme ils étaient là de bonne heure au matin, avant de voir le Brun de Cualngé à l'ouest de Cruachan, ayant le Beau-Cornu au bout de ses cornes comme une masse informe. Les hommes d'Irlande se levèrent, ne sachant pas lequel des taureaux était là. " Eh bien, ô hommes, dit Fergus, si c'est le Beau- Cornu d'Ae qui est là, laissez-le seul, et si c'est le Brun de Cualngé, laissez-lui son trophée! "

Le Brun de Cualngé s'avança; il tourna à droite vers Cruachan. Il y laissa un tas de foie : de là on dit la Butte du foie. Il alla au bord du grand gué, y laissa la hanche du Beau-Cornu et c'est de là qu'on dit le Gué de la hanche. Il alla à l'est dans le territoire de Midé, au Gué du Fardeau, et il y laissa le foie du Beau-Cornu. Il leva vivement la tête et secoua le Beau-Cornu sur l'Irlande. Il jeta sa cuisse à Port- large. Il jeta les côtes à Dublin que l'on appelle le Gué des côtes. Il tourna sa face au nord ensuite, et il reconnut la terre de Cualngé et il s'y rendit. il y avait là des femmes, des enfants et des petits qui se lamentaient sur le Brun de Cualngé. Ils virent le front du Brun de Cualngé s'approcher d'eux. " Le front du taureau vient vers nous ", dirent-ils. C'est de là qu'on dit désormais Taul Tairb (Front du taureau). Alors le Brun de Cualngé se tourna contre les femmes, les enfants et les petits du pays de Cualngé et en fit un grand carnage. Puis il donna du dos contre la colline et il y brisa son coeur dans sa poitrine comme on brise une noix. Et voilà le commencement, le cours et la fin de la Razzia."        [  "razzia" définition Petit Robert =  attaque qu'une troupe de pillards lance contre une tribu, une oasis, une bourgade, afin d'enlever les troupeaux, les récoltes,etc. ]

                                                                                 

                                                                                   Le chaudron de Gundestrüp

 Sources :  Wikipédia     -     arbre-celtique.com



- 2900 - 2200 av JC : L'empire d'Akkad ou  akkadien
 ( fondé par Sargon)
S
argon fut abandonné dans un fleuve ( tout comme Moïse) . Il fut sauvé par un jardinier du nom d'Aqqi. . Devenu le serviteur du roi  Ur-Zababa, il parvint au rang de prince mais le détrôna et conquit la Mésopotamie.
Sa fille, Enheduanna fut élevée au rang de grande prêtresse du temple du dieu-lune, Nanna. 

- 1600 - 600 av JC : L'empire Assyrien  

Taureau androcéphale ailé
assyrien du règne de Sargon II (721-705) à Khorsabad (antique Dur-Sharrukin
Les taureaux ailés à tête humaine, avaient un caractère divin et étaient les gardiens des portes de la ville et du palais de Sargon . 
 


-500 -331  av JC : L'empire Perse 


Colonne du palais de Darius à Persepolis

Chapiteau de la salle du conseil  de l'Apadana, le palais de Darius fut détruit par Alexandre le grand

 
 



 En Egypte Antique , on compte trois taureaux sacrés : Apis, Mnévis et Boukhis. Apis est vénéré dès l’époque préhistorique jusqu’à l’époque romaine. Il est  symbole de fertilité, de puissance sexuelle et de force physique. L’Apis est de pelage noir, un triangle blanc sur le front, un signe en forme de vautour aux ailes déployées sur le dos, les poils de la queue doubles et enfin un signe en forme de scarabée sous la langue. Il est représenté sous la forme d’un taureau portant un disque solaire entre les cornes et souvent aussi l’uraeus (c’est le cobra femelle chargé de protéger les pharaons).Quant à  Mnévis, lui aussi de pelage noir et représenté de la même façon qu’Apis,  il est l’incarnation sur terre du dieu Rê et médiateur du dieu Atoum. Enfin Boukhis est le taureau sacré de Moutou et sa particularité, par rapport à Apis et Mnévis, est que  son poil change de couleur toutes les heures et est disposé en sens contraire de tous les autres animaux.





                                                                                Apis avec le disque solaire

 En Crète, le palais de Knossos regorge de représentations taurines sur lesquelles figurent de jeunes gens - garçons ou filles – qui affrontent à main nue des taureaux spécialement capturés pour le sacrifice cérémoniel.    





Dans la mythologie antique :


    Europe, princesse phénicienne, fille d'Agénor (roi de Tyr)  est enlevée sur une plage de Sidon ( dans l'actuelle Turquie)  par Zeus, alors métamorphosé en taureau blanc, afin de l'approcher sans pour autant l'apeurer et échapper à la jalousie de son épouse Héra. De leur union naissent Minos, Rhadamanthe et Sarpédon

 
                                   Enlèvement d'Europe par Rubens                et                              fresque à Pompeï



          Minos et son  frère Sarpédon se disputaient le  trône de Crête . Poséidon,  fit surgir un taureau de la mer pour prouver que Minos  était l'élu des dieux. Mais ne voulant pas sacrifier comme promis le taureau au dieu, Poséidon envoûta le  taureau qui  séduisit Pasiphaé la femme de Minos, fille d'Hélios et mère notamment d'Ariane, d'Androgée et de Phèdre.
Selon le pseudo-Apollodore (III, 1, 2) : « Dédale construisit une vache de bois montée sur des roulettes ; l'intérieur était creux, et elle était recouverte d'une peau de bovidé ; il la mit dans le pré où le taureau avait l'habitude de paître, et Pasiphaé y entra. Quand le taureau s'en approcha, il la monta, comme s'il s'agissait d'une vraie vache. Ainsi la jeune femme mit au monde Astérion, dit le Minotaure : il avait la tête d'un taureau et le corps d'un homme 

Héraclès domptera le taureau,. Minos  fera enfermer le Minotaure dans le  labyrinthe construit par Dédale ( où il fut aussi enfermé et s'échappa  avec des ailes collées de cire avec son fils Icare - tombé dans la mer pour s'être trop approché du soleil-).
Athène payait un tribut à Minos pour le meurtre d'Androgée et le Minotaure était nourri tous les  ans de 7 jeunes garçons et 7 jeunes filles. Thésée, fils de Poséidon, qui a pris l'apparence d'Egée pour abuser  son épouse, accomplira six exploits puis ira à Cnossos pour tuer le monstre.
Grâce au fil d'Ariane ( fil donné par Dédale ) , il put ressortir du labyrinthe et s'échappa et abandonnera plus tard Ariane ( future femme de Dyonisos ).



Pompéi maison des Vetii
vache en bois  et Dédale                       Minotaure par Myron -également sculpteur du discobole                                                                                                                                

Dionysos est né des amours de Zeus et Sémélé. A la mort de Sémélé , devant la jalousie d' Héra,  Zeus s’empara de l’enfant  et le plaça dans sa cuisse. C'est l'origine de l'expression « être né de la cuisse de Jupiter »

Dieu des jonctions des opposés et des ambiguïtés, il est avant tout un dieu de la végétation arborescente et de tous les sucs vitaux comme la sève, l' urine, le sperme, le lait, le sang et la  vigne, qu'il est censé avoir donnée aux hommes, ainsi que  l'ivresse et la transe mystique.  Il est souvent réprésenté accompagné de taureaux ou  de cornes de taureaux.

Dans ses périples, Dyonisos se rendit à Thèbes, et incita les femmes à se joindre à ses orgies sur le mont Cithéron. Penthée, roi de Thèbes, à qui déplaisaient les menées lubriques de Dionysos, l'arrêta ainsi que toutes ses Ménades mais il perdit la raison et, au lieu d'enchaîner Dionysos, il enchaîna un taureau.
Les Ménades s'échappèrent à nouveau et, dans un état de frénésie, regagnèrent la montagne. Penthée essaya de les arrêter mais, surexcitées par le vin et dans un état de transe religieuse elles lui brisèrent les membres un à un. Sa mère Agavé les conduisait et c'est elle qui lui arracha la tête.
A Orchomène, les trois filles de Minyas, nommées Alcathoé Leucippe et Arsippé, refusèrent de participer aux orgies, bien que Dionysos lui-même, déguisé en jeune fille, les y eût invitées.
Alors il se métamorphosa, devenant successivement lion, taureau, panthère et les rendit folles.
Son culte fut interdit à Rome suite à un scandale orgiaque  en 186 av. J.-C.






Thésée et le taureau de Marathon



Grèce antique  : les rites tauromachiques s’enracinent en particulier dans les villes d’Athènes et de Thèbes.

Le châtiment de Dircée selon le mythe d'Antiope

Lycos roi de Thebes répudia sa femme Antiope et fut mise sous la cruelle tutelle de sa nouvelle épouse Dircé. Zeus, compatissant l'enleva de sa prison, et en fit son épouse. De cette union, naquirent deux jumeaux : Amphion et Zéthos. Élevés par des bergers, les deux enfants,  apprirent que leur mère, avait été injustement traitée par son mari et Dircé.
Décidés à se venger, Amphion et Zéthos envahirent avec leurs armées Thèbes, massacrèrent Lycos et attachèrent Dircé aux cornes d'un taureau . Au moment de sa mort Dircé fut changée en source.





 Marbre romain du III ap JC des thermes de Carracala                                  Fresque de la maison des Vetii à Pompei

En astronomie, la constellation du Taureau fait  référence à la divination du taureau.


                                                        Pléiade M 45 (amas d'étoiles) dans la constellation du taureau


Sous l’Empire romain la tauromachie prendra deux formes : la divination et le combat de taureau à pied ou à cheval.

- La divination :

Le mithraïsme (en persan مهرپرستی) ou culte de Mithra est un culte à mystères , célébré le  25 décembre, dont   l'acte primordial était le sacrifice d'un taureau. Concurrent important du christianisme, il fut déclaré illégal en 391 par l'édit de Constantinople de l'empereur byzantin Théodose Ier le Grand .

Franz Cumont, auteur d'une étude sur la religion de Mithra, interprète cette image à la lumière de la mythologie iranienne. Il relie l'image avec des textes qui se réfèrent au sacrifice (tauroctonie) d'un taureau par Ahriman, le dieu du mal ; des restes sanglants du taureau vont naître plus tard tous les êtres. Selon l'hypothèse de Cumont, Mithra aurait été ensuite substitué à Ahriman dans le rapport mythique, et c'est sous cette forme qu'il serait arrivé en Méditerranée orientale.

David Ulansey propose une explication radicalement différente de l'image de la tauroctonie, basée sur le symbolisme astrologique. Selon sa théorie, Mithra est un dieu si puissant qu'il est capable de transformer l'ordre même de l'Univers. Le taureau serait le symbole de la constellation du Taureau. Au début de l'astrologie, en Mésopotamie, entre le 4000 et le 2000 av. J.-C., le Soleil était au niveau du Taureau pendant l'équinoxe de printemps. À cause de la précession des équinoxes, le Soleil se place durant l'équinoxe de printemps dans une constellation différente tous les 2160 ans à peu près, ainsi il passa dans le Bélier vers l'an 2000 av. J.-C., marquant la fin de l'ère astrologique du Taureau. Le sacrifice du taureau par Mithra symboliserait ce changement, causé, selon les croyants, par l'omniprésence de leur dieu. Cela expliquerait aussi les animaux qui figurent sur les images de la tauroctonie : le chien, le serpent, le corbeau, le scorpion, le lion, la coupe et le taureau qui s'interprètent en tant que constellations du Petit Chien, de l'Hydre, du Corbeau, du Scorpion, du Lion, Verseau et Taureau, toutes placées dans l'équateur céleste pendant l'ère du Taureau. L'hypothèse expliquerait aussi la profusion d'images zodiacales dans l'iconographie mithraïque. La précession des équinoxes fut découverte et étudiée par l'astronome Hipparque au IIe siècle av. J.-C.

Une autre interprétation considère que le sacrifice du taureau représente la libération de l'énergie de la Nature. Le serpent, comme dans le symbole de l'Ouroboros, serait une allusion au cycle de la vie ; le chien représenterait l'Humanité, alimentant symboliquement le sacrifice, et le scorpion pourrait être le symbole de la victoire de la mort. Les deux compagnons de Mithra, qui portent les torches et qui s'appellent Cautès et Cautopatès représenteraient respectivement le lever et le coucher du soleil.

Pour les fidèles, le sacrifice du taureau avait sans doute un caractère salutaire, et la participation aux mystères garantissait l'immortalité.

La fin symbolique de Mithra se termine par un grand banquet où Apollon sur son char va emmener Mithra. Il apporte aux hommes l'espoir d'une vie au-delà de la mort, puisqu'il est accueilli au ciel par Apollon.
source : Wikipedia


                                                                                        Taurobole de  Mithra


Outre la tauroctonie où le Dieu Mithra sacrifie lui-même un taureau en l’égorgeant afin que son sang fertilise la terre,  il existe un autre sacrifice expiatoire, le taurobole où cette fois-ci un homme occit  un taureau  en l’honneur de Mithra. Cette offrande s’accomplit sur une pierre ou sur une planche percée de trous, elle-même positionnée au-dessus d’une fosse où se trouve un fidèle. Lorsque le taureau est égorgé, le fidèle se retrouve ainsi aspergé du sang de l’animal pour être purifié. Le musée de Lectoure, dans le Gers,  conserve les témoignages de ces rites en exposant une collection importante de tauroboles gallo-romains issus de la ville antique et de ses environs. De la même façon, dans les environs de Lyon, à Fourvière, a été découvert en 1704 un autel taurobolique datant de 160 après J.C. et que l’on peut encore admirer. Cet autel taurobolique se constitue d’un bloc parallélépipédique d’à peu près 1mètre de haut,  la face avant du bloc étant ornée d’une tête de taureau  encadrée par une dédicace en latin.  


      Autel de Lectoure 

                  Autel taurobolique Lyon
                                                                                                                     Autel de Lectoure

TAVROBOLIO MATRIS DM ID
QVOD FACTVM EST EX IMPERIO MATRIS D
DEVM
PRO SALVTE IMERATORIS [C]AES T. AELI
HADRANI ANTONINI AVG PII PP
LIBERORVMQVE [E]IVS
ET STATVS COLONIAE LVGDVN
L. AEMILIVS CARPV[S] IiiiiIVIR AVG ITEM
DENDROPHORVS

    VIRES EXCIPIT ET A VATICANO TRANS
TVLIT ARA ET BVCRANIVM
SVO INPENDIO CONSACRAVIT
SACERDOTE
Q. SAMMIO SECVNDO [ ?? ] VIRI S
OCCABO ET CORONA EXORNATO
CVI SANTISSIMVS ORDO LVGDVNENS
PERPETVATEM SACERDOTI DECREVIT
APP. ANNIO ATILIO BRADVA T. CLOD VIBIO
VARO COS
L D D D
    Taurobole de la grande Mère des dieux Idaéenne, qui fut fait par ordre de la Mère des dieux pour la prospérité de l’empereur César Titus Aelius Hadrien Antonin le Pieux, Père de la Patrie, et de ses enfants et de la colonie de Lugdunum.
Lucius Aemilius Carpus, sevir augustal et dendrophore, a reçu et rapporté du Vatican les vires des victimes et consacré à ses frais cet autel et son bucrane.
Le prêtre officiant a été Quintus Sammius Secundus, décoré par les decemvirs du collier et de la couronne et gratifié par décret du sanctissime ordre lyonnais de la perpétuité du sacerdoce.
Fait sous le consulat de Appius Annius Atilius Bradua et de Titus Clodius Vibius Varus.
Emplacement donné par décret par les décurions.
Pendant la cérémonie de minuit, ce taurobole fut faite pendant les ides de décembre. 



En l'honneur de la déesse Cybèle, grande mère dieux - Mater magna Deûm - un  taurobole était aussi pratiqué ( sacrifice expiatoire pendant lequel on égorgeait un taureau, les fidèles étaient alors purifiés par le sang ) . 

 
                        Taurobole                                                                                             Déesse  Cybèle

    - Les jeux  romains



                                Mosaïque à Ostie                                             Leptis Magna de la villa Selin                                   


                                                Sauteurs Aquitain ou Novempopulanien ( ancêtres des Landais ) ?






         - Les supplices


 Henryk Sienkiewicz,  Quo Vadis (1896) Traduit du polonais par Ely Halpérine-Kaminski
 extraits du chapitre LXVI

( récit d’un combat entre un gladiateur et un taureau dans un amphithéâtre romain en présence de César)

Au temps de Néron étaient très en honneur, bien que rares, les représentations du soir dans les cirques et les amphithéâtres. Les augustans les prisaient, parce qu’elles étaient presque toujours suivies de festins et d’orgies qui se prolongeaient jusqu’au matin. Quoique le peuple fût déjà rassasié de sang, la nouvelle que la fin des jeux était proche et que les derniers chrétiens allaient mourir dans le spectacle du soir amena sur les gradins une foule considérable.
(…)
L’incertitude, l’attente, la curiosité, tenaient tous les spectateurs en éveil. César était venu plus tôt que de coutume, et son arrivée avait provoqué des chuchotements redoublés, comme s’il allait se passer quelque chose d’extraordinaire.
(…)
 Les poitrines demeuraient sans souffle. Dans l’amphithéâtre, on eût entendu voler une mouche. La foule ne pouvait en croire ses propres yeux. Depuis que Rome était Rome, jamais on n’avait rien vu de tel.
Ursus tenait la bête sauvage par les cornes. Ses pieds étaient plus hauts que les chevilles enlisées dans le sable ; son échine s’était infléchie comme un arc bandé ; sa tête avait disparu entre ses épaules ; les muscles de ses bras avaient émergé en une saillie telle que l’épiderme semblait devoir craquer sous leur pression. Mais il avait arrêté net le taureau. Et l’homme et la bête se figeaient en une immobilité si absolue que les spectateurs croyaient avoir devant eux une œuvre de Thésée ou d’Hercule, ou un groupe taillé dans la pierre. Cependant, de cette fixité apparente se dégageait l’effroyable tension de deux forces cabrées. L’aurochs était ensablé des quatre jambes, et la masse sombre et velue de son corps s’était contractée, telle une boule énorme. Lequel, épuisé d’abord, s’abattrait le premier ? Pour les spectateurs fanatiques de lutte, ce problème avait en ce moment plus de poids que leur propre destin, que le sort de Rome entière, et que la domination de Rome sur le monde. Ce Lygien était maintenant un demi-dieu, digne des honneurs et des statues. César lui-même était debout. Lui et Tigellin, sachant la force de l’homme, avaient à dessein organisé ce spectacle, tout en se disant avec malice : « Que ce vainqueur de Croton terrasse donc le taureau que nous lui aurons choisi ! » À présent, ils contemplaient avec stupeur le tableau qui s’offrait à eux, incapables de le croire réel. Dans l’amphithéâtre, des hommes avaient levé les bras et s’immobilisaient dans cette pose. D’autres avaient le front inondé de sueur, comme si eux-mêmes eussent lutté contre la bête. Dans l’hémicycle on n’entendait que le crépitement du feu dans les lampes et le bruissement des brasilles qui tombaient des torches. Les lèvres étaient muettes ; les cœurs battaient à rompre les poitrines. Pour tous les assistants, la lutte semblait se prolonger des siècles.

Et l’homme et la bête demeuraient toujours figés en leur effort sauvage, comme cloués au sol.
Soudain un beuglement sourd et gémissant monta de l’arène, suivi aussitôt des clameurs de la foule, auxquels succéda instantanément un silence absolu. On croyait rêver : aux bras de fer du barbare, la tête monstrueuse se tordait peu à peu.
La face du Lygien, sa nuque et ses bras étaient devenus pourpres ; l’arc de son échine s’était voûté plus encore. On voyait qu’il rassemblait le reste de ses forces surhumaines, et que bientôt elles allaient être à bout.
Cependant, plus étranglé, plus rauque et plus douloureux, le beuglement de l’aurochs se mêlait au souffle strident de l’homme. La tête de l’animal pivotait de plus en plus, et soudain de sa gueule pendit une énorme langue baveuse.
L’instant d’après, les oreilles des spectateurs voisins de l’arène perçurent le sourd broiement des os ; puis la bête croula comme une masse, le garrot tordu, morte.
En un clin d’œil, le géant avait désentravé les cornes et pris la vierge dans ses bras ; puis il se mit à haleter précipitamment.
Sa face était pâle, ses cheveux agglutinés par la sueur, ses épaules et ses bras ruisselants. Un moment, il resta immobile et comme hébété, puis il leva les yeux et regarda les spectateurs.
Dans l’amphithéâtre, on était comme fou.
Les murs de l’immense bâtiment tremblaient sous les clameurs de dizaines de milliers de poitrines. Depuis le commencement des jeux, on n’avait pas vu joie aussi délirante. Les occupants des gradins supérieurs avaient quitté leurs places, dévalaient vers l’arène et s’écrasaient dans les passages, entre les bancs, afin de mieux voir l’hercule. De toutes parts montèrent des voix demandant sa grâce, des voix passionnées, tenaces, qui bientôt se confondirent en un tumulte universel. Le géant devenait cher à cette foule éprise de force physique : il devenait le premier personnage dans Rome.
Lui comprit que le peuple réclamait pour lui la vie et la liberté. Mais il n’en avait cure. Un moment, il promena ses regards autour de lui, puis il s’approcha du podium de César, en tenant sur ses bras allongés le corps de la jeune fille ; et il levait des yeux suppliants, comme pour dire : « C’est sa grâce que je demande ! C’est elle qu’il faut sauver ! C’est pour elle que j’ai fait cela ! ».
  
   Sainte Blandine :

Jeune esclave  martyrisée
avec  ses 47 compagnons (dont l'évêque de Lyon, saint Pothin)  sous Marc-Aurèle, en 177.
Livrée aux  lions qui refusèrent de la  dévorer sainte Blandine  fut torturée , placée sur un grill brûlant, puis livrée dans un filet à un taureau sauvage . Ayant survécu au taureau, les bourreaux l'égorgèrent.

    Saint Saturnin :

 Evêque toulousain martyrisé en 250 sous l'empereur romain Dèce. Saturnin fut attaché par les pieds à un taureau ( qu'il devait sacrifier )  et traîné à travers les rues de la ville.

      Saint Firmin :

Firmin était le fils d'un sénateur romain à Pampelune converti au Christianisme et baptisé par Saint Saturnin, à Toulouse. La tradition fait souvent l'amalgame entre le martyr de Saint Saturnin et celui de Saint Firmin.
Firmin fut ordonné prêtre à Toulouse , retourna à Pampelune et fut décapité à Amiens le 25 septembre 303.
Lorsque des reliques de Firmin furent transportées à Pampelune en 1196, la ville décida de créer un évènement annuel, mêlant la légende du martyr de Saint Saturnin et du taureau, à celle de la décapitation de Saint Firmin. 




La  religion chrétienne :

Tétramorphe
( ou quatre Vivants)

S
elon les écrits d' Ezéchiel (1, 5-25) et l’Apocalypse  de Saint-Jean (4, 6-8) : "Au milieu du trône et autour de lui se tiennent quatre vivants constellés d’yeux par devant et par derrière. Le premier vivant est comme un lion, le deuxième comme un jeune taureau, le troisième a comme un visage d’homme, le quatrième est comme un aigle en plein vol...". Ils ne cessent de répéter, jour et nuit : "Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu, Maître de tout, il était, il est, il vient".

Luc est représenté par un taureau : d’une part, dans son évangile  il fait allusion à Zacharie qui offre un taureau en sacrifice à Dieu, et d’autre part, il est communément admis que Saint-Luc est associé au taureau en raison de deux ressemblances majeures avec l’animal : tout d’abord Luc « rumine », ressasse constamment les paroles de Jésus, et par ailleurs il fait preuve d’une puissance extraordinaire en matière de travail, son œuvre écrite étant importante et exigeante…)


Le bœuf dans la crèche

Comme le veut la tradition chrétienne, toute crèche de Noël se doit de faire figurer le bœuf et l’âne aux côtés de l’enfant Jésus.  En effet, Marie et Joseph après un long périple émaillé de refus avaient trouvé refuge dans une étable à Bethléem pour permettre la naissance de Jésus. Cependant, cette présence des deux animaux auprès de l’enfant Jésus n’est pas mentionnée par Saint-Luc dans son évangile lorsqu’il rapporte la scène de la Nativité.

Tout d’abord, la présence du bœuf et de l’âne dans la crèche de Noël est due à Saint-François d’Assise et date de 1223. Cette année-là, Saint-François désire célébrer Noël au sein d’une crèche vivante rassemblant des hommes et des animaux. Pour se faire, il trouve en Italie, dans les montagnes environnantes de Greccio,  une grotte ressemblant à celle de Bethléem. La nuit de Noël,  il y célèbre la messe de minuit au-dessus d’une mangeoire  (en latin cripia donnant crèche en français moderne) servant d’autel, élève la Sainte Hostie lorsque soudain un miracle se produit : un enfant dort sur la paille ! Afin de le réchauffer en cette froide nuit hivernale, le prêtre fait venir un bœuf et un âne pour réchauffer l’enfant de leurs souffles.  C’est ainsi que le bœuf et l’âne font leur apparition au sein de la crèche de Noël. Selon la tradition, Joseph et le bœuf se trouvent à la gauche de l’enfant Jésus et, Marie et l’âne à sa droite. Le bœuf est représenté  avec une robe brune, couché et tourné vers l’enfant, ses cornes sont pointues et son regard doux. Il symbolise tout à la fois l’aisance financière, la force, la patience, la bonté, la gravité, le travail et le sacrifice. Il garantit la survie de son propriétaire lequel, en cas de nécessité, peut le vendre. Le bœuf est le symbole du « bon ».

Cependant, cette anecdote traditionnelle n’est pas la seule pouvant expliquer la présence du bœuf et de l’âne dans la crèche. Il existe en effet  une raison biblique qui peut justifier la présence des deux animaux. Celle-ci  est  inspirée du prophète Isaïe reprochant au peuple d’Israël de ne pas connaître son Dieu contrairement aux deux animaux qui connaissent leur maître : « Le bœuf connaît son propriétaire et l’âne la crèche de son maître, Israël ne connaît pas, mon peuple ne comprend pas » (Is 1,3). Par ailleurs, une phrase en hébreu tirée du livre du prophète Habacuc se retrouve dénaturée dans sa traduction  au sein de la Bible grecque et dans les anciennes versions latines : ainsi, avant le siège de Jérusalem, le prophète  implore Dieu de reproduire son œuvre de salut en ces termes : « Au milieu des années, fais-la revivre ! Au milieu des années, fais-la connaître ». Cette supplication devient  de façon erronée en grec : « Au milieu de deux animaux, qu’il soit connu ! Au temps qui s’approche, qu’il soit reconnu ». Les Chrétiens qui lisaient alors les Ecritures en grec ou latin, ont fait un rapprochement avec la naissance de Jésus : Dieu s’étant manifesté dans la grotte de Bethléem,  deux animaux  devaient se trouver auprès de Jésus et ce furent le bœuf et l’âne.

Le bœuf et  l’âne sont  ainsi représentés  dans la crèche depuis des siècles. Un des chants de Noël  les plus anciens s’intitule précisément « Entre le bœuf et l’âne gris » et date du XIIIème siècle. Cependant, il est à noter que cette représentation ne se fit plus  pendant deux siècles environ. En effet, le Concile de trente en 1563 prohibe la présence du bœuf et de l’âne dans la crèche, dans les tableaux et sculptures représentant la Nativité. Face à la Réforme, le Concile de Trente décide d’exprimer la foi des fidèles de façon plus rigoureuse et épure certaines des croyances fondées sur les seuls évangiles apocryphes (que l’Eglise ne reconnaît pas), comme la naissance de Jésus entourée des deux animaux.  Cette interdiction est convenablement respectée  à la fin du XVIème et  au XVIIème siècles.  Pour preuve, très  rares sont les tableaux de Rubens, Velasquez, Zurbaran ou Vignon, artistes de l’époque,  représentant les deux animaux à côté de Jésus. Au XVIIIème, siècle des Lumières et d’une volonté de sortir de l’austérité religieuse, les fidèles font pression et permettent au bœuf et à l’âne de réapparaître dans la crèche. Depuis, la tradition du bœuf et de l’âne dans la scène de la Nativité perdure…

 
                                                                                                       
        



 

Le Veau d’or

L'épisode du Veau d'or est narré dans le livre de l'Exode - mentionné dans la Bible chrétienne, la Bible hébraïque et certaines sourates de Coran. Au sein des trois

eligions - Christianisme, Judaïsme et Islam - le Veau d'or est une idole adorée par les Hébreux au pied du Mont Sinaï. Ceux-ci ont fui l'Egypte pour atteindre trois mois après le désert de Sinaï. Moïse, laissant son peuple à son frère Aaron, se rend seul sur le Mont Sinaï afin de graver les Tables de la Loi et de conclure l'Alliance entre son peuple et Dieu. Cette Alliance se conclut au bout de quarante jours et quarante nuits de jeûne. Les Hébreux, restés seuls avec Aaron et se demandant ce qu'il est advenu de Moise, décident alors de créer un dieu visible. Pou cela, les femmes, les fils et filles, donnent tous les bijoux en or qu'ils ont pu amener avec eux. Ils les font fondre dans un moule pour créer la statue du Veau d'or. Le choix du veau fait certainement écho aux anciennes divinités mésopotamiennes liées au taureau et il serait aussi inspiré du culte du taureau rendu dans l'Egypte Antique, l'Egypte d'où venaient les Hébreux avant leur arrivée au pied du Mont Sinaï. Dieu, apercevant le Veau d'or, informe Moïse , toujours sur le Mont Sinaï, que son peuple a commis un immense pêché : en effet, la fabrication et le culte du Veau d'or par les Hébreux violent les trois premiers commandements de Dieu : "Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi" / "Tu ne te feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-bas, ou dans les eaux, au-dessous de la terre" / "Tu ne te prosterneras pas devant des dieux et tu ne les serviras pas..." ( Exode, "Le Décalogue", XX,3-5). Moïse parvient à calmer la colère de Dieu et à éviter que celui-ci n'extermine tout le peuple Hébreu pour le punir. Lorsque  Moïse, redescendu du Mont Sinaï, revient parmi les siens, il les trouve dansant et faisant la fête autour du Veau d'or. Furieux à son tour, il fracasse sur un rocher les Tables de la Loi ( pour cette faute, il sera condamné tout d'abord à revenir sur le Mont Sinaï pour les graver de nouveau et, ensuite à errer toute sa vie dans le désert sans jamais pouvoir voir la terre Promise ). Sa colère ne s'arrête pas là : "Moïse prit le veau qu’ils avaient fabriqué, le brûla au feu, le moulut en poudre fine, et en saupoudra la surface de l'eau qu'il fit boire aux israélites"( Exode, XXXII,20). La statue du Veau d'or était probablement en bois recouverte de feuilles d'or ce qui explique qu'elle ait facilement brûlé. Cet acte ne suffisant toujours pas à apaiser le courroux de Moïse, il décide alors de punir les Hébreux idolâtres : trois mille hommes sont ainsi tués dans la journée. Le lendemain, il s'adresse à Dieu et lui demande de pardonner son peuple : Dieu accepte et l'invite à renouveler l'Alliance entre lui-même et les Hébreux sur le Mont Sinaï, Alliance dont la condition est le culte exclusif  d'un Dieu unique et invisible..

                                        

                                      Le Veau d'or  par Nicolas Poussin                                                             L'adoration du Veau d'or




C'est dans la Péninsule ibérique  que les combats  de taureaux prendront véritablement leur essor.

Moyen-âge :

Avec l’avènement du Christianisme le taureau perd le caractère sacré qu’il avait depuis des millénaires. En effet, dès le Moyen-âge, ses pieds et ses cornes sont  généralement associés au mal. Il perd de sa puissance, devient un bœuf docile et patient pour être associé à l’image du sacrifice et donc aussi à l’image du Christ sacrifié sur la croix.
Matériellement, les cornes du taureau servent alors à fabriquer de multiples récipients pouvant contenir divers liquides. Les évangélistes, comme Matthieu, se servaient d’une corne emplie d’encre pour rédiger leurs oeuvres religieuses.
Le taureau alors  associé au Mal devient aussi une « bête criminelle ». Un des fléaux de cette époque est la superstition, et, les bêtes devenues symboles de Mal et de tout ce qui peut y être rattaché, connaissent une mort certaine si elles ont agi de façon répréhensible. Dès qu’un fait leur est reproché, ces bêtes -  comme le renard, le loup, le serpent, la truie ou le taureau -  sont arrêtées, emprisonnées et amenées en comparution immédiate devant un tribunal. Elles peuvent être alors soit torturées soit condamnées directement à mort. La condamnation est aussitôt suivie de l’exécution. Voici un extrait de :

CURIOSITES JUDICIAIRES ET HISTORIQUES DU MOYEN AGE
-
PROCÈS CONTRE LES ANIMAUX
PAR EMILE AGNEL
Parler sans haine et sans crainte, dire toute
la vérité et rien que la vérité.
-
PARIS J.B. DUMOULIN, LIBRAIRE
QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 13



1858

« En effet, écoutons l'auteur de l'Histoire du duché de Valois, qui rapporte le fait suivant :
      « Un fermier du village de Moisy laissa échapper un taureau indompté. Ce taureau ayant rencontré un homme, le perça de ses cornes ; l'homme ne survécut que quelques heures à ses blessures. Charles, comte de Valois, ayant appris cet accident au château de Crépy, donna ordre d'appréhender le taureau et de lui faire son procès. On se saisit de la bête meurtrière. Les officiers du comte de Valois se transportèrent sur les lieux pour faire les informations requises ; et sur la déposition des témoins ils constatèrent la vérité et la nature du délit. Le taureau fut condamné à être pendu. L'exécution de ce jugement se fit aux fourches patibulaires de Moisy-le-Temple. La mort d'une bête expia ainsi celle d'un homme.
       Ce supplice ne termina pas la scène. Il y eut appel de la sentence des officiers du comte, comme juges incompétents, au parlement de la Chandeleur de 1314. Cet appel fut dressé au nom du procureur de l'hôpital de la ville de Moisy. Le procureur général de l'ordre intervint. Le parlement reçut plaignant le procureur de l'hôpital en cas de saisine et de nouvelleté, contre les entreprises des officiers du comte de Valois. Le jugement du taureau mis à mort fut trouvé fort équitable ; mais il fut décidé que le comte de Valois n'avait aucun droit de justice sur le territoire de Moisy, et que les officiers n'auraient pas dû y instrumenter. »
      Cette condamnation n'est pas la seule de cette espèce. En 1499 un jugement du bailliage de l'abbaye de Beaupré, ordre de Citeaux, près Beauvais, rendu sur requête et information, condamna à la potence jusqu'à mort inclusivement un taureau « pour avoir par furiosité occis un joine fils de quatorze à quinze ans, » dans la seigneurie du Cauroy, qui dépendait de cette abbaye ».
Ainsi au Moyen-âge, non seulement le taureau n’est plus sacré mais  il est aussi associé au Mal et  devient  une « bête criminelle ». Son seul « prestige » réside alors dans les jeux taurins où il peut faire valoir sa puissance et sa bravoure lors des combats avec l’homme…



 



Du Moyen-Age au XXème siècle en Espagne :


IX- XIIèmes siècles : il est attesté par de nombreux documents écrits et iconographiques que des corridas de taureaux font partie des festivités offertes lors de mariages royaux - Rois de Castille ou de Navarre - ainsi que lors des mariages de très grands seigneurs espagnols .  Les premières courses de taureaux, dont nous ayons connaissance, datent des fêtes royales données par Alphonse II en l'an 815.
Au début du Moyen-âge, se distinguent deux sortes de combat tauromachique : la chasse aux taureaux sans aucune règle et le combat à cheval contre le taureau au cours de joutes pratiquées par des nobles qui attaquaient l’animal armés d’une lance.
La chasse aux taureaux était avant tout un divertissement destiné à la Noblesse. Ces jeux taurins avaient lieu sur une place publique à l’occasion de la célébration d’une victoire ou plus simplement pour des fêtes patronales. Ces jeux étaient organisés sans aucune sécurité pour le public et des accidents survenaient souvent comme a pu le représenter Goya dans une de ses œuvres. Parmi les « aficionados » célèbres de cette époque se trouvent El Cid (1043-1099)  héros de la Reconquista, et plus tard Charles Quint (1500-1558) roi d’Espagne sous le nom de Carlos I.


A la fin du XIIIème siècle,  les nobles organisent des fêtes publiques de taureaux  et les deux types de combats - sans aucune règle et à cheval - fusionnent alors.


A partir du XIVème siècle, les fêtes, dans chaque ville espagnole , s'accompagnent presque toujours  de rites ou de jeux tauromachiques.


A partir du XVème siècle ,  coexistent 2 types de corridas : le toreo chevaleresque, réservé à la noblesse - aux chevaliers -   et      
                                                    le toreo à pied
, réservé au peuple,et qui va devenir plus "professionnel" aux cours des XVI et XVIIème siècles.


          - le toreo chevaleresque : il en existe alors deux modalités : la lanzada et le rejon :

                     - au XVIème , la lanzada 
est la pratique la plus en vogue : elle consiste en un affrontement brutal entre le taureau et  le chevalier, lequel doit être doté de deux qualités indispensables pour ce combat total : la puissance musculaire et l'équilibre ; il est entouré par des peones dont l'objectif                             principal est alors de détourner, avec leurs capes, le taureau lorsque le chevalier est en mauvaise posture.

                    - au XVIIème, le rejon supplante la lanzada et devient la modalité principale du toreo chevaleresque. Le rejon, plus court que la lance,  requiert pour le chevalier moins de force dans le combat avec le taureau, et il permet aussi de montrer plus de qualités équestres, d'agilité et d'adresse : le suerte est aussi plus diversifié qu'avec la lanzada, ce qui explique le succès du rejon. Le chevalier est, par ailleurs, plus à même de toréer naturellement, avec une quasi indifférence, marquant ainsi une posture de bravoure et d'honneur digne de son  rang  nobiliaire.


           - le toreo à pied :  il existe dès le XVème siècle mais et il est surtourt consacré au cours du XVIème et se poursuit au XVIIème siècle : en effet, pour les festivités locales, les municipalités espagnoles organisent des jeux taurins et engagent à cette occasion des "toreros" -  essentiellement des gens du peuple - pour combattre les taureaux lors de ces jeux. Le torero doit faire preuve, en plus de courage, de qualités athlétiques : il doit aussi assurer toutes une                           série  de gestes  -lances- avec  habileté technique afin d'esquiver ou de tromper le taureau. La mort du taureau n'est pas déterminante pour            l'organisation de ces toreos à pied, ce n'est pas un élément important du combat.

         C'est en Andalousie, vers la fin du XVIème siècle, que la mort du taureau revêt une signification majeure lors de ces jeux taurins : la mort doit                être exécutée de face. Cette pratique de la mise à mort, devenue alors réglementée, va s'étendre peu à peu aux autres régions. 
Le toreo chevaleresque se codifie, notamment  en 1643, avec la publication du Traité d’équitation et diverses règles pour toréer de Don Gregorio de Tapia y Salcedo.


 Ces types de corridas se retrouvent également, vers les mêmes époques, dans la France méridionnale, de l'Armagnac et des Landes jusqu'à la Provence ,        et sont introduites peu à peu dans l'Amérique hispanique dès le XVIème siècle.


Pour preuve des activités tauromachiques en France,  cette  Lettre patente de 1648 du
Roi Louis XIV -

... faisant suite à un incident survenu à Aire/Adour où des taureaux pénétrèrent dans l'église au moment de l'élévation !



"Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre,  à tous présens et à venir, salue. Notre amé et féal  conseils le sieur de Pontac, notre procureur général au  Parlement de Bordeaux, nous a faict remontrer que,  quelques seings que le sieur (Evéqué) d'Aire et ses  prédécesseurs aient apporté pour hoster du diocèze dudit  Aire la coustume et agitation des taureaux, laquelle se  faict ordinairement dans quelques villes et bourgs dudict  diocèze et entre autre dans celles de Saint-Sever, Mont-de- Marsan, Monteaut, Hagemauc, Grenade, Cazèrez, Castandet  et autres, le jour de la feste du patron du lieu ou autres jours  prochains   d'icelle ; et quoyque notre dit Parlement de  Bordeaux ayt de sa part contribué de son autorité par plusieurs  arrest qu'il a rendu à l'abolition de ladicte coustume  pernicieuse, il a toutefois esté impossible de la supprimer,  mais au contraire, il semble que quelques uns du peuple,  confirmés dans leur irréligion et endurcis dans leur obstination  ayent faict revivre ladicte course en plusieurs des dictes villes  et bourgs où elle avoit resté délaissée et en d'autres ils ont  faict courrir plus grand nombre de taureaux qu'il n'en  couroient avant les dictes déffences ; pour fournir aux frais  desquelles courses, les officiers qui sont annuellement  nommés pour la compagnie qu'ils appellent de la course du  taureau sommes considérables du pauvre peuple, lequel se  trouve après dans l'impuissance de payer nos deniers ; et mesme l'impiété de quelques ungs desdicts officiers a  estéjusques au poinct de faire lascher les taureaux pendant les  messes célébrées pontificalement par ledict sieur Evêque et  pendant ses prédications, en sorte que les taureaux eschaufés  par les agitations ont quelquefois entré dans les églises et esté  jusques aux autels   : le service divin en a esté souvent  interrompu et le peuple qui y assistait et mes ledict sieur  Evesque et son clergé expozés au danger de leurs vies, de  sorte que sous prétexte de donner quelques spectacle au  divertissement du peuple, les officiers de ladicte course virent  les choses les plus saînctes viollent la solemnité de leurs  testes, exposent plusieurs personnes en particulier les simples  paisans qui picquent les dicts taureaux à des mutilations de  membres et à la mort et donnent occasion à des assemblées  qui sont souvent suyvies d'émotions populaires, de meurtres,  d'assassinats, mais qui ne passent jamais sans plusieurs  blasphèmes, congruries et plusieurs autres crimes énormes,  etc... etc...."




A partir du XVIIIème siècle : les combats tauromachiques se font essentiellement  à pied : le toreo à pied prend le dessus sur le toreo chevaleresque : en effet, les toreros à pied, grâce à leur travail de cape pour aider les cavaliers à positionner le taureau, obtiennent les faveurs du public et deviennent les principaux acteurs du combat tauromachique donnant ainsi à la corrida sa forme moderne…



(à suivre...)
 

XIXème siècle :


Début du XIXème siècle jusqu’à nos jours
: Au Pérou a lieu la Yawar fiesta ou « fête du sang », le combat entre un taureau et un condor
 …


Le Pérou a vu de nombreuses civilisations précolombiennes se succéder jusqu’à la civilisation inca puis en 1534 a eu lieu la conquête du pays par les Espagnols avec à leur tête Francisco Pizzaro. Ce n’est qu’en juillet 1821 que le Pérou est devenu indépendant. Depuis lors, la fête nationale péruvienne est célébrée le 29 juillet et une de ses particularités réside dans  la yawar fiesta, la « fête du sang », une festivité péruvienne pittoresque. Cette célébration était  alors largement étendue dans toute la région andine. Elle perdure encore aujourd’hui mais, de façon plus rare, dans quelques villages comme Chalhuanca, Cotabamba ou Coyllurki.

La Yawar fiesta est un combat entre un taureau et un condor, les deux animaux représentant l’opposition et les nombreuses défaites des Indiens qui ont eu lieu entre les Incas et les espagnols avant que le Pérou n’obtienne son indépendance. La fête du Yawar symbolise la revanche des Incas, de tous les Indiens  sur les conquistadores espagnols. Le taureau incarne bien entendu l’Espagne, quant au condor il est l’oiseau-roi de la cordillère des Andes, l’Apu Condor , « le Dieu Condor », une divinité inca. De ce combat séculaire entre le taureau et le condor dépendait alors l’avenir du village, le condor qui en sortait toujours vainqueur, redonnait ainsi la fierté aux habitants des villages grâce à un renversement de l’Histoire, l’espace d’une journée.

Les préparatifs de la Yawar fiesta peuvent être longs : en effet, il s’agit au moment de la fête d’être en possession d’un condor. Pour cela, pendant des semaines les villageois vont traquer dans les montagnes environnantes un condor – oiseau charognard - en utilisant une carcasse d’animal mort comme appât, généralement un cheval. Le rapace est capturé avec grand soin, vivant, et ramené au village. Sur la place de celui-ci, sont  dressées pour l’occasion de simples barricades en bois, pas de gradins, les spectateurs se trouvant tout autour de l’arène ainsi improvisée.

Le jour de la Yawar, l’hacendado, le maître-propriétaire des terres, entre dans l’arène et, en effectuant le tour de l’arène, présente le condor au public, entouré de ses assistants et des wakchas, des gens du peuple. Le condor est, comme il se doit, largement applaudi par les habitants puisqu’il les représente. Un taureau est ensuite introduit dans l’arène : difficilement et courageusement les wakchas attachent le condor sur l’échine de l’animal. L’oiseau est ainsi installé « à califourchon » sur le dos de l’animal auquel il est lié par des lanières cousues directement dans la chair de celui-ci. Le taureau est alors lâché : blessé, torturé, furieux, il ne cesse de se débattre pour tenter de se débarrasser du condor qui le gêne et le martyrise par de violents coups de becs qu’il lui assène. Les spectateurs s’enivrent alors de ce singulier rodeo entre deux animaux. Dès que l’enthousiasme retombe, des  toreros  amateurs entrent en scène dans l’arène et « toréent »  avec des capes ou plus simplement leurs vestes, le but étant simplement d’agrémenter le spectacle…Lorsque le condor donne des signes de faiblesse, des manieurs de lassos interviennent et attrapent le taureau par le cou et les cornes. Une fois le taureau immobilisé, le condor est libéré : s’il s’en sort vivant - les habitants font toujours en sorte que ce soit  le cas-  la Yawar fiesta se conclue alors par le Karchapi, c’est-à-dire sa remise en liberté vers les cieux andins. Le Condor est bien alors « Apu », esprit sacré, il est « l’Apu Kuntur » redonnant aux Péruviens toute leur fierté par leur domination sur les Espagnols…

Sur ce sujet, vous pouvez lire Yawar fiesta de José Maria Anguedas écrit en 1976 et paru en France en 2001 et/ou vous pouvez aussi voir le long-métrage de Luis Figueroa Yawar fiesta.

Sources : « Faut pas rêver » Gianfranco Norelli et Billy Garlick – Antipode – Wikipédia

                                                                                                                    

                                         

                                                            

   

                                                     

Toutes ces photographies sont de Guy Vanackeren
Copyright Guy Vanackeren et Aventura Latino Americana

Tous droits réservés pour tous pays Guy Vanackeren Aventura Latino Americana
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Auteurs
: Sophie et Christophe








Passes de Cape































































































































































































































































































































































































































































                 


                                                                              
       






                      







       




























































 









































 



(la corrida au XIXème : à suivre...)





































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































Véronique  

Demi-véronique
 
     

Chicuelina Tapatia (mains derrière le dos )
Navarra (véronique tournante) Farol
Revolera Tafallera
                             Larga ( une seule main )                                               
Larga cambiada 

                                       Al alimon  Al alimon (ratée de JJ- le toro devait passer au milieu des toreros )
               Zapopina passe affectionné par le Juli
                          ( débute la cape en l'air )
Serpentina
Porta Gayola (  JJ Padilla ) et .....   Larga cambiada  de rodilla 
Larga cordobesa ( profil )
Orticina (chicuelina en marchant)
Saltillera Tijerilla
Caleserina Aragonesa ( Véronique de dos )
Fregolina ou Orteguina  ( débute en gaonera puis revolera et gaonera ). Gaonera ( Tapatia en marchant ) 
Photo : Site André Viard


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